SESSION DE RATTRAPAGE
Affaire Karim Wade : L'État du Sénégal dépose ses réponses au Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire
L'avis du groupe de travail de l'organisation des nations unies (Onu) sur la détention arbitraire est resté au travers de la gorge de l'État du Sénégal qui a demandé hier à Genève sa révision. Ses conseils, qui avaient déposé leurs répliques, suite à la saisine des avocats de Karim Wade, avaient accusé un retard qui a fait que leurs réponses n'ont pas été prises en compte par l'instance onusienne. Depuis hier, c'est chose faite.
Les conseils de l'État du Sénégal, Mes El Hadji Diouf, Moustapha Mbaye, Yérim Thiam, Alé Fall, Papa Moussa Felix Sow, etc. ont depuis hier, déposé les réponses de l'État du Sénégal, dans le dossier de Karim Wade, condamné pour enrichissement illicite à six ans de prison ferme et 138 milliards de F Cfa d'amende.
Le Groupe de travail sur la détention arbitraire s'est déjà prononcé sur cette affaire le 7 mai dernier et avait demandé au Sénégal "de prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice subi, en prévoyant une réparation intégrale…".
L'instance saisie par les avocats de Karim Wade avait, par ailleurs, estimé que la privation de liberté de l'ancien ministre "est arbitraire en ce qu'elle est contraire aux articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (Dudh) ainsi qu'aux articles 9 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp)".
Lorsque les conseils de Wade fils ont révélé une partie du contenu de l'avis par voie de presse, un des avocats de l'État a soutenu que les membres du Groupe de travail sont des "mécaniciens et des corrompus". Ses propos ont été consignés par la partie de Karim Wade et versés dans le dossier, de même que le verdict de la Cour suprême rendu le 20 août et qui confirme la sentence de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) du 23 mars 2015.
Réagissant sur la Rfm hier, Me Yérim Thiam a soutenu que "le Sénégal n'est pas un État voyou. D'après Wikipédia, l'expression "État voyou" renvoie à l'idée d'un État qui ne respecte pas les lois internationales les plus essentielles (…), viole de manière systématique les droits les plus élémentaires de l'être humain".
Joint au téléphone, un conseil de Karim Wade a préféré ne pas faire de commentaire. Il a juste dit qu'il est impossible de réviser l'avis.