DES VOIX S'ÉLÈVENT CONTRE DES NOMINATIONS "CLANIQUES"
MINISTÈRE DE LA CULTURE Jeu de chaises musicales dans certaines directions
Les nouvelles nominations opérées au département de la culture et de la communication créent des grincements de dents. Des bruits de couloir font état du fait que le Ministre Mbagnick Ndiaye est en train de placer ses "hommes de main" à la tête des directions. Pour en savoir plus, nous avons tenté de joindre M. Birane Niang, Secrétaire général du ministère de la Culture et de la communication. Mais en vain. Son téléphone a sonné dans le vide toute la journée d'hier à chaque tentative. Les colonnes du Quotidien leur sont ouvertes pour une éventuelle réaction.
L'odeur qui se dégage des directions rattachées au ministre de la Culture et de la communication sent mauvais. Dans les coulisses de ces institutions sous la direction du ministre Mbagnick Ndiaye, des employés sentent un parfum de "clanisme" à travers les récentes nominations effectuées çà et là. Ce jeu de chaises musicales a touché le Secrétariat général de la Biennale de l'art africain contemporain, la Galerie nationale des arts, l'Ecole nationale des arts. L'orchestre national et certains centres culturels régionaux n'ont également pas été épargnés. Le hic, selon certaines indiscrétions, c'est que la tutelle aurait "placé des hommes de main" créant des grincements de dents au sein du ministère.
"Beaucoup de fonctionnaires n'apprécient pas les récentes nominations effectuées par le Ministre. Mbagnick a véritablement placé des gens qui lui sont proches à des postes stratégiques. Et ce n'est pas fini, vous verrez bientôt d'autres changements…", dénonce un fonctionnaire du ministère.
L'intéressé, craignant des représailles, avoue avoir des informations qui risquent de faire mal. Mais il "préfère les taire en attendant". Seulement, note-t-il, le plus surprenant de toutes les nominations, c'est le poste du Secrétaire général de la Biennale.
"Rassouloulaye Seydi a quitté son poste sans même avoir le temps de déposer un bilan de la dernière Biennale… Pourquoi une telle précipitation ?… Franchement ! Allez-vous renseigner auprès des gens du ministère. Ils vous diront les dessous de ce changement brusque. Tout le monde en parle dans les couloirs… C'est vraiment décevant !", mentionne notre interlocuteur, qui regrette par ailleurs que ces changements soient effectués sans tambours ni trompettes et que très peu d'acteurs culturels soient informés.
"Même vous les journalistes, vous n'êtes pas curieux. Comment se fait-il que depuis des semaines, personne n'en parle et vous aussi, vous n'en parlez pas… Vous êtes journaliste culturel et vous n'avez pas appris qu'il y a changement à tel ou tel poste du ministère ?…", s'interroge encore cet agent du ministère, qui relève qu'une note de service officielle est sortie depuis le 29 août dernier.
Arrivé en décembre 2014 en remplacement de Babacar Mbaye Diop, le sécrétaire générale du Dak'art 2016, Mohamadou Rassouloulaye Seydi quitte son poste. Son fauteuil est désormais occupé par Marième Bâ, précédemment conseillère technique au ministère de la culture.
M. Seydi devient quant à lui, administrateur de l'orchestre national en remplacement de Cheikh Mohamed Tidiane Diallo, qui devient chargé de Coordination des Centres culturels régionaux. L'occupante de ce poste, Mme Awa Cheikh Diouf, prend, quant à elle, les rennes de la Galerie nationale d'Arts.
Elle succède ainsi à Oumar Ben Khatape Danfakha qui va servir à l'inspection des affaires administratives et financières. On apprend aussi que M. Birame Mbarou Diouf, Professeur de Collège d'enseignement moyen général, est nommé Administrateur du Service des spectacles Sons et Lumières et que M. Cheikh Diaw, Inspecteur de l'Education populaire, de la jeunesse et des sports, est nommé Coordonnateur de la Cellule des études et de la planification.
Nos tentatives de joindre par téléphone, le Secrétaire général du ministère pour avoir des précisions et le faire réagir sur les informations reçues, sont restées vaines.