SI J’ÉTAIS MACKY SALL, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL, RÉPONDRAIS-JE À MAÎTRE WADE ?
Je ferais fi du discours de Me Abdoulaye Wade, ancien président de la République du Sénégal, de ses menaces, de ses accusations, de son ton arrogant, malgré son âge très avancé et le respect normalement dû à son successeur, tant légal que légitime, je veux nommer son Excellence Monsieur Macky Sall, actuel chef de l’Etat.
Oui, respect dû par tous sans exception aucune, qu’ils soient nouveaux ou anciens compagnons, opposants, membres de la société civile, ou simples citoyens, du fait du rang qu’il occupe aujourd’hui par la grâce du Tout-Puissant, matérialisée par le vote du plus grand nombre de Sénégalais.
Je ne le suivrais pas sur le terrain politique, ni sur celui de la provocation, du mélange du possible et de l’impossible, du rationnel et de l’irrationnel, car la priorité pour le Peuple, source de leurs pouvoirs respectifs, tant pour Maître Wade jadis que pour Monsieur Macky Sall aujourd’hui, se trouvent ailleurs que dans un combat de modestes personnes ou de simples mortels.
La mobilisation des foules est certes une drogue pour tout homme politique, car transportant sur des nuages les plus superficiels d’entre nous. Sur la place publique, les choses relatives à la vie de l’Etat, la justice n’ont pas de raison d’être et il serait dommage que des dossiers sensibles soient mis à la portée de tous, citoyens comme étrangers.
La démocratie ne signifie pas le non-respect des institutions ni ignorer consciemment leur mode de fonctionnement et mépriser les personnes qui les incarnent.
Pour rappel, nos libertés démocratiques n’ont pas commencé avec le Président Abdoulaye Wade, qui était aux côtés du Président-Poète, Monsieur Léopold Sédar Senghor dans le Parti-Etat, il a fallu beau- coup de sacrifices pour arriver à l’ouverture plurielle menant d’abord au tripartisme.
La résistance politique intelligente a conduit au multipartisme intégral grâce à l’esprit éclairé du successeur du Président Léopold Sédar Senghor, son Excellence Monsieur Abdou Diouf qui a su se surpasser pour comprendre que la paix sociale ne pouvait venir que de l’expression de plus grandes libertés soit dans les syndicats, efficaces contre-pouvoirs ou dans des partis organisés et bien visibles donc responsables devant l’autorité étatique même si le système était imparfait.
Que de sacrifices, de brimades, de déchirures, de blessures, de souffrances avant la naissance du Parti démocratique sénégalais (Pds) ce fameux parti de contribution de son Excellence, Maître Abdoulaye Wade !
Il n’est pas lui, Maître Abdoulaye Wade, l’origine ou le point de départ de nos libertés, c’est bon à savoir et retenir, la lutte a été longue et le chemin âpre, ses discours ne nous garantissent aucune paix sociale ; par conséquent point n’est besoin de le suivre sur ce terrain.
Il se targue d’être un démocrate, mais ne souffre pas la contradiction, la défaite, la réussite des autres, l’application de la loi à son entourage, la reddition des comptes...
Il est le seul détenteur du savoir, détenteur du plus brillant cabinet d’avocat au Sénégal, réalisateur d’un sublime magistère, doté d’une générosité extrême, d’une intelligence sans limites, des meilleurs collaborateurs, des plus beaux et intelligents enfants, initiateur de la gestion politique la plus infaillible... en somme maître en tout !
Je pense et ne doute pas un seul instant que nos juges qui animent la justice sont assez responsables pour dire le droit rien que le droit, aussi souhaiterais-je que les hommes politiques soient assez sereins pour savoir raison garder, peu importent leurs contradictions.
De l’indépendance à nos jours, le parti au pouvoir, ses alliés ainsi que son opposition ont eu à jouer parfois, pour ne pas dire souvent, une part négative dans la gestion de la cité, c’est la raison pour laquelle les priorités des dignes populations ont été et sont jusque- là laissées en rade.
Les hommes politiques ont malheureusement tendance à ne jamais être en mesure de prendre de la hauteur en vue de s’oublier pour le bénéfice des populations, pourtant il est grand temps que cela se fasse.
2014 ne saurait être le prolongement de l’élection présidentielle de 2012, oui cette page est tournée et bien tournée donc cap sur 2017 si le Peuple accepte bien d’écourter le mandat de celui qui, pour la première fois au monde, en tout cas en Afrique, décide de s’éloigner, de son propre gré, des merveilles et de l’ivresse du pouvoir en écourtant de deux ans son mandat de sept années qui lui permet pourtant, pendant cette durée légale, d’être le premier parmi tous les citoyens, d’avoir la priorité sur l’ensemble de la Nation en vertu des pouvoirs à lui conférés par la Constitution, n’en déplaise à qui que ce soit !
Le refuser c’est remettre en cause les choix portés sur les Présidents Senghor, Diouf et Wade avant Macky Sall par notre Seigneur, Maître de nos maigres vies et de nos destins, car c’est Lui qui guide la main des électeurs qui ont pourtant souvent écouté tous les candidats.
Que nous aimions ou non, ce choix définitif des électeurs s’impose à nous tous.
Le choix de recourir à la voie référendaire pour écourter son mandat montre bien le souci de son Excellence Monsieur Macky Sall de quérir l’avis de tous sans exception aucune, mais surtout son respect, sa haute considération pour l’ensemble de la Nation qui ne s’arrête pas à ses militants, partisans et sympathisants.
Vouloir à tout prix tenir parole, même quand certains animateurs des Assises nationales qui avaient prôné la traque des biens mal acquis sous forme de demande sociale ont retourné leur veste et côtoient ceux qu’ils vouaient, il y a quelques temps, aux gémonies.
Oui, si j’étais Maître Abdoulaye Wade, ancien président de la République qui a fait découvrir au Peuple l’actuel chef de l‘Etat, son Excellence Macky Sall en le nommant progressivement à plusieurs postes de responsabilité dans l’attelage gouvernemental, je n’aurais pas interpelé et surtout critiqué publiquement un fils si respectueux, si conscient des bienfaits reçus au point d’être gêné de penser lui faire du tort, ce successeur qui n’a jamais mis sur la place publique ses sentiments ou ressentiments à son endroit sans compter les autres membres de sa famille.
Si j’étais Maître Abdoulaye Wade, Président que nous avions élu et réélu pour voter ensuite contre lui plus tard, afin d’installer au pouvoir son Excellence Macky Sall, je saurais qu’il n’est point besoin de menaces, de déballages encore moins de mises en demeure ou d’ultimatum pour effrayer un fils à cause d’un autre, car le premier incarne la plus haute institution de ce pays avec tout ce que cela veut dire.
Je comprends la réaction, à dimension humaine, de Me Wade face à la position difficile de ses responsables politiques, surtout l’emprisonnement de son propre fils et certains de ses compagnons, mais un homme d’Etat doit comprendre que sous son magistère ou celui de ses prédécesseurs, d’autres citoyens, présumés honnêtes et adulés par une partie du Peuple, sinon juste des parents, ont été dans les liens de la détention que nous ne souhaitons à personne. Ne se souvient-il pas de ses arrestations répétées que nous fustigions parce qu’il était idolâtré par une jeunesse contestataire, allergique en ces moments-là au parti au pouvoir, le Ps ?
N’a-t-il pas sous son magistère vu les arrestations du journaliste M. Madiambal Diagne, des hommes politiques MM. Aziz Tall, Mbaye Diouf plus tard de feu l’honorable député, ambassadeur de l’Institution l’Afrique Aide l’Afrique, mon ami et camarade Abdou Latif Guèye, ou l’ancien fils, numéro deux du Pds, directeur de campagne et Premier ministre Idrissa Seck ?
Ces personnages n’avaient-ils pas de parents, d’amis, de sympathisants ? S’il accepte n’avoir pas levé le plus petit doigt pour orienter Dame Justice, alors pourquoi devrait-il penser que c’est son successeur qui le fait aujourd’hui ? «Dura lex sed lex», elle est dure la loi, car aveugle ; espérons que le juge ne se trompe pas dans son application.
Des moments douloureux, très douloureux pour les proches de ces personnalités, je présente mes sincères excuses d’en parler, mais l’éclairage de l’histoire est nécessaire ici, seulement il faudrait retenir que de manifestations, de mobilisations, de menaces, de mises en demeure, il n’y en a point eu, pourtant chacun d’entre eux représentait quelque chose d’important dans les cœurs, les esprits des Sénégalais que nous sommes, donc au sein de toute ou d’une partie de la Nation.
Je souhaite pour notre justice qu’il n’y ait eu aucune interférence de l’Exécutif ou de la politique au point de porter préjudice à l’institution judiciaire et à nos concitoyens victimes de poursuites pouvant se révéler, demain, injustifiées. Ce serait dommage pour notre pays.
A l’actuel locataire du palais de la République, je conseille de ne pas entrer dans le débat politique qui ne permet jamais de rétablir la vérité des faits et n’avance pas le Peuple. Le Sénégal n’en a pas besoin, pas du tout !
Si j’étais Monsieur Macky Sall, président de la République du Sénégal, je ne répondrais pas, mieux, je demanderais à mes ministres et autres de s’atteler au travail, le Peuple électeur jugera sur des faits pas sur les capacités de mobilisation des foules.
Au Président Abdoulaye Wade, je dirais qu’il doit du respect à celui qui l’a légalement remplacé au niveau du palais de la République par la voie incontestablement démocratique, après des élections libres et transparentes.
Son Excellence Macky SALL, président de la République est un ancien compagnon de longue date qui ne tombera jamais, j’ose le croire, dans le jeu de calomnies, des médisances, de divulgation des secrets de l’Etat.
Si par malheur, à force d’encaisser des coups provenant de cette génération de politiciens frustrés entourant son prédécesseur, se servant de lui comme bouclier parce qu’étant incapables de mobiliser par eux-mêmes, il lui arrivait l’envie de dire tout ce qu’il savait et sait encore, je lui dirais «Non, si j’étais vous, Président Macky Sall, je ne répondrais pas, à l’autre Président, Maître Abdoulaye Wade, et ce, à tous les niveaux et en toutes circonstances... afin que lui et ses compagnons comprennent que vous n’êtes plus le Macky Sall qu’ils connaissaient, vous n’êtes plus leur camarade, mais plutôt Monsieur le président de la République du Sénégal ...
Si j’étais vous, Excellence, je veillerais plutôt à m’occuper des problèmes socio- économiques de mon pays, je chercherais, chaque jour que Dieu fera, les meilleures solutions pour l’intérêt exclusif du plus grand nombre qui a souffert pendant bien longtemps et je donnerais instruction à mes ministres de ne point perdre du temps avec ceux qui ne savent plus quoi faire du leur !