«BARA YEGGO», SUJET DE RECHERCHE UNIVERSITAIRE
ACADÉMIE DES ARTS ET DES CULTURES
Les acteurs de la troupe de radio Saint Louis est reconstruite pour les besoins du tournage de la nouvelle série « Maam Kumba Bang », la fille des eaux du fleuve Sénégal. Au même moment, le téléfilm « Bara Yeggo » dont le succès auprès des téléspectateurs se ressent encore, vient de faire l’objet d’une recherche universitaire, pour l’obtention du Master en Arts et Cultures. A l’issue de la délibération, le jury à reconnu la haute qualité académique du mémoire de recherche universitaire. Ce faisant il a décerné la mention « Très Bien » à l’étudiant, Amadou Chérif Diagne.
Un mémoire sur le sujet « Théâtre télévisuel et Education sociale » a été présenté le mercredi 17 juin 2015 à l’Institut des Arts et des Cultures (Isac). Cette institution d’enseignement supérieur (Formation et Recherche) est rattachée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Le Travail d’Etude et de Recherche (Ter) provient d’une entreprise intellectuelle. Les problématiques d’audience ou d’effet des médias de masse (radio, télévision, presse, etc) sur les divers publique-cibles travers l’intitulé relatif à la communication culturelle.
Ainsi, Amadou Chérif Diagne a soutenu avec brio les enseignements sociaux, civils et civiques d’une réflexion rondement menée dans une approche méthodologique pluridisciplinaire. L’apprenti chercheur a traqué et ruiné les contours, voire les arsenaux dialectiques et herméneutiques.
Aussi a-t-il revisité les univers et autres formes symboliques d’une culture syncrétique. Le pointeur a été mis sur les phénomènes d’aliénation, d’acculturation, d’arrimage dans le terroir et l’extraversion. La structure du Ter conforte une cohérence certaine et un équilibre manifeste entre les deux parties. D’abord, la première qui relate de l’odyssée du théâtre télévisuel tout en dégageant l’importance de son rôle et de ses enjeux théoriques ou opérationnels.
A travers la circonscription de la trajectoire historique, l’étudiant réussit à mettre à relief l’évolution de cette activité culturelle, d’une réelle portée éducative et récréative. Dans la deuxième partie, Monsieur Diagne a pu souligner l’importance et la place de ce fait social perçu et admis comme un élément de la culture de masse.
En référence au fondement et à la finalité de l’éducation sociale, l’investigateur a tenté de cadrer l’essence et le contenu du concept de culture de masse. Pluralité de messages Selon lui, la culture de masse reste un substrat et /ou un variable culturel qui se réfléchit à un espace d’abstraction susceptible.
Partant, le théâtre télévisuel épouse les contours d’une œuvre d’arts né du principe dynamique de la culture. Poursuivant, il précise que le théâtre télévisuel reste un élément de vie qui concourt à l’équilibre recherché entre la pratique des individus et les canaux, les normes ou autre règle de communication.
L’importance des fondements éducatifs et l’enjeu du support idéologique, par le biais du théâtre télévisuel figurent parmi les point nodaux du Ter. Cette activité théâtrale diffuse une pluralité de messages à travers un « médium froid », lequel appelle de gros efforts de la part du télé- spectateur pour décrypter et comprendre les contenus.
C’est la une seconde finalité de l’éducation sociale dans la construction d’une conscience de bon père de famille. De même, le théâtre télé- visuel délimite un cadre théorique et technique propice à une transmission de valeurs morales africaines: « Mougne, » « Diom », « Kersa » et « kolleuré »
La seconde partie du mémoire procède de manière pertinente et plus ou moins perspicace à l’analyse et à l’interprétation. En effet, la rançon du succès de ladite prestation audiovisuelle en chevelu la dénomination officielle de la troupe.
Au demeurant, la recherche a utilisé une méthodologie générale qui participe de l’Analyse du Contenu. La définition et l’usage de ladite technique prennent leur origine des travaux du sociologue américain Bernard Belerson. Le laborantin de « linstan » a privilégié une approche démonstrative articulée autour de l’analyse littéraire et iconographique.
En s’appuyant sur le contexte sociologique il soulignait les spécificités proches du théâtre télévisuel. Cela se résume en des téléfilms ou des productions de captations de spectacle vivant sur les scènes de Sorano (Poote-mi, Goorou Ndar, Keur Niokhobaye etc.) Le déroulement du jeu d’acteurs devant la caméra constitue un des traits saillant du théâtre télévisuel.
A l’opposé, le jeu d’acteur est un corps à corps entre l’artiste-interprète en contact direct avec un public de spectateur. L’appréciation du Jury Le président du jury, le professeur de Lettres Modernes et spé- cialiste de la littérature africaine (option théâtre), Ousmane Diakhaté a apprécié le cheminement didactique, (non exempt de partie pris méthodologique) ainsi que les résultats intéressants conclus.
Toutefois, cet ancien Directeur du Théâtre National Daniel Sorano regrette une certaine limite de l’épaisseur intellectuelle. Pour lui, l’exploration en profondeur des aspects esthétique et poétique (le parlé « Ndar-Ndar », les styles de vêtures et de coiffures, le délabrement, la beauté de l’architecture immobilière, l’intensité de la vie de relation «Takoussanou ndar», etc) donnerait un peu plus de consistance de travail.
Au cours de son intervention, le professeur Diakhaté assure de la nécessité d’une comparaison entre le théâtre télévisuel et le théâtre sur les planches. Il précise qu’au théâtre sur les planches les espaces théâtraux physiques s’enroulent dans une grande esthétique et poétique de l’œuvre d’arts.
Qui plus est une bonne mise en scène se préoccupe de la succession des séquences de la place, des costumes théâtraux et des variations de scénographique. En revanche, il affirme qu’au théâtre télévisuel, le cadrage s’impose comme une dé- marche prisée par rapport au comportement de l’acteur.
Quant aux téléspectateurs, ils se focalisent sur la réception/révélation. En dernière analyse, le président du jury suggère une nouvelle alliance entre les deux formes. Mieux, il précise que la télévision peut venir en appoint au théâtre sur les planches. Ce dernier doit néanmoins conserver son orthodoxie canonique et la pertinence des thèmes.