A PART L’ETUDIANT GUINEEN, 65 CAS SUIVIS 2 FOIS PAR JOUR SUR 21 JOURS
AWA MARIE COLL SECK PARLE DE L’ACTUALITÉ D’EBOLA AU SÉNÉGAL
Le ministère de la Santé multiplie les actions de sensibilisation et de communication face à l’épidémie du virus Ebola. Le Sénégal qui a déjà enregistré son premier cas confirmé compte mettre les bouchées doubles pour éviter la propagation de la maladie. Une réunion d’information s’est tenue hier à l’Assemblée nationale, permettant une mise à niveau des députés membres de la commission Santé et affaires sociales sur cette maladie. La principale inquiétude des parlementaires a été la porosité des frontières sénégalaises avec la Guinée, dont la fermeture n’a pas empêché l’entrée de personnes par voie de contournement.
L’epidémie du Virus ebola continue de semer la terreur dans une bonne partie des pays de la sousrégion.
Le Sénégal qui a enregistré son premier cas il y a une semaine est un pays à haut risque si l’on en croit le ministre de la Santé. awa marie Coll Seck, qui rencontrait la commission Santé de l’assemblée nationale, affirme que toutes les dispositions ont été prises pour que le virus ne se propage pas. «depuis l’annonce de la maladie dans la sous-région, nous nous sommes mobilisés pour organiser la riposte. Les régions Sud (Kolda, Tamba, Kédougou) sont vulnérables car ayant des frontières avec des pays touchés. mais il faut une riposte sur toute l’étendue du territoire.
Pour le financement de cette riposte, 150 millions de Fcfa ont été levés pour la prise en charge des épidémies. 300 millions de Fcfa ont également été dégagés par l’etat pour l’achat de matériels, en plus de l’appui constant que nous apportent nos partenaires au développement», explique le ministre, qui souligne que les besoins sont estimés à près de 2 milliards de Fcfa. depuis son apparition dans la sous-région il y a quelques mois, 3.069 cas de virus ebola ont été dénombrés, avec 1.552 décès dont 50,5% de taux de létalité. awa marie Coll Seck précise que ce taux de létalité varie en fonction des pays touchés par l’épidémie. Il est de 60% pour la Guinée. «C’est un problème qui nécessite une action multisectorielle. Nous avons renforcé la formation du personnel de santé dans tout le pays pour leur permettre de connaître la maladie et de doubler de vigilance. nous leur avons montré comment utiliser le matériel de protection et nous avons aussi formé le service d’hygiène. nous avons renforcé les capacités techniques des structures de santé comme l’Hôpital Fann et nous avons sensibilisé tous les corps militaires et paramilitaires (douane, armée, gardes forestiers…), rassure-telle en ajoutant que la riposte nationale est un exemple que beaucoup de pays ont envie de suivre.
65 CAS SUIVIS 2 FOIS PAR JOUR SUR 21 JOURS
Le ministre de la Santé a rappelé aux parlementaires que le Sénégal a fermé ses frontières dès que l’épidémie a été déclarée hors de contrôle. Concernant le cas importé de la Guinée, actuellement suivi à l’Hôpital Fann, awa marie Coll Seck affirme que les 34 personnes qui habitaient dans la même maison que lui sont actuellement en observation, de même que le personnel de santé avec qui il est entré en contact au poste de santé de l’unité 9 des Parcelles assainies. au total, ce sont 65 cas contact qui sont suivis deux fois par jour sur une période de 21 jours.
Pour redoubler de vigilance, un comité de crise a été mis en place et il se réunit tous les jours pour faire le point. Les députés qui ont manifesté leur adhésion à la riposte ont aussi fait part de leurs préoccupations face à cette épidémie et ont particulièrement exprimé leur anxiété face à la porosité de nos frontières. Selon eux, il y a des personnes qui traversent tous les jours nos frontières terrestres avec la Guinée malgré leur fermeture. Ils affirment qu’il y a même des gens qui traversent la frontière à l’aide de motos «Jakarta». Les députés ont exprimé ainsi le souhait de convoquer une session extraordinaire pour permettre aux ministres de l’Intérieur et des Forces armées d’expliquer le dispositif mis en place pour la sécurisation de nos frontières. Awa marie Coll Seck qui insiste sur une approche inclusive dans la riposte, a expliqué les modes de transmission du virus de même que les mesures d’hygiène à observer pour éviter toute propagation du virus ebola dans notre pays.