PLAINTE CONTRE X
CONTESTANT LES CONCLUSIONS DE L'ENQUÊTE, LA FAMILLE DE L’ÉTUDIANT BASSIROU FAYE ENTREPREND UNE NOUVELLE ACTION JUDICIAIRE
La famille de Bassirou Faye vient de franchir un nouveau pas dans la contestation des conclusions de l’enquête diligentée pour faire la lumière sur ce meurtre. Hier, leur avocat Me Assane Dioma Ndiaye a déposé une plainte contre X sur la table du Doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf. Non convaincus que Tombon Oualy est le vrai meurtrier, ils souhaitent que la police explore d’autres pistes.
Du rebondissement dans l’affaire Bassirou Faye. Alors que le présumé meurtrier de l’étudiant, l’adjudant de police Tombon Oualy a été arrêté et mis sous mandat de dépôt, la famille du défunt a porté plainte contre X pour le même meurtre. Elle a été déposée hier, sur la table du Doyen des juges près le Tribunal régional hors Classe de Dakar.
Dans cette plainte avec "constitution de partie civile" déposée contre X, l’avocat de la famille rappelle au Doyen des juges "qu’il résulte de certains témoignages concordants, notamment celui de Sette Diagne, voisin de chambre de Bassirou Faye, que ce jour-là, un gradé de la police de teint clair, relativement élancé, détenant un appareil radio avec lequel il a semblé communiquer au moins deux fois, a subitement fait usage de son arme à feu en direction de Bassirou Faye".
Donc, la plainte a été déposée, parce que la procédure déclenchée par le procureur ne convainc pas les parents de Bassirou Faye. Selon leur avocat joint par EnQuête, cette plainte contre X va permettre au juge "d’avoir un éventail beaucoup plus large et même de faire une jonction entre les deux procédures". Ce qui va aider, ainsi, à réduire autant que possible les "erreurs".
Cependant, même si le Procureur de la République s’est autosaisi de l’affaire, avant d’ordonner l’arrestation de Tombon Oualy, ce présumé meurtrier, d’après Me Assane Dioma Ndiaye, "ne correspond pas au profil du portrait robot et n’a pas été reconnu par le témoin dans l’enquête préliminaire".
Eviter le syndrome Balla Gaye et exploiter le témoignage de Sette Diagne
Par ailleurs, Me Assane Dioma Ndiaye, dans sa plainte, invite à ce que "toute la loi soit faite" sur cette affaire pour éviter ce qu’il appelle le "syndrome Balla Gaye", du nom de l’étudiant qui a été tué à l’université Cheikh Anta Diop dans des circonstances similaires à celles de Bassirou Faye.
Et depuis lors, les auteurs restent toujours impunis. "Nous voulons maximaliser les intérêts de la famille. Nous ne pouvons pas nous baser sur les index d’une personne qui n’a pas été reconnue par le témoin", estime Me Ndiaye. Toutefois, l’avocat tient à préciser qu’il n’y a pas d’antonymie. Selon lui, la famille veut juste préserver ses intérêts et que "le témoignage de Sette Diagne soit exploité".