«NOUS CONSTATONS LA SUBSTITUTION D’UN SYSTEME DEMOCRATIQUE PAR UN SYSTEME DE TERREUR»
ME AMADOU SALL SUR L'INTERDICTION DE LA MARCHE DU FRONT PATRIOTIQUE
L'interdiction, hier, de la marche du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr), a mis Me El Hadji Amadou Sall dans tous ses états.
La marche qui était prévue, hier, par le Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés, réunis autour du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr), n’a pas finalement eu lieu.
En effet, le préfet de Dakar, Alioune Badara Diop, n’a pas autorisé la manifestation qui devait partir de la place de l'Obélisque, pour se terminer au rond-point de la Poste de Médina.
Face à la presse, hier, à la permanence du Pds, Me Amadou Sall, porte-parole du jour du Fpdr, a assimilé les interdictions de manifestations à des règlements de comptes de la part de Macky Sall.
Avant de prévenir : «A partir de maintenant, nous ne nous laisserons plus impressionner par les multiples, vaines et illégales interdictions de manifester».
Pour l'ancien ministre de la Justice, «Macky Sall n’est pas un roi, et il n’est pas question de faire de ce pays une dictature». «Macky Sall interdit toutes les manifestations, alors que, lui-même, pendant que le peuple ne le voulait pas, est allé à Paris, manifester librement pour 'Charlie' et contre la volonté de l’ensemble de notre peuple qui était blessé dans sa foi et dans ses convictions», assène Me Sall.
Et de poursuivre : «S’il peut aller manifester à Paris, il ne peut nous empêcher de manifester à Dakar. Il n’y a pas de raison que la liberté soit octroyée à Paris et refusée à Dakar. Il n’y a pas plus de droits à Paris qu’a Dakar. Donc, à Dakar, nous manifesterons notre mécontentement».
Ce membre du Comité directeur des libéraux de marteler : «Nous constatons, sous nos yeux, la substitution d’un système démocratique apaisé, par un système d’autorité et de terreur. Depuis que Macky Sall est au pouvoir, nous constatons que des attaques incessantes sont faites contre le Pds pour sa liquidation. Nous avons l’impression que Macky Sall met en œuvre ce qu’il avait dit».
«Il n’est pas question de faire de ce pays une dictature»
«Il avait dit, le 10 août 2010, aux Etats-Unis : ‘j’ai un problème personnel à régler, et je vais le régler avec le Pds. Après tout ce qu’ils m’ont fait endurer, au-delà du désir de rétablir la vérité et de sauver le Sénégal, je dois solder des comptes’», a rappelé l'ancien Garde des Sceaux.
A en croire Me El Hadji Amadou Sall, une fois au pouvoir, Macky Sall est en train de dérouler ce plan. «Un plan de vengeance personnel contre certains responsables du Pds et contre le parti, lui-même. Aucune de nos manifestations n’est autorisée, sauf s’il y a un levée de boucliers», a dénoncé l'avocat.
«Nous ne sommes pas dans des catégories émotionnelles de vengeance personnelle. Nous sommes dans des catégories politiques, nous sommes sur le terrain politique. Et sur le terrain politique, nous exerçons nos libertés qui sont dans la Constitution de notre pays. Le droit à la marche est un droit constitutionnel», a précisé Me Sall.
Sur sa lancée, le porte-parole du jour du Fpdr d'exprimer son indignation : «La justice est devenue un parti. Et par la faiblesse de certains qui sont couchés, la justice est devenue un instrument entre les mains des pouvoirs politiques pour un règlement de comptes».
Selon lui, ils ne saisiront pas la Cour suprême, mais le peuple sénégalais. «Nous demandons au peuple sénégalais de donner son opinion sur la confiscation des libertés, et le peuple s’exprimera. A chaque fois qu’il y aura interdiction de manifester, nous demanderons au peuple, aux sympathisants des secteurs, des fédérations, de s'organiser, au niveau de leur base, de manifester leur désapprobation, leur colère, et de dire qu’il n’est pas question de faire de Macky Sall un roi», a conclu ce membre du pool d'avocats de Karim Wade.