Ligue 1: Trapp: pari osé, Paris gagnant?
Les dirigeants du PSG ont fait un sacré pari en enrôlant le jeune gardien allemand Kevin Trapp, sans expérience d'un grand club mais arrivé pour détrôner le titulaire Salvatore Sirigu, au risque d'alimenter une "guerre des goals" avec le portier italien.
Si des doutes étaient permis sur la rotation dans les buts parisiens, les derniers matches amicaux ont donné de sérieux indices: pour les trois rencontres disputées par Paris sur le sol nord-américain, dans le cadre de l'International Champions Cup, la recrue allemande a été titularisée à chaque fois.
Trapp a certes laissé sa place à Salvatore Sirigu peu après l'heure de jeu dans ces trois rencontres, mais l'Allemand de 25 ans part incontestablement avec une longueur d'avance.
Autre indice, le directeur sportif adjoint du PSG, Olivier Letang, n'avait guère laissé planer de doute en accueillant le nouveau gardien, transféré en provenance de Francfort pour une durée de 5 ans et 9,5 millions d'euros d'indemnités, affirmant qu'une hiérarchie avait clairement été établie par l'encadrement parisien.
Pour l'entraîneur Laurent Blanc, la venue de Trapp doit permettre de renforcer encore un peu plus le jeu de possession du PSG, l'Allemand excellant au pied et n'hésitant pas à évoluer dans une position avancée, à l'image de son illustre compatriote Manuel Neuer. Un domaine dans lequel Sirigu a toujours montré quelques failles.
- Tâche compliquée -
Mais rien ne dit que son parcours ne sera pas semé d'embûches dans la capitale. Considéré comme l'un des grands espoirs en Allemagne à son poste, Trapp va totalement changer d'univers en rejoignant la multinationale parisienne et va découvrir la pression d'un club qui a fait de la Ligue des champions son objectif ultime.
Il devra également se faire une place au sein d'un vestiaire où Sirigu, arrivé dès 2011 dans le sillage des nouveaux propriétaires qataris, fait office de cadre. Comment réagiront les tauliers du groupe, à commencer par l'irascible Zlatan Ibrahimovic, à la première bourde venue? Le géant suédois a annoncé la couleur en le bombardant de frappes lors d'une séance d’entraînement avant de lui lancer un sarcastique: "Welcome to Paris, this is Paris" ("Bienvenu à Paris, c'est ça Paris").
La tâche est d'autant plus compliquée que Sirigu, clairement poussé vers la sortie par les décideurs parisiens, n'est pas encore parti. Si l'Italien, faute de point de chute crédible à un an de l'Euro-2016, restait finalement dans la capitale, la cohabitation entre les deux hommes pourrait rapidement devenir problématique.
"Je ne sais pas si je serai titulaire, c'est la décision de l'entraîneur", balaye pourtant Kevin Trapp. "J'essaie de m'entraîner dur et de lui montrer, de faire du mieux que je peux".
- Gagner des titres -
"Je me sens très bien, ça fait presque trois semaines que je suis avec l'équipe et tout est différent pour moi, avec un nouveau pays, une nouvelle langue... Mais je veux essayer d'apprendre rapidement. Je veux vraiment faire partie de cette équipe, donc j'essaie de parler beaucoup, d'écouter et d'apprendre", souligne-t-il, en anglais et avec un calme royal qui contraste avec ses sorties parfois spectaculaires et engagées dans les pieds des attaquants adverses.
Avec le PSG, l'Allemand, formé à Kaiserslautern dans sa jeunesse, dit se fixer un objectif simple: "L'équipe est très forte, on a beaucoup de grands joueurs. Paris est un des plus grands clubs au monde et je suis venu pour gagner des titres et pour m'améliorer, c'est mon but".
Avec en point de mire, la sélection allemande. Trapp sait que de bonnes performances sous ses nouvelles couleurs l'aideront certainement à intégrer l'équipe des champions du monde: beaucoup d’observateurs le considèrent aujourd'hui comme le numéro deux naturel de la Mannschaft, derrière Manuel Neuer.
Le sélectionneur Joachim Löw a d'ailleurs indiqué qu'il avait effectué le "bon choix" en signant au PSG, un club "idéal pour franchir des paliers" et "emmagasiner de l'expérience".
Trapp a porté les couleurs de l'équipe d'Allemagne dans toutes les catégories de jeunes, ne reste plus maintenant qu'à franchir la dernière étape.