«QUE PERSONNE NE S’Y TROMPE, LE NEGATIONNISME DE L’ESCLAVAGE ET DE LA COLONISATION, LE RACISME ET L’EXTREMISME VIOLENT HANTENT ENCORE NOTRE QUOTIDIEN»
MACKY SALL, A LA CEREMONIE D’OUVERTURE DU CINQUANTENAIRE DU PREMIER FESMAN
Le président de la République, Macky Sall, a décidé de décerner des décorations de l’Ordre national du lion aux compatriotes qui ont honoré le Sénégal par leur participation au succès du 1er Festival mondial des arts nègres (Fesman 1) d’avril 1966, à Dakar.
En reconnaissance à leurs oeuvres, leurs talents et leurs contributions à la culture de notre pays, les pionniers du Festival mondial des arts nègres (Fesman 1) que Dakar a abrité en avril 1966, seront décorés par le chef de l’Etat. Macky Sall l’a annoncé, hier, à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire du 1er Fesman, en présence d’éminents intellectuels, d’artistes, d’autorités, entre autres, lors d’un colloque au King Fahd Palace. «J’ai décidé très prochainement de leur décerner des décorations dans l’Ordre national du lion en reconnaissance de leurs oeuvres, de leurs talents et de leurs contributions pour la culture de notre pays. Tous les arts ont été représentés : la danse, la peinture, la musique etc. C’est à ce premier festival que nous devons le Musée dynamique construit pour la circonstance à Soumbédioune», a souligné le président de la République.
A en croire Macky Sall, «la densité de cette séquence historique de notre nation vaut bien une commémoration. C’est ce qui justifie ma présence avec vous. Il s’agit là pour moi d’assurer la continuité de l’histoire en poursuivant la symphonie du 1966. Je reste à vos côtés et je vous écoute».
D’après lui, «au-delà du rituel de l’événementiel, il nous faut en effet inscrire dans la durée nos échanges et notre stratégie de revitalisation de nos valeurs de culture et de civilisation. Je le dis avec force et conviction en ayant la claire conscience que les fléaux contre lesquels se battaient les pionniers, sont encore tenaces».
«Des êtres humains sont ciblés, rejetés et violentés du seul fait de la couleur de leur peau, de leur croyance…»
Cependant, il a noté que notre monde peine encore à se débarrasser des masques hideux des préjugés de toutes sortes. «Que personne ne s’y trompe, le négationnisme de l’esclavage et de la colonisation, le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’extrémisme violent hantent encore notre quotidien. Des êtres humains sont ciblés, rejetés et violentés du seul fait de la couleur de leur peau, de leur croyance ou de leur appartenance sociale», s’est-il désolé. «Des travailleurs migrants sont discriminés et exclus des politiques publiques, alors même qu’ils contribuent à la sueur à leur front, à la prospérité de leur pays d’accueil. C’est contre ces préjugés que se dressaient les initiateurs du mouvement de la négritude et du premier Fesman», a-t-il asséné, avant de reconnaître à Léopold Sédar Senghor «son combat contre le colonialisme par le soutien actif qu’il a apporté aux mouvements de libération nationale», tels que l’Organisation pour la libération de la Palestine (Olp) de Yasser Arafat, le Congrès national Africain (Anc) de Nelson Mandela en Afrique du Sud,...
«Dans un monde d’injustice et d’inégalité, notre combat n’est pas achevé»
«Je suis attentif aux idéaux qu’incarne la célébration du cinquantième anniversaire du premier Fesman. Dans un monde d’injustice et d’inégalité, notre combat n’est pas achevé», a-t-il fait savoir en soulignant que «la culture nous éloigne des ténèbres pour un monde apaisé». «Vos pinceaux, vos plumes doivent continue à éveiller les esprits et baliser le chemin du futur. Car, comme le disait Senghor, vous êtes chercheurs et professeurs artistiques et écrivains, les vrais humains des temps contemporains », a-t-il lancé à l’endroit des acteurs du monde des arts et de la culture