400 MILLIARDS DE DOLLARS D’ICI 2030 POUR L’AFRIQUE
Autonomie en électricité
L’insuffisance de disponibilité constante de production et d’infrastructures électriques en Afrique, fait perdre au continent 3 à 4 points de croissance du PIB annuel. Il freine la véritable réalisation des potentiels de croissance sociale et de développement humain.
«Le secteur de l’électricité étant très capitalistique, il faut investir au minimum 400 milliards de dollars d’ici 2030 afin d’avoir de l’électricité de manière suffisante et constante en Afrique ». C’est ce qu’a indiqué Roland Portella, président de la Coordination pour l’Afrique de demain (CADE), par ailleurs spécialiste en développement d’entreprises, qui s’exprimait sur afrique.lepoint.fr. Selon lui, la puissance à installer est de l’ordre de 30 000 000 de MW d’ici 2025.
Le décollage pérenne de l’Afrique, sa véritable industrialisation, son développement agricole et rural, ne se feront qu’avec des solutions innovantes de production énergétique, permettant un accès plus large et une meilleure disponibilité de l’électricité pour le tissu économique et les populations, de manière durable. A cet effet, il rappelle que l’Afrique représente 15 % de la population mondiale et ne représente que 3,2 % de la consommation en énergie primaire.
Le taux moyen d’électrification n’est que de 42,9% pour toute l’Afrique, seulement 32% pour l’Afrique subsaharienne avec des pénuries et délestages assez constants. Toutefois, dira Roland Portella, la pire des difficultés consiste à vouloir distribuer de l’électricité à une population qui ne peut pas la payer. Cette contrainte est si prégnante que les bailleurs de fonds tiennent rarement leurs promesses, faute de rentabilité immédiate. A l’en croire, les entreprises privées sollicitées préfèrent la reprise d’installations existantes à la construction d’ouvrages neufs.
Elles se désengagent souvent à cause du coût prohibitif de la réhabilitation d’équipements obsolètes et de l’impossibilité de vendre la production à son vrai prix. Pour le président du CADE, l’Afrique est exportatrice nette d’énergie représentant environ 9,5% de la production énergétique mondiale, mais elle ne consomme qu’environ 3,2% de cette production.
« La capacité de production des 48 pays au sud du Sahara est de 68 gigawatts, presque deux fois inférieure à celle de la France. Hors Afrique du Sud, la consommation d’électricité en Afrique subsaharienne représente à peine 1% de celle des pays à revenu élevé », a-t-il expliqué. Et de poursuivre que l’Afrique subsaharienne produit 82,9 térawattheures d’électricité hydraulique, soit seulement 2,6% de la production mondiale, mais elle n’exploite que 3% de son potentiel hydro-électrique.