L’ETAT MISE SUR LE PSE ET LA QUALITE DE LA DEPENSE PUBLIQUE
RELANCE DE L’ECONOMIE SENEGALAISE
Pour relancer l’économie sénégalaise, le gouvernement va s’appuyer sur le Pse et veiller à la qualité de la dépense publique. Aussi, il va réduire le recrutement dans la Fonction publique. C’est ce qui est ressorti des propos du ministre des Finances, hier, à l’Assemblée nationale, lors du débat d’orientation budgétaire 2016.
L’Assemblée nationale a procédé, hier, au débat d’orientation budgétaire pour l’année 2016 avec le ministère de l’Economie, des Finances et du plan. Il ressort du document soumis à l’appréciation des parlementaires une estimation du taux de croissance de l’activité économique s’établissant à 3,4% en 2014 contre 2,9% en 2013 et un taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib) réel de l’ordre de 4,7% en 2014, contre 3,6% un an auparavant. Ce regain de dynamisme traduit, d’après le ministère des Finances, un renforcement de la demande intérieure, favorisé par la consolidation des investissements publics dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Et ce, dans un contexte de maîtrise des prix intérieurs, combiné à une baisse des cours des principaux produits sur le marché international.
Aussi, en ce qui concerne le déficit budgétaire, il est passé de 5,4% du Pib en 2013, à 4,9% en 2014 et à des recouvrements budgétaires renforcés et une rationalisation soutenue des dépenses publiques. Alors que le déficit courant s’est réduit à 8,8% du Pib en 2014, contre 10,4% en 2013. Cela, suite à une évolution favorable des cours du pétrole, un repli des importations de produits alimentaires et des biens d’équipements, mais aussi au renforcement des envois de fonds des travailleurs. Ce qui a pour conséquence la relance, en 2015, de l’économie qui devrait se consolider avec l’accélération de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse).
Ainsi, pour 2016, 2017 et 2018, les projections du ministère des Finances annoncent l’établissement de la croissance, respectivement, à 6,4%, 7% et 7,2% dans un contexte de maîtrise de l’inflation et du déficit budgétaire. Et d’après le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, les finances publiques ont connu une progression soutenue des recettes, une plus grande fluidité dans l’exécution des dépenses, ainsi qu’une dette sous contrôle (53% du Pib sur un plafond communautaire toléré de 70%).
«Aujourd’hui, il y a une nette amélioration dans la qualité des dépense d’investissement», a en outre dit Amadou Ba dans ses explications aux députés sur ce budget 2016 dans lequel l’accent sera mis sur la qualité des dépenses publiques, d’après le ministre. «Il faut veiller à la qualité de la dépense publique. C’est ce qui nous a amené à faire un audit sans complaisance. D’abord, sur des dépenses d’investissements pour que ce qu’on considère ou ce qu’on fait voter comme dépenses d’investissements, que cela corresponde effectivement à des investissements. Parce que, régulièrement, vous avez voté des investissements qui, en réalité, ne sont rien d’autre que du fonctionnement», a-t-il soutenu.
Baisse du recrutement dans la Fonction publique
Aussi, interpellé, entre autres, sur l’application de l’Acte 3 de la décentralisation, l’endettement des hôpitaux, les difficultés du monde rural, l’enclavement de certaines localités, l’argentier de confier que c’est cette anti conformité entre ce qui est voté et ce qui est exécuté est à l’origine des contre-performances de la croissance économique du Sénégal.
C’est la raison pour laquelle, Amadou Ba a annoncé la poursuite par le gouvernement de la lutte contre le gaspillage des ressources publiques. Et ce malgré la liquidité et la crédibilité du pays dont il s’est réjoui. «Il reste certainement des niches de gaspillages et nous y travaillons. Nous allons réduire le rythme de recrutement dans la Fonction publique, à l’exception de la sécurité», a informé l’argentier de l’Etat.