POUR RECUPERER LA DEPOUILLE D’UN DES LEURS, DES NIGERIANS ONT VIOLENTE UN VIGILE DE L’HOPITAL FANN
JUGES POUR DESTRUCTION DE BIENS APPARTENANT A L'ETAT, ATTROUPEMENT, VIOLENCES ET VOIES DE FAIT
Attraite hier au tribunal des flagrants délits de Dakar pour les chefs d’inculpation de destruction de biens appartenant à l'Etat, attroupement, violences et voies de fait, la bande nigériane composée de Rita Imagbé, Monday Igbinadolar, Oluchukwu Agwu et Oyenda Agwu, s’en est plutôt bien tiré. Car ils risquaient gros au vu du témoignage du chef de sécurité Mbaye Faye.
A la barre, ce dernier a, en effet, indiqué que le service des urgences de l'hôpital Fann a enregistré, le 24 août dernier, le décès d'un individu de nationalité nigériane. Sur ce, ses compatriotes avisés ont pris d'assaut le service. Etant environ une vingtaine de personnes, les Nigérians ont voulu accéder à la cabine pour voir la dépouille mortelle. De ce fait, face au refus des agents de sécurité, la famille du mort a créé un attroupement dans ledit service.
Des propos que l'un des prévenus n’a pas niés. En effet, le sieur Oluchukwu Agwu a expliqué au tribunal que c’est son cousin qui est décédé. Et c’est après qu'ils ont été informés de son décès qu’il est venu avec sa femme Rita Imagbe à l'hôpital. «Arrivés sur les lieux, nous avons voulu entrer dans la salle pour voir la dépouille mortelle, mais les agents de sécurité ont catégoriquement refusé. C'est ainsi que nous nous sommes mis à l'écart pour attendre que le corps soit transporté à la morgue», a-t-il dit.
«C’est après quelques minutes que des individus qui sont tous de la même nationalité que nous et qui se disent amis avec mon cousin sont venus nous rejoindre pour voire la dépouille mortelle, mais les vigiles les en ont empêchés», a-t-il indiqué soulignant qu’ils ont alors commencé à protester, saccageant la porte d'entrée du service des urgences, blessant un vigile du nom de Koné.
Interpellé sur son arrestation, Oluchukwu Agwu de répondre que c'est lorsque le chargé de sécurité a appelé la police que les amis du défunt ont pris la fuite. «Et comme je n'avais rien à me reprocher, je suis resté sur place avec ma femme et ils nous ont appréhendés et livrés aux policiers», a-t-il précisé.
Malgré ces déclarations, le représentant du ministère public a déclaré que les faits sont d’une extrême gravité pour l'image du Sénégal. Car, il est manifeste que les prévenus ont bousculé la partie civile. Ils ont eu à le violenter, selon le Procureur. Il a été ainsi requis à leur encontre une peine de 3 mois ferme pour coups et blessures volontaires. Ils ont été relaxés du délit de destruction de biens appartenant à l’Etat.
L’avocat de la défense a plaidé pour une application bienveillante de la loi à l’endroit de leurs clients. Il a soutenu que leur comparution est une erreur, car n’étant pas la cause des problèmes. Il a ainsi plaidé pour la clémence. Le tribunal a relaxé Monday Igbinadolar et Oyenda Agwu. Le couple Rita Imagbé et Oluchukwu Agwu a été condamné à une peine de 2 mois assortie de sursis. Il devra payer la somme de 75 000 francs Cfa à l’agent de sécurité Koné qui a subi les violences