"NOUS REFUSONS QUE LA MÉDINA REDEVIENNE UN ASCENSEUR SOCIAL DE POLITICIENS"
Ousmane Kanté, candidat aux locales
Ousmane Kanté est un jeune cadre de banque qui a fait ses études supérieures en France où il a obtenu un DUT en Finance à l'université de Saint-Étienne complété par une spécialisation en Haute Finance à HEC Paris. Il a décroché un Master 2 en Crédit Management à l'école de commerce ESCEM de Tours-Poitiers.
Après avoir travaillé pendant deux décennies en Europe avec de grands groupes de la haute Finance, il est de retour au Sénégal pour se mettre au service de sa localité voire de son pays. Cadre chargé d'affaires grands comptes à la banque SGBS, il a décidé de briguer la mairie de la Médina aux fins de mettre en oeuvre ses projets et ambitions.
Pourquoi avez-vous décidé de participer aux élections locales en tant que membre leader d’un mouvement citoyen ?
Simplement par un devoir de citoyen et j'ai le droit en tant qu'enfant de la Médina de défendre les intérêts des Médinois. Aussi l'appel du cœur pour dire Non aux multiples dérives et échec des politiciens de tout bord confondus. Notre commune la Médina vit dans la misère depuis 100 ans et ses enfants disent non aujourd'hui.
En outre, les politiciens montrent chaque jour leurs limites et leur volonté de sombrer notre Médina dans des eaux troubles animées par la violence et l'indifférence des politiciens. Les autres communes sont animées par la volonté de progresser avec leurs dirigeants tandis que la Médina, elle, est tombée en panne. Notre commune est dans une anarchie totale. Nous, population médinoise, nous refusons aujourd'hui que la Médina redevienne un ascenseur social des politiciens. Et nous disons que la Médina avec ses 100 ans mérite de souffler de l'air et de se refaire une santé.
Vous plongez seul dans une mare de politiciens aguerris pour la conquête de la mairie de votre localité. Comment comptez-vous remportez la bataille de la Médina ?
Je ne suis pas seul car la jeunesse médinoise qui compte et représente plus de 70% de la population et près de 55% de l'électorat sont acquise à ma cause et adhère à ma vision pour débarrasser notre commune de la main des politiciens qui sont inutiles à notre Médina. Aussi la diaspora médinoise ne cesse de ne ménager aucun effort pour m'accompagner dans cette dynamique de servir la Médina et rien que la Médina. Nous avons élaboré un plan de travail depuis 2008 qui consistait à venir en aide aux populations dans leur quotidien en ne faisant que du social.
Nous sommes devenus les régulateurs sociaux car nous venons en aide les populations médinoise tant dans le domaine de l'éducation en renforçant les écoliers, tant dans le domaine de la santé en multipliant les actions solidaires de santé, tant dans le domaine de l'emploi en aidant les jeunes à avoir des accès plus facile dans le monde du travail. Aussi, venons-nous en aide aux étudiants médinois qui partent en France dans le cadre de leurs études pour les trouver leur premier hébergement.
Alors que toutes ces actions étaient du ressort du maire de la Médina, des autorités, des ministres de la Médina. Ces derniers ne sont d'aucune utilité aux Médinoises et Médinois. Je vous donne un exemple depuis le drame qui a enlevé à la Médina ses 11 jeunes enfants (talibés à la rue 19x6) aucune politique ni mesure n'a été prise par le maire actuel et son équipe pour sécuriser les autres daaras qui sont dans des situations et dans des zones à risques dans la Médina. Cette situation, je la condamne avec fermeté.
Certains Médinois accusent l’édile remplaçant, Bamba Fall, de mauvaise gestion et de manque de transparence. Confirmez-vous ces accusations ?
Vos collègues du journal Enquête ont révélé en mars 2014 qu'il y a une sombre affaire de 500 millions francs CFA qui divise le conseil municipal de la Médina et le maire actuel est interpellé pour éclairer la population. Rien de précis n'a été dit du côté de la mairie et depuis, c'est un silence de mort dans cette affaires et je me demande pourquoi.
Aussi le maire continue d'insister de dire partout qu’il a construit le projet de jardin d'enfants et de salle des fêtes ou salles des hôtes au milieu du complexe des écoles de la Médina avec des milliards les émigrés. C'est quoi la contrepartie ? Et quel émigré ? Nous ne comprenons pas et nous demandons que la lumière soit faite sur ces travaux sans appel d'offres, et sans entreprise spécialisée dans les travaux de bâtiments car la sécurité de nos enfants y est.
Parlez-nous succinctement de la gestion de Bamba Fall à la tête de la mairie de Médina. Ses réalisations et ses manquements.
Mauvaise gestion ? Non, il n'y a pas de gestion. Mais ce maire ne gère rien du tout. Je me demande même est ce que ces gens-là savent qu'ils ont entre leurs mains la vie de 250 000 personnes dont plus de 150 000 jeunes de moins de 25 ans qui doivent construire leur vie ? La Médina vieillit. Aucune politique de jeunesse n'est élaborée.
Aucune action de civisme n'est appliquée car c'est aujourd'hui que la drogue est plus que jamais présente dans notre jeunesse, la prostitution gagne du terrain, aucun loisir pour notre jeunesse ; le seul stade qui nous reste est entre les mains de je ne sais pas qui. L’éducation, n'en parlons même pas car les écoles élémentaires ont été supprimées de la carte scolaire du Sénégal sans aucune réaction des autorités étatiques et des ministres médinois qui sont au courant de cette situation.
Ces suppressions entraînent dans la foulée le déplacement de plus de 600 écoliers vers le Plateau et le remplissage de salles de classes allant jusqu’à 100 jeunes écoliers à Mbaye Diagne, Degaye Diagne et Mamour Diakhaté. Et un corps enseignant devenu nomade sans salle de classe ni bureau. Des écoles transformées en sièges de parti politiques où se déroulent les meetings, les réunions politiques sans se soucier de l'intérêt de nos jeunes écoliers. Des écoles qui cohabitent avec des marchés au champ de courses. Où sommes-nous ? Est-ce que nous avons le droit d'hypothéquer l'avenir de nos écoliers contre de la clientèle politique ? Je dis non, trop c'est trop.
Je rappelle que le complexe de l'école de la Médina est classe patrimoine universel. Malgré cette classification, le maire actuel ne se gêne pas de démolir des salles de classes et de mettre au milieu des écoles des bennes d'ordures et les portes d'écoles sont transformées en des cantines commerciales. Et on nous dit que le Sénégal veut promouvoir l'éducation de ses enfants.
Les grandes avenues de la Médina sont devenues des dépôts d'ordures en plein ciel, un marché Tilène qui est le lieu de racket des agents municipaux, lesquels n’hésitent pas d'utiliser la violence pour arriver à leur fin. Aucune sécurité n’existe dans ce marché et autour des habitations de proximités. Et si une catastrophe arrivée nul ne serait épargné. Avec tous ces manquements, nous ne pouvons pas parler de gestion. Encore moins dire mauvaise ou bonne mais tout simplement d’inexistence de gestion.
Pouvez-vous nous parlez de votre initiative petit-déjeuner dans les établissements scolaire de la Médina qui a été stoppée net par les autorités municipales de la Médina ?
J'ai créé en 2008 une association depuis Paris qui regroupe les filles et fils de la Médina. L'objectif de notre association est de participer à l'éducation de qualité des jeunes écoliers des écoles élémentaires de notre commune. J'ai initié les petits déjeuners dans les écoles primaires et élémentaires de la Médina durant cinq années. Cette action désintéressée consistait à offrir une moyenne de 3000 petits déjeuners au quotidien et au rythme scolaire dans les 10 écoles primaires de la Médina. L'objectif était de renforcer l'alimentation du corps et l'alimentation de l'esprit.
Notre investissement dans le socioéducatif permettait aux enfants de préférer l'école à la rue, d'instaurer l'égalité des chances à l'école, de faire de l'école un lieu d'apprentissage mais aussi un lieu d'épanouissement pour ainsi permettre aux enfants de préférer l'école à la rue. Notre programme nous coûte 1, 7 millions CFA par mois et était finance sur fond propre fonds collecte auprès des fils de la Médina établis dans la diaspora. Je cite Cheikhou Diagne de Washington DC, les internationaux Malèye Ndoye, Omar Daff, Souleymane Camara. Cette action, nous la faisions pour aider et participer dans la gestion communautaire des 10 écoles primaires de la Médina.
Comme tout républicain, j'ai toujours veillé à ce que chaque année nous transmettions aux autorités et notables de notre commune des demandes d'autorisation, d'aides de subventions à la mairie de la Médina.
Personne, ni le maire ni les ministres qui se réclament de la Médina et qui, aujourd'hui, veulent occuper la position de maire dans la Médina ne nous ont apporté un soutien. Nous n'avons jamais reçu une baguette de pain ou du sucre de la part de Seydou Guèye ni de Youssou Ndour ni du maire Bamba Fall. Donc comprenez mon étonnement quand ces personnes se disent aimer la Médina et interdire aux écoliers de la Médina un petit déjeuner gratuit. Je me demande et je leur demande de se mettre, ne serait-ce qu'une seule fois, à la place de ces parents qui n’ont pas cette chance de donner le premier repas quotidien à leurs enfants.
Notre grande surprise et étonnement est que l'adjoint au maire Bamba Fall a interdit la distribution des "Ndekky" gratuits des écoliers de la Médina. Aucune autorité politique de la Médina n’a réagi pour défendre à haut niveau les enfants de la Médina. Je rappelle que la journée de lancement de la saison 5 était présidée par l'honorable députée Awa Guèye Cissé, la première vice-présidente de l'Assemblée nationale, et du ministre conseiller à l'éducation national, Diamé Diouf, et de la députée Khady Diaw de la Médina et des notables et imams de la commune en novembre 2013.
Aujourd’hui, le maire de la Médina dit que les petits déjeuners étaient des actions politiques, c'est pourquoi il les avait interdites. Une situation d'incompréhension totale s'était installée. Et malgré des actions de médiations dirigées par certains notables et responsables de la Médina, le maire est resté dans sa position de maintenir l'interdiction des petits déjeuners gratuits des écoliers de la Médina.
Nous avons invité la population médinoise a signé une pétition pour dénoncer cette décision irresponsable du maire qui, une fois, a montré à notre population que l’éducation de nos enfants n'est pas dans son schéma encore moins sa priorité. Aujourd'hui ces décisions insensées et politiciennes privent deux jeunes écoliers sur trois le premier repas quotidien dans la commune de la Médina.
Et nous savons tous que les enfants font de longues journées continues à l'école qui commencent de 8h à 13h voir 14h. Même un adulte ne peut pas tenir une moyenne de 6h à 7h dans une classe, le ventre vide. Tous ces manquements et toutes ces limites dans la gestion de nos politiciens à la Médina font que les conditions minimales ne sont pas réunies pour permettre aux enfants d'avoir une bonne éducation et de rester dans les écoles.
Aujourd'hui avec les difficultés de la vie, tous les parents ne peuvent pas assurer au quotidien 500 FCFA par jour à leurs enfants surtout dans notre Médina où nous ne sommes pas les privilégiés de l'emploi malgré les grandes entreprises qui sont installées dans notre commune.
Quel projet fiable et viable allez-vous présentez aux Médinois pour gagner leurs suffrages ? Donnez-nous les grandes lignes de ce projet !
Nous avons un bon projet et réalisable pour notre commune la Médina. Notre programme s'appelle APOR : (Application et Organisation) qui signifie « INDII » en wolof. Nous allons signer un pacte d'engagement avec les Médinois sur les points suivants :
Appliquer de façon plus large le programme un enfant un petit déjeuner à l'école qui va couvrir en plus des écoles élémentaires mais aussi les deux CEM de la Médina dans le cadre de l'éducation de qualité qui, selon nous, ne se fera pas sans auparavant éradiquer la faim à l'école.
Appliquer le RSE c’est-à-dire Responsabilité Sociétale des Entreprises. Les entreprises économiques qui sont installées dans notre commune en passant par les institutions financières et les grands groupes qui doivent toutes participer de façons considérables à diminuer le chômage dans la Médina et le développement socioculturel : Poste, Orange-Sonatel, Coliposte, Poste-Finance, Cosec, BCEAO. Toutes ces grandes entreprises réalisent des milliards de chiffres d'affaires par années : exemple en fin 2013 le groupe Orange-Sonatel a fait 750 milliards de chiffre d'affaires.
Les médecins généralistes et spécialistes et les pharmacies qui sont installés dans la commune participeront solidairement à l'amélioration de la santé des Médinois. Ces corps de métier de la santé sont au nombre de quinze médecins généralistes et spécialistes et huit grandes pharmacies.
Appliquer une politique socioéducative. Elle consistera à renouer le dialogue entre les parents d'élèves et l'école de façon active et concrète. Nous allons nous engager dans une politique solidaire avec les familles de la Médina et faire du gagnant-gagnant. En effet nous avons réalisé une étude qui a conclu que dans notre commune la Médina, les familles abattent une moyenne de 150 mille moutons par année toutes cérémonie confondues (Tabaski, baptême etc.,) Nous allons demander aux familles de s'engager à transmettre les peaux de moutons à la commune qui se chargera de les collecter et de les préparer avant leurs ventes.
Cette activité représente un flux financier qui est estimé entre 125 à 150 millions FCFA par année. Notre engagement sera d'utiliser cet argent à l'éducation des enfants de la Médina. Nous allons financer les cantines des écoliers, les fournitures des écoliers, subventionner une partie ou en totalité les frais d'inscription des enfants, participer aux frais d'inscription des étudiants sous formes d'aides sociale, financer au moins un repas quotidien pour les étudiants.
L'étudiant s'engagera à accompagner les écoliers par des cours de soutien après la classe.
Nous avons la chance d'avoir dans notre commune des ressources humaines très diversifiées. Toutes les ethnies sont présentées dans la Médina. Cette diversité et une force et un avantage réel. Nous allons conjuguer ces deux points pour placer la commune dans le peloton des villes culturelles du Sénégal voire d'Afrique. Ensuite nous allons organiser les corps de métiers qui sont installés dans la Médina.
D'abord nous allons les identifier et les classer par secteurs d'activité. Savoir simplement qui est qui et qui fait quoi. Ensuite nous les localiserons pour connaître leur lieu de travail pour mieux les sécuriser et les aider à davantage vivre correctement de l'usufruit de leur travail. Aussi permettre à la population médinoise d'avoir leur part dans cette économie qui se développe dans la commune. Exemple : aujourd'hui les gargotes installées dans la Médina sont au nombre de 1500 minimum et elles font un chiffre d'affaires total de 4 milliards FCFA par année au minimum.
Cette somme représente plus de cinq fois le budget de notre commune. Nous notons qu'en dehors des taxes municipales mal gérées par le maire en place, la population médinoise ne bénéficie pas de ces flux financiers qui représentent une manne financière importante. Cet exemple est aussi valable pour tous les autres corps de métiers installés dans notre commune. Nous avons les moyens de développer notre commune en comptant que sur les ressources de la Médina.
Pensez-vous réellement quand vous serez maire que vous pourrez régler une bonne partie des problèmes de salubrité, de sécurité, d’emploi, de santé, d’éducation et d’emploi auxquels sont confrontées quotidiennement les populations de la Médina ?
Les solutions que j'ai développées un peu plus haut sont des points qui répondent favorablement aux maux dont souffre la Médina aujourd'hui. Les problèmes de chômage, de santé, d'assainissement et d'éducation sont au cœur de nos préoccupations et nous avons commencé à y apporter des solutions alors que nous ne sommes ni maire ni ministre ni député.
Nos activités sociales emploient beaucoup de Médinois au quotidien et nous aidons aussi les jeunes diplômés à s'insérer dans la vie active par des stages et des emplois par l'intermédiaire de nos partenaires installés au Sénégal et par des aides de financement pour les entrepreneurs. Pour ce qui est de l'assainissement, la diaspora de la Médina dont je suis le président nous apportera une aide concrète qui consistera à participer financière à la construction d'un marché à hauteur sur une durée de 5 ans, qui remplacera le marché Tilène.
L'insalubrité pourrait être maîtrisée et ça serait un début de solution pour éradiquer l'anarchie galopante dans la Médina et au niveau de l'avenue Général de Gaulle, et les problèmes de sécurité et d'insalubrité qui gangrènent cette partie de la Médina. Nous allons installer les bureaux administratifs du maire et de son équipe à Gibraltar Centenaire pour sceller le lien entre ces deux parties de la Médina et pour vivre dans l'unicité et dans une Médina meilleure et sécurisée.