UN GRAND BUSINESS
VENTE D’ACCESSOIRES EN PLASTIQUE
La vente des sacs faits à base de nattes a depuis quelque temps envahi le marché sénégalais. Avec leur qualité et leur garantie, les gens viennent en masse en acheter surtout en cette période de vacances où ils servent souvent à aller à la plage.
A la rue 10 de Grand Dakar, on aperçoit des sacs, des trousseaux, des paniers, des éventails accrochés juste en haut d’un arbre. Ensuite, il y a cette odeur de plastique qui vous titille les narines. Sur les lieux, les quelques couteaux disposés sur des fourneaux donnent l’impression de vouloir prendre la température. Entre la fumée et les flammes, on a le temps de transpirer. Avec un masque pour se protéger le visage, un homme retire du feu un des couteaux et colle ensemble des morceaux de nattes séparés.
C’est le point de départ de la fabrication d’un sac. Mohamed Fofana, chemise trempée de sueur, est un artisan d’origine malienne. Depuis son arrivée à Dakar en 2008, il s’est lancé dans la fabrication des objets à base de nattes. C’est à l’usine de Yarakh qu’il prend les rouleaux de nattes pour commencer son boulot. Selon Mohamed, la vente de ces objets est une bonne affaire, et les clients viennent de partout. Avec les vacances dit-il d’ailleurs, «on a beaucoup de clients : des Sénégalais comme des étrangers». Sur l’avenue Bourguiba, on trouve Maouloud, artiste guinéen installé à Dakar il y a 3ans. Son discours n’est pas très différent de celui de Mohamed : «Les gens achètent beaucoup les sacs, mais (son) chiffre d’affaire augmente surtout pendant les vacances ».
Au marché HLM, plus précisément à la boutique Sac Art, l’ambiance est plutôt bon enfant, et les clients assez nombreux. Il faut dire que les objets du propriétaire Ibrahima Sague sont très sollicités. Un homme d’une soixantaine d’année, qui vient de Touba, passe quelques commandes. S’il est un fidèle client comme il dit, c’est surtout parce que les produits sont de qualité : «Dans ma localité, les gens aiment beaucoup ces sacs et le prix est abordable, il est à la portée de tous». Pour la clientèle féminine, ce sont des sacs très confortables : «On peut y glisser plusieurs choses à la fois, et l’eau ne les gâche pas ».
Selon ces artisans, leurs produits sont très prisés et eux ne se plaignent, même s’ils insistent pour que les gens apprennent davantage à consommer local histoire de développer l’artisanat. C’est leur seule aspiration, c’est aussi celle de Ramatoulaye, nigérienne, d’autant plus que «ces objets durent plus longtemps grâce à la matière que l’on utilise ».