WADE TIENT SON SOMMET
ACCUSATIONS, MENACES, FRANCOPHONIE.
Abdoulaye Wade a retrouvé ses vieilles amours : la foule et les provocations. Ce meeting était attendu et avec la mobilisation promise. C’est un succès sans doute. Quel message- au-delà du contenu à fortes doses d’accusations contre Macky Sall et son frère voudrait passer le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais ?
Dans un contexte du Sommet de la Francophonie que son successeur voudrait une réussite, l’opposant a bien pris la calculette politique. «On ne veut pas troubler la Francophonie. Je salue d’ailleurs les chefs d’Etat qui vont venir ici et qui seront reçus par l’opposition et le pouvoir», a-t-il dit.
Ainsi, Wade rectifie ceux qui l’ont déjà pris pour un «perturbateur». Il envoie cependant des menaces voilées par des formules comme «marcher sur le Palais», «coup d’Etat».
Mais l’ancien Président, en touchant Macky Sall sur Mittal et son frère sur le pétrole- un thème qui a pris les 50% de son discours semble véhiculer que Sall ne croit pas à la transparence et à la bonne gouvernance.
Tout comme en qualifiant Aliou Sall de «voleur», il rappelle que son fils est en prison pour enrichissement illicite présumé pour «les mêmes raisons». Bref, Wade traque Macky.
Abdoulaye Wade fait aussi dans les allusions en s’adressant à des électeurs potentiels : les étudiants et leurs bourses, les mécaniciens de Pompiers recasés à la Gare des Baux maraîchers, les marchands ambulants déguerpis par les communes de Dakar, et même les chefs de village qui ont vu leurs véhicules confisqués. Une logique électoraliste pour un homme «dopé» par le monde de l’Obélisque qui l’inspire une «élection anticipée» dès 2015 et une «commission de transition».
En gros, ce meeting aura été un test majeur pour le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) qui a légitimé hier son statut de principale coalition de l’opposition face au régime de Macky Sall.
Des retrouvailles libérales provisoires, mais en vue puisque Pape Diop, qui assure que, «quelles que soient les vicissitudes du moment, il arrivera un jour où (lui et le Pds se retrouveront)», appelle aussi Idrissa Seck à «revenir autour de Me Wade pour qu’en 2017 (les Libéraux reprennent) le pouvoir».
C’était le sommet de Wade. A une semaine de celui de la Francophonie.