«LE SENEGAL A L’EVOLUTION QUI PEUT LUI PERMETTRE DE SE PASSER DES RESSOURCES DU FMI»
AMADOU BA, MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
Le ministre des Finances a estimé, hier, que le Sénégalais, compte tenu de son évolution économique, peut désormais se passer des ressources du Fonds monétaire internationales (Fmi).
(Fmi) ont une relation programme sans décaissement. Il ne s’agira pas d’attendre que les experts du Fmi viennent avec un projet de mémorandum. Cette fois-ci, le Sénégal va faire son propre mémorandum, va s’engager lui-même, et va dire exactement sur les réformes auxquelles le pays peut s’engager. Ce, pour commencer les discussions avec le Fmi et arriver à un accord dans les plus brefs délais. C’est du moins ce sur quoi a insisté le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba.
S’exprimant hier, au sortir d’une séance de travail avec la directrice de la Fmi, Christine Lagarde, autour du Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, Amadou Ba a souligné qu’il s’agit d’un programme sans décaissement. «Le Fmi ne nous donnera pas d’argent. Le Sénégal est aujourd’hui assez mûr, assez mature pour aller sur le marché. Par contre, nous avons besoin d’avoir la caution du Fmi quant à la viabilité de notre cadre macroéconomique», a expliqué le ministre qui précise que «le Sénégal a aujourd’hui l’évolution qui peut lui permettre de se passer des ressources du Fmi. Et là, nous sommes dans une relation où le Sénégal va faire son propre mémorandum. Que ce soit clair, depuis 2010, nous bénéficions de l’assistance du Fmi en tant que pays membre».
A en croire le ministre des Finances, cette séance de travail avec Christine Lagarde a porté sur l’évaluation de ce qui a été fait depuis le retour du groupe consultatif de Paris. «Nous avons montré à la directrice l’alignement du budget de cette année 2015 sur les priorités du Plan Sénégal émergent (Pse), après avoir rappelé les résultats obtenus au titre de l’année 2014, à savoir un taux de croissance minimum de 4,5%, un déficit budgétaire maîtrisé à 5,1%, après avoir été de 6,7% en 2011», a-t-il énuméré.
Aussi, Amadou Ba est d’avis que quand on gère une réalité, on doit pouvoir mesurer exactement les conséquences des décisions qu’on est mené à prendre. «Aujourd’hui, nous avons bien identifié les forces et les faiblesses du Sénégal et le Fmi a reconnu qu’il y a une mise en oeuvre parfaite et cohérente. Mais c’est nous même qui souhaitons aller vite», a indiqué le ministre qui a, par ailleurs, souligné que le Sénégal a toujours les autorisations pour lever des fonds. Et pour les lever dans les conditions optimales, dit-il, il faut que l’information économique soit disponible, mais validée par le Fmi.
Toutefois, Amadou a tenu à préciser que l’Etat travaille actuellement sur la politique de suppression graduelle des subventions, telles que soulignées par la directrice de la Fmi. Selon lui, les subventions sont utiles, mais il faut aussi évaluer leur efficacité. «La subvention, ce n’est rien d’autre que le prélèvement des impôts que vous payez ou des ressources que nous obtenons de l’extérieur pour les donner à une catégorie. Il faut donc évaluer ses actions. Il y a des réductions de dépenses qui ont été faites quelque part pour prétendre aujourd’hui à une redistribution, notamment dans le cadre des bourses familiales», renseigne- t-il.
LAGARDE : «NOUS SOMMES L’OEIL DE CE PSE»
De son côté, la Directrice générale du Fmi, Christine Lagarde, a indiqué que l’institution qu’elle dirige est «très positive et très déterminée » à accompagner le pays dans ses réformes. «Nous sommes l’oeil de ce Pse. C’est un plan ambitieux. Doubler la croissance, ce n’est pas rien. C’est un plan réaliste, avec un calendrier qui permettra la réalisation de ces réformes. D’autres pays l’ont initié et ils ont réalisé ce saut quantitatif de croissance», a confié Mme Lagarde.