«IL Y A UN GRAND ECART ENTRE SA CONCEPTION TECHNIQUE ET SA MISE EN OEUVRE»
ABDOULAYE BOSCO SADIO, MAIRE DE GOUDOMP, SUR L’ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION
Face à la presse, le maire « apériste » de Goudomp est revenu sur le nouveau code des collectivités locales. Pour Abdoulaye Bosco Sadio, certaines décisions ont été prises hâtivement et il va falloir les corriger. Par ailleurs, il s’est prononcé sur l’insécurité qui règne dans sa commune et dans tout le Balantacounda.
L’Acte 3 de la Décentralisation traîne beaucoup de tares congénitales. Entre sa conception technique et sa mise en oeuvre, il y a des écarts, a soutenu le maire de Goudomp, Abdoulaye Bosco Sadio qui faisait face à la presse hier. Pour le premier magistrat de la Ville de Goudomp, « toute tentative de développement crée des échecs et des soucis, mais chaque fois on peut les corriger. La pertinence de la réforme est indiscutable certes, mais c’est la manière de la conduire qui pose problème. Certaines décisions ont été prises hâtivement et c’est là qu’il y a un hic ».
Ce dernier estime que la multitude de communes nées de l’Acte 3 de la Décentralisation ne sera pas profitable pour bon nombre d’entre elles dans la région de Sédhiou . « Avec cette multitude de communes, certaines ne pourront pas vivre de leurs propres ressources. A moins que des changements profonds ne soient faits. Car certaines communes de la région de Sédhiou ne peuvent même pas payer leur personnel. Et cela va engendrer de réelles difficultés dans la marche de ces collectivités locales », indique-t-il avant d’aborder les litiges fonciers qui opposent les anciennes et les nouvelles communes issues de l’Acte 3 de la Décentralisation.
« Le problème de terres est bien réel dans plusieurs collectivités locales du Sénégal, surtout dans la région de Sédhiou. Le nouveau décret qui fixe la limite des communes a fait que les nouvelles collectivités locales ont accaparé toutes les terres. De ce fait, les anciennes communes ne bénéficient que d’une infime partie », soutient-il.
Par ailleurs, se prononçant sur l’insécurité qui sévit dans le Balantacounda, Abdoulaye B. Sadio explique : « c’est beaucoup plus le banditisme résiduel que le fait de la rébellion à proprement parler. Même si des bandes armées viennent dérober les récoltes en fin de journée, que les cultivateurs ont mises de côté pour les acheminer à la maison. Des individus armés s’en prennent aussi au bétail sous le regard impuissant des propriétaires ».