Ligue 1: Monaco: le grand huit de Kurzawa
Pour Layvin Kurzawa, la saison a tout d'un grand huit: annoncé comme un futur grand, moqué pour un geste déplacé, sélectionné en Bleu puis handicapé par des blessures, le défenseur de Monaco espère reprendre sa progression, dès dimanche contre le PSG.
"Tout a été très vite, mais ma blessure a ralenti les choses", avoue le joueur de 22 ans avant le choc de la 27e journée de L1. "J'ai été freiné mais je ne vais rien lâcher. J'ai un bon mental. Je l'ai déjà dit: pour moi, ce n'est que le début. Je vise un retour en sélection en mars."
Sa saison a connu un tournant -malheureux- le 18 novembre à Marseille. Pour sa deuxième sélection et sa première titularisation avec l'équipe de France A, contre la Suède (1-0), le natif de Fréjus se claque une cuisse sous les yeux de sa famille. Résultat: huit semaines d'arrêt et plus aucun match disputé en 2014. Puis un retour laborieux à la compétition, avec une certaine appréhension.
Et le 20 février, contre Nice, nouvelle blessure. "Un simple coup qui n'a rien à voir avec sa blessure musculaire de la cuisse gauche", assure alors le communiqué médical.
Ce coup vaut à Kurzawa de manquer le match de l'année: l'exploit de Monaco sur le terrain d'Arsenal en Ligue des champions cinq jours plus tard (3-1), où il n'entre en jeu qu'à la 82e minute.
"Il était raisonnable de ne pas débuter contre Arsenal. J'en ai discuté avec le +coach+. C'était mieux de faire débuter Elderson (Echiejile)", assure Kurzawa.
"Après le coup reçu contre Nice, j'ai voulu revenir trop vite pour être prêt contre Arsenal. J'ai eu du mal à me soigner, explique-t-il. Désormais, j'effectue des soins matin et après-midi. Je ne suis pas encore à 100%, je suis à 95%. Mais petit à petit je me sens mieux."
- Salut militaire -
Même s'il a raté quelques rendez-vous importants, le jeune latéral gauche vit une année folle, en club, où il a découvert la Ligue des champions, et en sélection.
En octobre, il devient la risée des réseaux sociaux et le symbole de l'arrogance des jeunes footballeurs lors d'un match de barrages de l'équipe de France Espoirs pour l'Euro: après avoir marqué, il chambre ses adversaires suédois en mimant une sorte de salut militaire... Mais les Suédois marquent à leur tour, éliminent les Bleuets et inondent Twitter en posant façon Kurzawa.
Un mois plus tard, il arrive en équipe de France A pour pallier le forfait de Benoît Trémoulinas lors de deux amicaux, contre l'Albanie puis... la Suède.
"Kurzawa a été sélectionné grâce à son travail", souligne Leonardo Jardim, son entraîneur. "Il a encore besoin de travailler beaucoup car il est jeune. Mais je pense qu'il aura un grand futur."
Entre le technicien portugais et l'international, la connexion fonctionne. "Il est très proche des joueurs, ce qui peut mettre en confiance", dit Kurzawa. "Il a souvent des paroles qui aident l'équipe à se révolter."
Ce devra être le cas une nouvelle fois dimanche contre le Paris SG. "Après notre très belle victoire à Arsenal, on est en confiance", lance Kurzawa, qui dit regretter l'absence d'Ibrahimovic. Avant de nuancer: "Il faut tout craindre du Paris SG, qui est favori. En France, Paris est toujours favori."