PARIS SG: PASTORE ENFIN LIBÉRÉ
Le débat récurrent autour de Javier Pastore, sur son dilettantisme, s'est dissipé cette saison: l'Argentin assume désormais avec constance son rôle de meneur de jeu du Paris SG malgré un positionnement toujours variable.
Pastore se présentera comme l'un des hommes en forme du club de la capitale face à l'Ajax Amsterdam mardi en Ligue des champions, avec l'objectif de conforter la première place dans le groupe F.
Pourtant, au sortir d'une saison très mitigée, peu l'auraient parié. Mais les chiffres sont têtus: "el Flaco" (le maigre) est le joueur de champ le plus utilisé du club en 2014-2015, avec 17 titularisations en 19 matches toutes compétitions confondues, et même une participation à toutes les rencontres.
Le milieu offensif de 25 ans n'en a pourtant pas fini avec les paradoxes, puisqu'il présente des statistiques maigrelettes et peu en rapport avec son influence sur le terrain (1 but, 2 passes décisives).
Mais son premier but de la saison, certes tardif puisqu'il date de vendredi seulement à Metz (3-2), symbolise ce Pastore nouveau, entre agressivité nouvelle et finesse technique intacte. Ce joueur auparavant si rétif à l'engagement est allé au pressing pour contrer deux fois le ballon et conclure d'une balle piquée, ouvrant ainsi le score.
Mais c'est aussi sur le troisième but que l'Argentin a pesé, en décalant Ibrahimovic sur la gauche dont la frappe était poussée au fond des filets par Lavezzi. Pastore, c'est souvent l'art de l'avant-dernière passe, celle qui n'apparaît pas dans les classements mais reste indispensable.
Un peu à l'image d'un Iniesta à Barcelone, aux stats en général relativement faibles mais à l'influence énorme. Et c'est d'ailleurs contre le Barça le 30 septembre en Ligue des champions (3-2) que l'Argentin a connu son pic, même si cela ne s'est pas traduit de manière statistiquement décisive.
Toujours polyvalent
Avec le N.27 du PSG, la prudence est néanmoins de mise, au regard de ses saisons en montagnes russes depuis son arrivée au club en 2011 en tant que tête de gondole des nouveaux propriétaires qataris.
Mais "Javier" donne l'impression d'une forme de libération, d'une confiance qui lui permet de tenter les gestes les plus fous, dribbles et autres louches, et de rester concerné quasiment tout au long d'un match au lieu d'en disparaître comme lors des saisons dernières.
Cela n'a pas manqué d'éveiller l'attention du sélectionneur de l'Argentine, Gerardo Martino, qui a convoqué un joueur écarté de son équipe nationale depuis 2011 et qui a donc manqué la Coupe du monde au Brésil.
Cet épanouissement intervient alors que le joueur reste polyvalent, tour à tour milieu relayeur, meneur de jeu axial et faux ailier. Paradoxe encore, c'est justement ce côté "bouche-trou" qu'il soupçonnait précédemment de lui nuire. Cela lui sourit désormais alors qu'il peut prendre la place d'un milieu (Matuidi ou Verratti) ou d'un ailier (Lavezzi ou Cavani) dans le 4-3-3 préférentiel de Laurent Blanc.
Mais ce regain de forme, flagrant dès début août, s'est aussi peut-être confirmé en raison de l'absence d'Ibrahimovic pendant près de deux mois. Pastore avait fait part cet été de la difficulté pour lui d'évoluer à son poste préférentiel de meneur axial avec un "Zlatan" qui aime décrocher.
En l'absence d'Ibra, Pastore a parfois joué dans l'axe, mais il en a aussi profité pour asseoir sa confiance, qui s'est traduite par exemple par le fait qu'il ait lui-même fini le travail sur son but messin alors que le Suédois déboulait pour reprendre le ballon.