PLUS DE 1.882 MILLIARDS DE FCFA MOBILISÉS POUR LE PSE
FINANCEMENT
Les projets du Plan Sénégal émergent (Pse) sont financés à hauteur de 58 % sur ressources internes. Plus de 1.882 milliards de FCfa ont été mobilisés et près de 300 milliards prévus dans la loi de finances 2016 pour financer des projets.
Le Sénégal ne compte pas uniquement sur la communauté internationale pour financer ses projets. Le Plan Sénégal émergent (Pse) est financé aujourd’hui à hauteur de 58 % sur ressources internes.
« C’est important, il faut que les gens le comprennent. Si vous prenez le budget de 20142015, nous sommes toujours autour de la moyenne de 58 % sur financement interne », a soutenu le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, mardi dernier, lors du débat sur la loi d’orientation budgétaire 2016.
« Si vous prenez le Bci (Budget consolidé d’investissement), sur les 900 milliards de FCfa, près de 600 milliards de FCfa sont financés sur les ressources internes, à savoir les recettes de fiscalité intérieure (douanes et impôts principalement) », a indiqué M. Bâ.
Selon ce dernier, à la date du mardi 30 juin 2015, plus de 1.882 milliards de FCfa ont été mobilisés pour le Pse. Dans la loi de finances 2016, au moins 300 milliards de FCfa en contrepartie sont prévus pour des projets dont le lancement est imminent.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan s’est dit rassuré par les signaux forts nés des innovations majeures dans la gouvernance des finances publiques.
« La loi de finances 2015 et les lois de finances rectificatives (Lfr) de 2014 constituent des ruptures par rapport aux lois de finances qu’on a connues antérieurement. Ce n’est pas que ces dernières n’étaient pas bonnes mais parce que tout simplement, aujourd’hui, le Sénégal affiche une bonne vision, un leadership affirmé, et des objectifs clairs et acceptés par l’ensemble des partenaires », s’est réjoui Amadou Bâ.
Le ministre a tenu à rassurer les députés, particulièrement ceux qui se sont inquiétés d’une éventuelle baisse des recettes douanières (lire encadré).
« Les recettes douanières n’ont pas baissé »
Selon M.Bâ, il n’y a pas eu de baisse sur les recettes douanières : « les recettes douanières n’ont pas baissé. Nous travaillons sur la base d’objectifs que nous fixons à nos services et souvent sur les premiers mois (janvier et février). Il arrive que la douane ait des difficultés parce que les importations se font au mois de décembre. Mais là, nous avons senti une reprise des importations à la veille du mois de ramadan ».
Toutefois, pour le ministre, le Sénégal a toujours eu une économie très recettes, alors que l’idéal, aujourd’hui, c’est qu’on ait un pays très économique. « Quand on voit aujourd’hui les recettes intérieures augmenter, cela signifie que la fiscalité est constante ou les administrations se sont modernisées, ce qui est une bonne chose, ou l’économie est en train de bien marcher. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est la combinaison de ces deux éléments. Les administrations sont en train de se moderniser certes, mais l’économie est en train d’évoluer favorablement. Si l’économie n’évolue pas favorablement, vous le voyez tout de suite sur les recettes du mois à venir», explique Amadou Bâ.
Ce qu’il faut, indique-t-il, c’est de continuer de mobiliser des ressources sans pour autant alourdir le fardeau fiscal, mais également veiller à la qualité de la dépense publique. C’est cela, dit-il, qui a amené le gouvernement à faire un audit sans complaisance, d’abord des dépenses d’investissement pour que ce que l’on considère comme investissement et ce que l’on fait voter comme investissement puissent correspondre effectivement à des investissements.
« Régulièrement, vous avez voté des investissements qui, en réalité, n’étaient que du fonctionnement. Ce qui explique les contreperformances constatées sur la croissance économique », regrette le ministre.
Revoir les dépenses de fonctionnement hors salaires
Mais, Amadou Ba révèle qu’un audit sans complaisance a été fait sur les investissements, ce qui a montré une nette amélioration dans la qualité des dépenses d’investissements.
« Il y a les dépenses de fonctionnement hors salaires qui méritent aussi d’être revues. C’est la raison pour laquelle, nonobstant le travail de reclassement qui a été fait dans le budget de 2014 en faisant remonter des dépenses qui étaient considérées comme des dépenses d’investissement au niveau des dépenses de fonctionnement, nous sommes arrivé à une baisse de fonctionnement de 2 % », a soutenu M. Bâ.
Ce qui, à son avis, traduit l’effort important qui a été fait pour améliorer la qualité des dépenses de fonctionnement. « Il reste encore certainement des niches de gaspillage mais le travail se poursuit. Chaque fois que nous sentons que dans un secteur il y a des éléments susceptibles de créer de l’inefficacité, nous réduisons cette dépense », a indiqué le ministre.
Ce qui a fait, selon lui, qu’il y a aujourd’hui une nette baisse, par exemple, sur les dépenses de téléphone et de loyer.
48 % du montant des salaires de 2015 iront aux enseignants
«Nous avons beaucoup discuté avec les syndicats, notamment ceux de l’enseignement, et par moment, nous sommes réticents et cela se comprend », a indiqué le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ.
Ce dernier, répondant aux interpellations des députés lors du vote de la loi d’orientation budgétaire 2016, a indiqué que sur les 526 milliards de FCfa prévus pour les salaires cette année, les 252 milliards vont à l’enseignement. « C’est 48 %, donc on ne peut pas ne pas être regardant », estime M. Bâ.
A en croire ce dernier, les salaires des corps émergents représentent 108 milliards de FCfa, montant auquel il faut ajouter les 252 milliards de FCfa destinés aux enseignants. S’y ajoute également 56 milliards de FCfa de salaires des enseignants du supérieur. Ce qui fait un total de 416 milliards de FCfa de salaires pour les enseignants.
« Tous ces éléments étaient dans le budget sans pour autant qu’on puisse, au niveau du ministère de l’Economie et des Finances, les analyser. Ce qui a fait que par moment, on a dit oui à des revendications sans pouvoir les respecter ou on a dit non sans réfléchir. Nous avons engagé un travail de réorganisation au ministère de l’Economie, des Finances et du Plan qui nous permet, aujourd’hui, de pouvoir faire des analyses en profondeur et de faire des propositions et des suggestions d’avoir des éléments de décision. Cela est extrêmement important », estime M. Bâ.