«NOUS N’AVONS PAS LE DROIT D’ECHOUER»
ROBERT DOSSOU, REPRESENTANT SPECIAL DE L’UA SUR LE PROCES HABRE
Le représentant spécial de la présidente de l’Union africaine Robert Dousso, en mission au Sénégal dans le cadre du procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré, a déclaré que le continent africain n’a pas le droit d’échouer dans la conduite de ce procès. Il l’a fait savoir hier, vendredi 21 novembre lors d’une face à face avec la presse.
«C’est la première fois que, sur le continent africain, un organisation Panafricaine met en mouvement des procédures pour punir d’anciennes autorités qui ont violé la loi internationale. C’est un enjeu important pour nous et nous n’avons pas le droit d’échouer». Cette déclaration est de Me Robert Dossou, Représentant spécial de la présidente de l’Union africaine (UA), en mission au Sénégal. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse hier, vendredi 21 novembre.
Poursuivant, il soutient : «il faut que nous arrêtions le procédé selon lequel quand quelqu’un pêche en Afrique, c’est en Europe qu’il doit être jugé. L’Union africaine a déjà mis en place des dispositions normatives pour qu’on ait une Compétence pénale panafricaine à Arusha (Tanzanie) pour s’occuper désormais de ces genres de dossiers. Si nous avons mis en place ces Chambres africaines extraordinaires (CAE) c’est parce qu’un tel organe, avec des compétences pénales, n’existait pas».
Par ailleurs, Me Dossou n’a pas manqué de préciser que la procédure judiciaire concernant l’affaire de l’ancien président tchadien Hissein Habré est en phase d’instruction tout en soulignant que cette étape est secrète dans une procédure judiciaire.
Revenant sur les missions qu’il vient d’effectuer au Tchad et actuellement au Sénégal, Me Dossou se dit très satisfait. En revanche, il a fait part de quelques étonnements qui ont fusé du côté du Tchad et également du coté du Sénégal. «Nous nous sommes rendu compte que le Tchad est toujours mobilisé et qu’il a même mis en œuvre des procédures là-bas. Et, nous avons rencontré toutes les autorités qui sont chargés du dossier au Tchad. La mission au Sénégal s’est très bien passée. Nous avons eu des séances de travail, avec les Chambres africaines extraordinaires, le Parquet général, la Chambre d’instruction et la Chambre d’accusation. Ce que je voudrais souligner c’est que nous sommes très satisfaits des deux missions aussi bien au Tchad qu’au Sénégal», se réjouit-il.
Interpellé sur le refus du transfèrement par le Tchad de deux coaccusés de Hissein Habré, dont le procès, avec une vingtaine d’autres, est ouvert à Ndjamena depuis vendredi dernier et ce pour un mois (du 14 novembre au 14 décembre) demandé par les CAE, Me Dossou répond: «l’Union africaine refuse de s’alimenter de rumeurs. La discrétion est la solution de l’efficacité sur cette question». Pour conclure, il a laissé entendre que toutes les conditions sont mises en place pour un procès juste et équitable. Et de préciser qu’un non-transfèrement des co-inculpés de Hissein Habré n’empêcherait pas la tenue du procès de l’ancien président tchadien, si procès il y a.