RESPONSABILITÉ ET SURSAUT NATIONAL
Il a lancé un appel à tous les acteurs du milieu universitaire, réitérant sa volonté d’ouverture à un dialogue franc, responsable et fécond, afin de trouver des solutions définitives à la crise récurrente qui secoue plus particulièrement l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
La solution qu’il préconise, déjà en œuvre, est le décongestionnement de ce temple du savoir, confronté, depuis quelques années, à un problème de sureffectifs. Le démarrage des travaux des universités de Diamniadio et du Sine Saloum, vers la fin de l’année, devrait permettre, à terme, de résoudre cette lancinante question des effectifs.
Le président Macky Sall a surtout affirmé sa détermination à faire faire toute la lumière sur la mort tragique du jeune étudiant. Au-delà, il a réitéré sa volonté de partager, avec tous les acteurs du système universitaire, la recherche de solutions à même de renforcer les acquis qui ont valu à plusieurs générations de Sénégalais et d’Africains, une formation académique de qualité qui constituait une référence en Afrique.
Sur ce chemin de la performance académique, la mort tragique du jeune Bassirou Faye ne doit pas être vaine : elle doit plutôt être un catalyseur pour un sursaut national chez tous les acteurs de l’Université, pour des solutions pérennes à même de maintenir le système académique sénégalais dans une dynamique de performances qu’il est en train de perdre.
La compétition entre nations, dans une mondialisation irréversible, impose des attitudes et des comportements en phase avec les exigences de qualité et de progrès universitaires réels.
La réforme de l’enseignement supérieur sénégalais avait pourtant été enclenchée dans un consensus qui laissait présager que les démons de la division étaient à jamais ligotés. Les concertations nationales entamées, l’année dernière, avaient abouti à l’adoption de mesures hardies dont l’objectif principal est la restauration de la qualité et de la performance dans un système universitaire, jadis, tant envié et qui a été le creuset d’où sont sortis de brillants hommes d’Etat, intellectuels et scientifiques africains et sénégalais. Seulement, s’agripper à ce passé brillant de l’Université Cheikh Anta Diop est une posture béate à bannir.
La lucidité recommande une introspection sérieuse, un sursaut et un diagnostic sans complaisance des maux réels de l’université. C’est un devoir et un impératif de recréer ce cadre de concertation et de dialogue pour un système universitaire adéquat, adapté et concurrentiel par rapport aux meilleures universités en Afrique.
Au demeurant, il reste que la question lancinante et si sensible du paiement des bourses a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la colère des étudiants qui ont manifesté face à des éléments de la police chargés de faire régner l’ordre.
Cette question récurrente doit avoir une solution définitive. Peut-être que l’informatisation du système et sa mise à jour, pour extirper les cas frauduleux qui constituent un coût exorbitant pour la Nation, permettra de développer une gestion transparente et efficiente des bourses et donc un retour à la normale du paiement dont le retard est un problème si sensible.
Il reste aussi que la concertation souhaitée par le président Macky Sall ne peut plus être occultée : cette crise impose que tous les acteurs se parlent. C’est un devoir pour chacun d’eux.