''NOUS N’ACCEPTERONS PAS D’ORPAILLAGE DANS LE PARC DU NIOKOLO KOBA''
ABDOULAYE BALDE, MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable est catégorique. Le gouvernement n’acceptera pas que l’orpaillage se développe dans le Parc national du Niokolo Koba (Pnnk). Il faisait face à la presse, samedi dernier, dans la capitale orientale, au terme d’une visite de 72 heures dans les régions de Kédougou et Tambacounda.
Que ceux qui s’aventurent à faire de l’orpaillage dans le Parc national du Niokolo Koba (Pnnk) se le tiennent pour dit. Le gouvernement n’acceptera pas une telle activité dans cette réserve.
« Nous n’accepterons pas que l’orpaillage se déroule dans le Parc national du Niokolo Koba (Pnnk). C’est inadmissible. Ce n’est pas sa vocation », a martelé Abdoulaye Baldé, ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Il s’exprimait, samedi dernier, lors d’une conférence de presse mettant un terme à trois jours de tournée dans les régions de Kédougou et Tambacounda. Avant cette rencontre avec la presse, M. Baldé s’était rendu au poste de commandement du Pnnk
où il a reçu un exposé sur la situation du Parc. Son conservateur, le lieutenant-colonel Ousmane Kane, avait révélé l’arrestation, au cours de cette année, de 16 orpailleurs dans le parc. Il a fait part de sa préoccupation avec l’apparition de ce nouveau phénomène dans le parc, suite à la fermeture des sites d’orpaillage de Kédougou.
« Même si l’orpaillage traditionnel pratiqué par les femmes existait déjà depuis longtemps dans la zone de Mako, ce mode d’exploitation artisanale était tolérable », a-t-il précisé, non sans dire que la nouvelle forme d’orpaillage utilise des méthodes semi-industrielles destructrices.
Les agents du Parc, a rassuré M. Kane, lutteront contre les orpailleurs, tout comme ils le font avec les braconniers. Pour cela, une brigade patrouille 24 heures sur 24 dans la zone de Mako pour combattre ce phénomène.
«Nous sommes déjà assez préoccupés par la pression exercée sur le parc par le braconnage, l’agri- culture et l’élevage. L’orpaillage cause beaucoup de problèmes dans la région de Kédougou. Nous n’accepterons pas cette activité dans le parc », a soutenu le ministre.
Concernant le problème d’effectifs évoqué par le conservateur, Abdoulaye Baldé a annoncé qu’il plaidera pour une augmentation du nombre de 30 agents que son département est autorisé à recruter annuellement pour les trois prochaines années. Mais, il a précisé que ce n’est pas seulement son ministère qui est confronté à un manque d’effectifs.
« Le Pnnk compte 200 agents dont le système de rotation fait que seuls 80 d’entre eux sont opérationnels sur le terrain en permanence. Pour une bonne surveillance, il faut 250 à 300 agents », a souligné le lieutenant-colonel Kane qui n’a pas manqué de relever les nombreuses difficultés auxquelles font face les agents du Pnnk.
« Le parc est confronté à une insuffisance de moyens humains et financiers. Les agents n’ont ni samedi ni dimanche. Ils boivent l’eau du fleuve Gambie et mangent mal. Beau- coup d’entre eux sont malades », a-t- il révélé.
Sur la prime alimentaire destinée aux agents du parc, une promesse du chef de l’Etat, M. Baldé a assuré que cette instruction sera mise en œuvre.