ME ABDOULAYE WADE DÉCLINE L’INVITATION DU PRÉSIDENT MACKY SALL
15EME SOMMET DE LA FRANCOPHONIE
L’ancien président, Abdoulaye Wade, a décliné l’invitation que son successeur lui a envoyée pour qu’il participe à la cérémonie d’ouverture du Sommet de l’Organisation internationale de Francophonie. L’ex-président explique son refus par, entre autres, l’emprisonnement de son fils Karim Wade.
«J’ai le privilège d’accuser réception de votre lettre datée du 11 novembre 2014, par laquelle vous m’invitez à assister à la séance d’ouverture du 15ème Sommet de la Francophonie (...). D’entrée de jeu, je porte à votre connaissance que j’ai décidé de ne pas accepter votre invitation», écrit Me Abdoulaye Wade qui a transmis la correspondance à la presse par le canal de son directeur de cabinet, Amadou Tidiane Wone.
Il a ajouté : «Comment voulez-vous que je sois à vos côtés au moment où, de votre propre fait, mon fils Karim, en même temps que ses amis, certains de ses frères et sœurs de parti, boucle ses deux années d’emprisonnement surtout que vous avez eu à dire à plusieurs interlocuteurs que vous n’avez aucune preuve contre lui, qu’il est innocent, qu’on ne vous a présenté aucun dossier sérieux ?»
Karim Wade, le fils de l’ex-président est en prison depuis avril 2013. Il est poursuivi pour enrichissement illicite. La justice l’invite à justifier 117 milliards de francs Cfa d’avoirs.
Le Pds, le parti de l’ancien président Wade et ses alliés mènent une bataille pour sa libération. Ils organisent un meeting le 21 novembre prochain pour protester contre l’emprisonnement de dignitaires de l’ancien régime.
Dans la lettre adressée à l’ancien président, Macky Sall demande à son prédécesseur de participer à l’ouverture du 15ème Sommet qui sera, selon lui, «l’occasion de baliser la voie d’une Francophonie des peuples pour un monde de paix, de liberté et de développement durable inclusif».
Me Wade dit ne pas comprendre cette lettre. Pourquoi le président Sall veut réunir des chefs d’Etat «qui se réclament de la démocratie et du respect des droits de l’homme dans un pays où l’on met un adversaire en prison simplement pour l’empêcher de se présenter en concurrent à la prochaine élection présidentielle, dans un pays où, en somme, on admet la prise d’otage politique».
«Comment tenir de telles assises en refusant, depuis deux ans, la liberté de déplacement à quelques citoyens, pères et mères de familles, simplement parce qu’ils avaient été des collaborateurs du président sortant, faisant ainsi du Sénégal, sous votre présidence, une immense prison de vos adversaires politiques ?».
Le Sommet de l’Oif se tient les 29 et 30 novembre à Dakar. Plus de 77 délégations sont attendues. Une quarantaine de chefs d’Etat prendront part à la cérémonie d’ouverture qui aura lieu au centre international de conférence de Diamniadio construit en 11 mois par l’Etat du Sénégal en collaboration avec la Turquie.