L’AIM DENONCE UN «COMPLOT» POUR «S’ACCAPARER LES DROITS CULTURELS»
LIMOGEAGE DE BOUNAL MANEL FALL DE LA TETE DE LA SODAV
L’Association des acteurs de l’industrie musicale (Aim) a fait face à la presse hier, dimanche 12 février, pour dénoncer le limogeage du directeur général de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), Bouna Manel Fall. Selon Zeynoul Sow et compagnie, le départ de M. Fall de la tête de la Sodav n’est qu’un «complot». Pointant du doigt la présidente du Conseil d’administration de la Sodav, Ngoné Ndour, les artistes on déclaré que c’est juste une manière de «s’accaparer les droits culturels».
La bataille entre les musiciens et la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), notamment son Conseil d’administration, a monté d’un cran. Ce, suite au limogeage du directeur général (Dg) de ladite société, Bouna Manel Fall. En conférence de presse hier, dimanche 12 février, les musiciens regroupés au sein de l’Association des acteurs de l’industrie musicale (Aim) ont dénoncé ce qu’ils qualifient de «complot qui vient d’accoucher d’un forcing tendant à écarter un Dg compétent et indépendant qui représente une garantie contre le processus d’accaparement des droits culturels de troisième génération qui n’est possible que si la Sodav est prise en otage». A en croire les musiciens, ce limogeage n’est qu’un «coup monté» contre la personne de Bouna Manel Fall. C’est pourquoi, ils lui apportent tout leur soutien, disent-ils.
Etalant encore leur colère, le président de l’Aim, Zeynoul Sow a réprouvé les «tentatives de sabotage de la décision du président de la République qui a donné l’agrément à la Sodav en 2016 et qui a décrété 2017, année culturelle». Qui plus est, les musiciens ont aussi affiché leur mécontentement face à «l’irrespect affiché contre le ministre de la Culture et de la Communication qui, averti du projet de révocation et étant en voyage, a clairement demandé à la présidente du Conseil d’administration (Pca), Ngoné Ndour, de surseoir à la mesure en attendant son retour au Sénégal».
Toutefois, il faut noter que la nomination de Ngoné Ndour à la tête du Conseil d’administration de la Sodav est comme une «pilule amère» que les artistes ne peuvent toujours pas avaler. «L’absence de niveau de la Pca» fait qu’elle «est en dessous de la fonction qu’elle occupe, ce qui n’est pas une raison pour créer artificiellement des situations de conflit afin de masquer des carences et des inaptitudes», a soutenu Zeynoul Sow. Et d’ajouter que cette «incompétence est un danger à cause des risques de manipulation de la culture par les politiciens tapis dans l’ombre». Et donc pour l’Aim, ce «manque de niveau est à l’origine du blocage des répartitions, malgré le travail du Dg et du personnel qui ont collecté suffisamment d’argent en trois mois pour faire une bonne répartition».
Rappelons que depuis un certain temps, les musiciens sont en colères contre le Conseil d’administration de la Sodav. Les musiciens avaient premièrement dénoncé le non paiement pendant un an de leurs redevances et s’étaient interrogé sur la gestion de ladite société. Et c’est par la suite que la Sodav avait, elle aussi, tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle a fait savoir que le défunt Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda), dirigé par Mounirou Sy, qu’elle avait remplacé, avait laissé non seulement des arriérés mais également le personnel fonctionnait avec un budget «exorbitant». C’est pourquoi, elle a accusé du retard dans le paiement des redevances. Aussi avait-elle invité à revoir la gestion. Cependant, Bouna Manel Fall avait annoncé la répartition de ces fonds la fin du mois de janvier dernier ou le début du mois de février courant.