''NOUS NE SOMMES PAS DANS CETTE LOGIQUE''
MAHMOUD SALEH SUR LES RETROUVAILLES DE LA FAMILLE LIBERALE
Invité hier de l’émission Grand jury de la Rfm, le directeur de cabinet politique du président Macky Sall, Mahmoud Saleh est revenu sur diverses questions notamment le séminaire de la mouvance présidentielle « Bennoo Bokk Yaakaar », le rapprochement Macky-Wade, le fonctionnement et le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale et l’affaire Bassirou Faye, l’étudiant tué lors des manifestations d’étudiants. Réfutant toute idée de retrouvailles avec le Pds, il déclare : «nous avons une coalition qui correspond à nos attentes et qui joue parfaitement le rôle qui est attendu d’elle».
Sur le séminaire de la coalition « Bennoo Bokk Yaakaar », le directeur de cabinet politique du président Macky Sall, Mahmoud Saleh a placé l’initiative dans une dynamique de partager davantage, avec les alliés, les politiques publiques élaborées dans le Plan Sénégal émergent (Pse), d’harmoniser avec eux sur les outils afin qu’ils puissent expliquer aux populations les réalisations du pouvoir actuel et de travailler à faire de cette coalition le levier politique dont a besoin le gouvernement dans son action.
Ce qui, aux yeux de M. Saleh, participe à la cohésion, au renforcement de l’unité de la mouvance présidentielle pour que «les engagements pris ensemble devant la nation sénégalaise soient respectés.»
Mahmoud Saleh a expliqué que cette démarche, dans un souci d’échanger des idées, permet « de partager la méthodologie qui a présidé à l’élaboration du Plan Sénégal émergent, ses prolongements sectoriels », avec les alliés.
« Il y a beaucoup de conjectures sur le Pse, je crois que nous avons intérêt à comprendre le sens et la dynamique contenus dans ce programme», a- t-il déclaré.
Toutefois, le directeur de cabinet politique du président de la République se veut formel au sujet d’une probable nouvelle alliance politique. « Ce n’est pas dans notre souci immédiats. Nous en avons une qui correspond à nos attentes et qui joue parfaitement le rôle qui est attendu d’elle et c’est la coalition Bennoo Bokk Yaakaar», a-t-il affirmé.
« La coalition Benno Bokk Yaakaar et la coalition Macky 2012 sont deux aspects d’une même dynamique politique, deux moments d’un même processus. Les deux sont reliés, corolaires. Entre eux, il n’y a pas de contradiction», a renchéri M. Saleh.
Assemblée nationale
Interrogé sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale, le directeur de cabinet politique du chef de l’Etat soutient qu’il faut travailler à ce que l’institution s’oriente vers la rupture. « C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses à parfaire à l’Assemblée nationale mais les processus sont dynamiques », a-t-il déclaré.
Mahmoud Saleh invite à travailler de façon à accélérer la cadence dans le processus devant permettre à l’Assemblée nationale d’être l’institution souhaitée dans l’architecture institutionnelle du Sénégal.
Evoquant le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale, il a indiqué que celui-ci s’est fait dans la concertation. «Quand on doit renouveler les instances de gestion et de direction de l’Assemblée nationale, il est quand même logique que la coalition (Bennoo Bokk Yaakaar) qui est le prolongement politique de la majorité politique actuelle à l’hémicycle puisse être saisie de la configuration des instances et de se préoccuper de comment et avec qui constituer le bureau», a-t-il déclaré.
Interpellé sur sa présence à l’hémicycle le jour du renouvellement, il répond : «nous sommes une coalition politique qui a des députés à l’Assemblée nationale. Personne ne peut nous interdire de nous en préoccuper».
Retrouvailles de la famille libérale
S’agissant des retrouvailles de la famille libérale, Mahmoud Saleh demande qu’on évite de prêter aux autres des prétentions qu’ils n’ont pas. Pour le moment, il écarte toute idée de retrouvailles entre Macky Sall et l’ancien président Abdoulaye Wade.
« Nous ne sommes pas dans cette logique. La logique dans la- quelle nous sommes, c’est de déclencher une dynamique dont l’objectif est de rassembler les Sénégalaises et les Sénégalais, pour ensemble, accompagner une perspective historique ouverte par le président Macky Sall, à travers le Plan Sénégal émergent», a dit le directeur de cabinet politique du chef de l’Etat.
«Nous ne nous sommes pas levés pour aller de façon distinctive et spécifique vers telle ou de telle formation politique. Ce n’est pas notre démarche », a-t-il ajouté.
Toutefois, Mahmoud Saleh n’écarte pas, dans le long terme, ces retrouvailles. «Si l’on a une opportunité qui s’ouvre pour le pays, qui s’offre aux générations actuelles et futures, il est quand même bon de travailler à un vaste rassemblement autour de la personne qui incarne notre nation et qui est le président Macky Sall.
Il a la générosité d’élaborer une perspective permettant au pays de bouger. Toutes les composantes nationales sont dans cette perspective», a-t-il déclaré. Au sujet de sa récente visite à l’ancien président Abdoulaye Wade, il a dit avoir agi en sa qualité de directeur de cabinet du chef de l’Etat.
« C’est un homme d’une dimension exceptionnelle, ne l’oublions pas», a-t-il rappelé précisant aussi que le président Macky Sall n’est pas dans une perspective d’humilier son prédécesseur. «Il est loin de cette dynamique. C’est un homme respectueux», a-t-il fait savoir. Interpellé sur le procès de Karim, M. Saleh n’a pas voulu s’épancher sur le sujet arguant que le procès est en cours.
Sur l’affaire Bassirou Faye, le directeur de cabinet politique du chef de l’Etat soutient qu’il faut dépolitiser cette question. Il a salué le travail « remarquable » de la police. «Laissons la justice faire son travail et travaillons à éviter que de telles situations ne puissent jamais se reproduire», a-t-il ajouté.
Au sujet d’une éventuelle rencontre entre le président Macky Sall et Khalifa Sall, il a soutenu que si le maire de Dakar a des préoccupations à exprimer par rapport à l’acte 3 de la décentralisation, il peut s’adresser au ministre de la Gouvernance locale qui a autorité « à entendre et à apporter des solutions ».
Pour le centre de conférence de Diamniadio dont le coût est estimé à 51 milliards, il a insisté sur la durée de réalisation (11 mois). Le montant, d’après lui, vu sous l’aspect ponctuel, c’est-à-dire abriter le 15e sommet de la Francophonie, n’est pas important.
Il suggère de voir l’importance de cet ouvrage dans le long terme. «Nous sommes un grand pays qui a besoin de se développer davantage et d’offrir plus de commodités à ceux qui organisent ces genres de manifestation chez nous», a-t-il fait va- loir.
Sur la réduction du mandat présidentiel, Mahmoud Saleh pré- cise que le chef de l’Etat respectera son engagement. «C’est sur cette po- sition qu’il va mobiliser son parti et ses alliés», a-t-il affirmé.