QUAND LATIF CHANTE MACKY, AU RISQUE DE «DECEVOIR» CEUX QUI «ATTENDENT DES REVELATIONS»
LIVRE : «LE SENEGAL SOUS MACKY»
«Le Sénégal sous Macky», le dernier ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly a été présenté, samedi, au public. Un ouvrage qui, de l’aveu même de l’auteur, risque de décevoir «ceux qui s’attendent à lire des révélations». Ils «seront déçus», a dit Latif. Quant au Premier ministre qui a présidé la cérémonie, il a souligné que l’ouvrage «combine la communication informative, argumentative et expressive».
Secrétaire du gouvernement et militant de l’Alliance pour la République (Apr), Abdou Latif Coulibaly a procédé, avant-hier, à la cérémonie de lancement de son dernier livre intitulé : «Le Sénégal sous Macky». Dans cet ouvrage réparti en 5 parties, l’ancien ministre de la Bonne gouvernance se met dans une posture éloigné de celle à laquelle il avait habitué l’opinion. C’est-à-dire qu’il a rompu carrément avec cette marque de journaliste d’investigation dont la plume faisait trembler le pouvoir, notamment sous l’ère Abdoulaye Wade.
Dans ce livre de 401 pages, Abdou Latit Coulibaly n’a, en effet, nullement critiqué la politique de Macky Sall. Au contraire, il met en lumière la vision et l’ambition de ce dernier en passant en revue les réalisations à mi-mandat, le parcours positif du Président Sall, depuis son accession au pouvoir, en mars 2012. Le Secrétaire général du gouvernement évoque ainsi, dans une première partie, ses rencontres avec Macky Sall, son expérience gouvernementale.
Latif Coulibaly : «Ceux qui s’attendent à lire des révélations seront déçus»
Dans la deuxième partie, il pose les actes et les mesures portés par Macky Sall. Il aborde, statistiques à l’appui, l’allègement des prix des denrées, des produits pétroliers, la baisse des impôts, la prise en charge des problèmes de santé des populations, d’habitat social et de sécurité au travail, entre autres. Dans la troisième partie, M. Coulibaly s’intéresse à la politique du gouvernement dans les domaines de l’éducation, des mines, de l’industrie, de l’enseignement supérieur, de la santé, de l’agriculture, tout en prenant soin d’étayer son propos avec des chiffres. Chiffres à l’appui toujours, il parle dans la quatrième partie du Plan Sénégal émergent (Pse), principal référentiel des politiques publiques. Et pour finir son récit, il pose la question de la bonne gouvernance et des canaux de tout développement, à la cinquième partie du livre.
Et pour appuyer sa thèse, Latif Coulibaly soutient dans son introduction avoir eu envie «non pas de parler de la personnalité d’un homme, mais plutôt de reprendre la plume pour témoigner, en fonction de ce que j’ai pu comprendre des fondements des politiques, de ce que j’ai cru avoir saisi des objectifs que leur sont assignés et de ma capacité d’être, à même d’adapter et d’apprécier les finalités fixées. Donc, ma fonction d’écrivain me donne le droit de témoigner, en même temps d’examiner ces politiques à travers leur mise en œuvre dans des secteurs clés de la vie politique, économique et sociale. Mais en m’interdisant bien sûr, du mieux que je pouvais, d’ajouter la confusion entretenue sur certains sujets».
Comme dans une sorte d’avertissement, il a précisé que «Le Sénégal sous Macky» est «ce livre (qui) se veut une contribution modeste au débat public depuis l’avènement de la deuxième alternance. Et ceux qui s’attendent à lire des révélations seront naturellement déçus. Car nous proposons juste un texte de relations de faits quotidiennement traités».
M. Dionne : «Il combine dans ce livre la communication informative, argumentative et expressive»
Le Premier ministre, Mahammad Boune Abdallah Dionne, qui a présidé cette cérémonie de présentation, de dire que «la note introductive de cet ouvrage de 401 pages présente un intérêt incontestable pour la compréhension de la vision et l’ambition du président de la République. Je me contenterai de faire l’économie d’une lecture bénéfique, car le moment ne me permettrait d’aborder l’une après l’autre les études de Latif contenues dans son ouvrage constitutif, entièrement traversé par le souffle d’une conscience élevée au plus haut niveau. Car, étant appuyé par une longue expérience de terrain».
«Je connais aussi l’homme Latif, militant acharné pour le développement de son pays, avocat infatigable des causes justes et de la bonne gouvernance. Mais je pense qu’un ouvrage écrit à mi-mandat en appelle forcément un autre à fin de premier mandat. C’est cette prospective qui m’a persuadé qu’il faut y aller, répondre à l’invite de notre grand frère et ami et collègue Abdou Latif Coulibaly. Comme disait le poète, les élites africaines qui veulent servir devront remplir une seule condition qui est celle de la compétence. C’est cette même compétence qui doit nous pousser, nous guider à dépasser notre métier. Et en nous débarrassant de nos horaires, en regardant à côté de nous, avoir des clartés sur des disciplines voisines et coopérer avec elles», a indiqué M. Dionne.
Selon le chef du gouvernement, c’est précisément cela même la méta compétence et que Latif a mise en lumière dans cet ouvrage. Car, «de profession de journaliste un jour et journaliste pour toujours. Et il ne s’est jamais mis loin de cette direction. Car, les lignes de ce texte portent les signes évidents de l’écriture journalistique. Il combine dans ce livre la communication informative, argumentative et expressive. L’usage de ces trois formes de communication décrit le plus objectivement possible des faits dont il a été témoin et parvient sans peine à convaincre dans son esprit d’organisation et de synthèse du sens de l’objectivité et de la concision».