PRIVILÉGIER LES MÉNAGES VULNÉRABLES
INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
L’Association des femmes de l’Afrique de l’ouest (AFAO) travaille pour la promotion féminine. Au cœur de ce processus participatif et inclusif, cette association considère comme prioritaire la lutte contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le sahel pour cette couche vulnérable de la société. D’où l’importance de la tenue, d’une rencontre de deux jours, à Dakar, sur la problématique du renforcement de la nutrition des ménages vulnérables.
Des femmes de la sous région, membres de l’AFAO (association des femmes de l’Afrique de l’ouest), se sont réunies autour de l’alliance globale pour la résilience (AGIR) pour agir sur l’insécurité alimentaire chez les couches vulnérables.
Dans la majeure partie, ces dernières, vivent dans une pauvreté extrême. Et leurs enfants, même de plus de cinq ans, sont frappés pas une malnutrition. Elle demeure une contrainte forte pour les populations et le développement de l’Afrique subsaharienne. L’Afrique de l’ouest et celle du centre sont les régions du monde où le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est le plus élevé.
132/1000. Dans 13 des 15 pays de la CEDEAO, ce taux est supérieur à 100/1000. Plus d’un tiers de ces décès serait lié à la malnutrition. Des statistiques de l’organisation mondiale de la santé montrent que la proportion la plus élevée de personnes atteintes par l’anémie, à travers le monde, se situe aussi en Afrique. Et elle concerne 170 millions de femmes et d’enfants.
En 2003, un rapport de l’UNICEF estime que les taux de malnutrition chronique sont élevés dans l’ensemble de la région. La prévalence de la malnutrition aiguë dans les pays sahéliens dépasse également les seuils internationaux d’alerte. Pour le progrès de cette couche de la population vulnérable, il est impératif d’améliorer sa nutrition.
Des constats qui ont abouti à la mise sur pied de l’AGIR (alliance globale pour la résilience au Sahel et l’Afrique de l’ouest). L’alliance a été crée le 6 décembre 2012 à Ouagadougou lors de la 28ème réunion du réseau de prévention et de gestion des crises alimentaires (RPCA) dans la "Déclaration de Ouagadougou." Le but : réduire structurellement et de manière durable la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle en accompagnant la mise en œuvre des politiques sahéliennes et ouest-africaines.
Objectif "zéro faim"
Sous le leadership politique de la CEDEAO et de l’UEMOA et la coordination technique du CILSS, l’Alliance vise, d’ici 20 ans, l’objectif "zéro faim", à savoir l’éradication de la faim et de la malnutrition. Pour atteindre ces objectifs, des dialogues inclusifs seront menés dans les différents pays pour aboutir à la formulation des priorités résiliences pays.
D’où l’importance de cette concertation régionale de Dakar sur "la problématique du renforcement de la nutrition des femmes vulnérables". Une rencontre de deux jours pour sensibiliser les femmes de l’Afrique de l’Ouest sur l’importance du processus AGIR afin de faciliter son appropriation et de pouvoir contribuer grandement au processus de formulation des priorités. Il s’agira pour l’AFAO d’accompagner, d’une part, les dispositifs d’actions gouvernementales des pays de l’Afrique de l’ouest.
D’autre part, de s’impliquer dans tout le processus en collaboration avec la coordination de la cellule technique AGIR mise en place par le CILSS. En des termes plus clairs, l’objectif de la rencontre de Dakar sera axé sur l’analyse de la situation de référence de la thématique. Il sera également question de proposer des actions à mettre en œuvre pour une "amélioration de la protection sociale des communautés et ménages vulnérables pour une sécurisation de leurs moyens d’existences."
Pour ces deux jours de rencontre régionale, la présidente de l’AFAO, Mme Khady Fall Tall, propose de "parler de choses que nous maitrisons avec des actions sur le terrain". "Si on ne sort pas du cadre des discours, on ira à reculons", a-t-elle dit.