«L’INDUSTRIE EST PLUS QUE JAMAIS VITALE POUR FORTIFIER ET CONSOLIDER LES FREMISSEMENTS DE LA CROISSANCE»
L’ECONOMISTE MOUSTAPHA KASSE PLAIDE POUR UN RENFORCEMENT DU SECTEUR SECONDAIRE
L’industrialisation est un défi que devra relever le Sénégal pour atteindre l’émergence. C’est l’avis donné par l’économiste Moustapha Kassé. Il l’a fait savoir hier, à l’ouverture du colloque sur l’industrialisation et ses enjeux pour notre pays.
C’est bien connu, l’industrie sénégalaise est en berne. Bien qu’elle soit un maillon essentiel dans toute chaîne de développement, elle agonise chez nous. Les économistes estiment qu’il est grand temps que la tendance soit renversée. Parmi eux, le professeur Moustapha Kassé. Alors qu’il s’exprimait hier en marge de l’ouverture d’un colloque sur l’industrialisation, il a fait savoir qu’il urge pour le Sénégal d’enclencher une phase de redynamisation de son industrie. «L’industrie est plus que jamais vitale pour fortifier et consolider les frémissements de la croissance», a-t-il dit. Et selon lui, au regard des multiples avantages de l’industrialisation, aucun pays ne devrait l’oublier dans son processus de développement.
Le Pr Kassé d’expliquer : «L’industrie est de nature à créer plus d’emplois que toutes les activités sectorielles, de générer des revenus plus substantiels, de contribuer à la diversification et à la modernisation par les effets d’entraînements sur les autres secteurs de l’économie».
Le colloque qui réunit des économistes et des universitaires va surtout se pencher sur la problématique de l’industrialisation particulièrement au Sénégal. Et c’est un conclave qui survient à un moment où il y a un nouveau document qui définit une nouvelle politique économique pour le pays.
Selon le Pr Kassé, également président de l’Association sénégalaise des économistes (Ase), la prise en charge de l’industrialisation dans le Plan Sénégal émergent (Pse) ne pourra être pertinente que si l’Etat arrive à relever quatre défis. «Le premier est d’ordre démographique, le second est relatif à la forte dégradation de nos ressources naturelles, le troisième concerne une baisse drastique des envois de la diaspora. Et Le quatrième se présente sous un double caractère avec notre modèle de consommation massivement extraverti jumelé avec des attitudes et comportements pas favorables au travail, à l’épargne et à l’innovation», a listé l’économiste-chercheur au Laboratoire d’analyse, de recherche et d’étude du développement (Lared). «La grande ambition du président de la République de réindustrialiser notre pays à travers certains projets contenus dans le Pse doit être soutenue et encouragée pour une mise en oeuvre rapide», a ajouté l’économiste qui a tenu à souligner que «l’industrie est notre avenir, elle n’est pas revendication, mais un droit des populations au développement ».
Le présent colloque prendra fin jeudi par une session que présidera le ministre du Plan. Il lui sera remis un rapport général contenant toutes les principales conclusions de la rencontre.