L’EUROPE SOULAGE SA CONSCIENCE
TRAQUE DES TRAFIQUANTS DE MIGRANTS
L’Europe va en guerre contre les trafiquants de migrants en déployant un arsenal militaire impressionnant sur la Méditerranée. En vérité, Bruxelles essaie de protéger ses frontières et rattraper les erreurs commises en Libye après l’opération de l’Otan. Au moins, elle essaie de soulager sa conscience alors que l’Afrique reste muette comme une carpe devant ce drame.
La Méditerranée ne fait pas peur aux migrants : Plus d’un mois après un naufrage dramatique qui avait fait plus de 200 morts, les migrants continuent à côtoyer la mort. Comme si de rien n’était. Hier un patrouilleur de la Marine nationale française a sauvé 297 migrants naufragés à quelques 300 km au sud-est de l’Italie dans le cadre de l’opération Triton mise en place par l’Union européenne en Méditerranée.
Les naufragés se trouvaient à bord d’un navire de pêche d’une vingtaine de mètres de long. Parmi eux se trouvaient 51 femmes et enfants.
Aujourd’hui, l’Union européenne essaie de rattraper ses erreurs. L’éclatement de la Libye est à la base de cette ruée des migrants vers l’Occident. En vérité, Bruxelles va en guerre contre les trafiquants pour démanteler leur réseau comme l’avait fait l’Otan pour précipiter la chute de Mouammar Kadhafi. Face à la situation actuelle, on ne peut exclure que la mort du guide explique le chaos actuel en Libye devenue la plate-forme majeure du trafic.
Prise de remords, l’Ue a décidé d’aller en guerre en annonçant le déploiement de bâtiments de guerre et d’avions de surveillance des Armées européennes au large de la Libye. Même si l’opération requiert un accord des Nations unies et ne sera véritablement lancée qu’en juin. Comme lors de l’opération de l’Otan.
Déploiement de bâtiments militaires en Méditerranée
Dans le fond, elle vise à protéger l’Europe des flux migratoires : Il ne s’agit que de «capturer et détruire les embarcations» des passeurs venant de Libye avant qu’elles ne soient utilisées. C’est l’essence de «Triton» et «Poséidon», deux missions de surveillance et de sauvetage en Méditerranée confiées à Frontex, l’agence chargée des frontières extérieures.
Aujourd’hui, l’Europe veut casser l’activité des trafiquants qui exploitent la détresse des migrants et le business modèle des réseaux de passeurs et trafiquants en Méditerranée. Bien sûr, l’Europe veut refaire son image et lever les accusations de passivité voire d’indifférence. Alors que les drames de l’immigration se succèdent en Méditerranée.
Très attachée à ses valeurs universelles et démocratiques, l’Europe n’envisage pas, par contre, de remettre les pieds dans le bourbier libyen pour tenter de recoller les morceaux d’une stabilité sociale et politique perdue à jamais dans ce pays. Ce schéma européen exclut le recours à des opérations militaires en territoire libyen pour essayer de corriger les erreurs du passé. Mais, l’Ue est uniquement préoccupée par la protection de ses frontières.
L’Afrique ne bouge pas
Malgré tout, elle essaie de mettre un voile de dignité dans ses opérations humanitaires conduites avec des moyens militaires colossaux. A l’opposé, l’Afrique n’échafaude aucun plan pour essayer de ralentir la course de ses enfants vers l’abîme. Jusqu’ici, elle n’a rien essayé pour trouver une solution à cet exode de jeunes africains vers l’Eldorado européen où ils trouveront qu’une seule fortune : humiliation.
Evidemment, les enjeux se trouvent ailleurs pour l’écrasante majorité des dirigeants africains : Ils sont préoccupés à trouver des schémas pour éterniser leur règne. Quid de la conservation de la vie de ses valides bras ? Ce n’est pas important pour eux. Certains auraient pu dire : «bon débarras». Parce qu’ils mènent la contestation partout en Afrique pour faire balayer les dictatures.
Amère vérité...