MACKY ÉCARTE 2015
Référendum sur la réduction du mandat présidentiel
(SenePlus.Com, Dakar) - Le Ps et les organisations de la société civile, qui militaient pour la tenue en 2015 du référendum sur la promesse de Macky Sall de réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, ne seront pas suivis. Le chef de l’État vient implicitement d’écarter cette possibilité en annonçant que la question ne connaîtra un début de traitement qu’au seuil de l’année prochaine. Dans un entretien paru dans le journal français Le Figaro hier, mardi 30 juin, le chef de l’État dit : "J'avais proposé, à mon arrivée (au pouvoir, en 2012), de raccourcir le mandat présidentiel de sept à cinq ans, et de soumettre cette question à référendum. Je saisirai le Conseil constitutionnel de ce sujet début 2016. J'attends sa réponse."
En attendant l’avis des Sages, Macky Sall a déjà fixé le référendum au mois de mai 2016. Soit un an avant la présidentielle. Au cas où le peuple sénégalais vote pour la réduction de deux ans du mandat présidentiel.
Le Ps et certaines organisations de la société civile ne voyaient pas d’un bon œil ce timing. Ils militaient pour 2015, estimant qu’une proximité entre un référendum et une présidentielle pourrait créer un décrochage de l’électorat avec un risque de faibles taux de participation pour le deuxième scrutin. Le Président Sall est resté inflexible.
Dans l’entretien avec Le Figaro, Macky Sall a abordé le dossier Karim Wade. Furtivement. Sur un ton apparemment agacé. À l’interpellation du journaliste, qui souligne que les conditions de la tenue du procès de l’ancien ministre d’État sont "contestées" et que la décision du tribunal (six ans de prison et 210 millions d’euros d’amende) "ne serait pas susceptible d’appel", le président de la République choisit de répondre "en trois temps". "D'abord, j'ai placé mon mandat sous le signe de la lutte contre la corruption. Ensuite, la cour qui a jugé Karim Wade a été instituée en 1981. Elle appartient donc à notre organisation constitutionnelle. Le Sénégal est une démocratie. Enfin, il est faux de dire qu'il n'y aura pas d'appel, car la Cour suprême a été saisie par les avocats de Karim Wade." Point à la ligne.
La sortie de Macky Sall dans le quotidien de droite français, s’est tenue trois jours avant son séjour (3 au 5 juillet) dans l’Hexagone pour les besoins de la quinzième édition des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Il en est l’invité d’honneur. L’entretien a porté essentiellement sur les questions internationales (terrorisme, migrations) et économiques (perspectives de développement de l’Afrique). Les sujets domestiques, surtout politiques, n’occupant qu’une portion congrue de la séance de questions-réponses. Choix du Figaro ou rigueur du protocole présidentiel ?