UNE EXPOSITION PERMANENTE DES TRADITIONS DE CHIANG MAI RAPPELLE LES LEBOUS
Chiang Mai (Thailande), 16 avril (APS) - Les populations de Chiang Mai, dont les us et coutumes font l’objet d’une exposition au Centre des arts et de la culture de cette ville du nord de la Thaïlande, peuvent se prévaloir de pratiques traditionnelles bien connues de certaines Sénégalais, comme le culte des ancêtres, un trait fondamental du peuple lébou, une ethnie assimilée à la région du Cap-Vert correspondant à Dakar et à sa région.
A Chiang Mai, une visite guidée du Centre des arts et de la culture, une institution publique construite dans cette ville, en face du "monument des Trois Rois", permet de retracer l'histoire et la culture de cette ville du nord de la Thailande, à 700 kilomètres de Bangkok, la capitale thaïlandaise.
Cet endroit incontournable pour tout visiteur de la ville de Chiang Mai donne un aperçu de la civilisation dont les populations de cette zone sont héritières. Il donne aussi une idée du dynamisme des artisans de cette contrée qui voue un grand respect à son passé.
Une promenade guidée à travers les salles de l'Institut renseigne sur la vie des paysans et artisans de la région de Chiang Mai, des hommes et femmes en cire exposés dans leurs maisons en bois rappelant fortement certains villages des régions du Sénégal.
Appelé autrefois "Lan Na", signifiant "Le pays aux millions de rizières", la région de Chiang Mai fait partie de ces zones où le battage traditionnel du riz se fait encore. Il suffit pour s'en rendre compte de faire un tour à la salle 14 dudit Centre où la vie des agriculteurs se trouve exposée.
Ainsi, dans cette région, "des artisans et charpentiers se livraient à leurs occupations dans les rues autant à l'extérieur qu'à l'intérieur de la maison, et les odeurs des repas préparés dans la rue ou dans les maisons de bois aux fenêtres largement ouvertes aiguisaient l’appétit", selon un guide.
Au crépuscule, ajoute-t-il, "les mondes matériel et spirituel se rejoignaient dans la tradition des habitants de la ville où l’obscurité croissante rappelait la présence d’un monde intangible de forces invisibles et omniscientes".
Pour maintenir de bonnes et harmonieuses relations avec ces puissances surnaturelles, il importait de leur prêter attention et considération. Dans ce but, les événements de la vie quotidienne étaient rythmés par les offrandes et les cérémonies rituelles bouddhistes consacrées aux esprits, précise le guide.
Des pratiques pas loin des croyances de us et coutumes de certaines communautés sénégalaises dont les Lébou et leurs "khambe", ces sortes d'autels dédiés aux esprits représentés par les ancêtres.
Le guide rapporte également que "les anciens de la région de Chiang Mai croyaient au +Khwan+, une force cachée présente dans chaque individu." "Perdre son +khwan+ apportait malchance, malheur et calamité", dit-il.
"La cérémonie du +hong khwan+ permettait de retrouver la paix et la sérénité. Il était parfois nécessaire de faire appel à des chamans qui pouvaient entrer en communication avec cet autre monde et intercéder en faveur de l’individu", une pratique pas loin du "ndeup" pratiqué par les Lébous au Sénégal.
Si l'on en croit ce guide, ces pratiques ont toujours cours, car dans cette vaste région, "on dit que tant les esprits que les êtres vivants se sont facilement adaptés au 21e siècle".
Une des salles abritant l'exposition met ainsi l’accent sur les tribus montagnardes de la région qui sont régies par les croyances animistes, ce qui reflètent leurs liens étroits avec le monde naturel au sein duquel ils établissent leurs habitats.
Cette capitale du Nord, vielle de plus de 700 ans, est aujourd'hui en plein essor. C'est que Chiang Mai a dû se battre contre l'emprise de la jungle est un devenu un centre culturel et économique moderne et florissant qui dessert un vaste pays et accueille chaque année des millions de visiteurs.