LE PROFESSEUR HORACE G CAMPBELL LIVRE LES GOULOTS QUI ETRANGLENT L’AFRIQUE
LA DESINFORMATION, LA DEMILITARISATION ET LE FRANC CFA
La désinformation, la démilitarisation et le franc CFA constituent de véritables obstacles à l’envol économique de l’Afrique. Par conséquent, les africains doivent jouer pleinement leur rôle d’avant-gardiste et de sentinelle pour que, dès 2033, l’Afrique devienne économiquement la première puissance mondiale et ce, jusqu’en 2063. C’est l’analyse du professeur Horace G Campbell de l’Université Syracuse à New York. Il animait mardi dernier, à Dakar une conférence publique sur le thème: «Capital financier et intervention en Libye: opposition à la monnaie africaine», portant sur son dernier livre, intitulé Global Nato and the catastrophic failure in libya.
Si le processus d’unification pourrait se produire dès 2033, l’Afrique sera inéluctablement la première puissance économique mondiale et ce jusqu’en 2063, prospecte le professeur Horace G Campbell de l’Université de Syracuse dans son tout dernier ouvrage en Anglais intitulé: Global Nato and the catastrophic failure in libya; Lessons for africain the forcing of African Unity. Pour s’en convaincre, il part du dynamisme économique de l’Afrique avec de très forts taux de croissance enrôlés ces dernières années, mais également de l’éveil de conscience de ses élites qui se font sentir jour après jour dans les grandes rencontres internationales et autres publications, l’enseignant chercheur en politique comparée et les relations internationales notamment sur les Etudes afro-américaines au département de science politique à l'Université de Syracuse à New York de relever la nécessité d’une Afrique unifiée. Il co-débattait mardi dernier lors d’une conférence publique au Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) sur le thème: «Capital financier et intervention en Libye: opposition à la monnaie africaine /Finance capital and the intervention in Libya: opposition to the African Currency».
Toutefois, pour se faire, le professeur a invité les africains de manière générale à plus de vigilance dans la consommation de l’information faite pour l’Afrique (désinformation), la démilitarisation et le franc CFa, une monnaie africaine qui desservit l’Afrique. Se voulant convainquant dans son analyse, le chercheur désavoue l’approche de l’Occident à travers l’Organisation du traité de l’atlantique nord (Otan) qui avait savamment orchestré la mort du président Libyen Kadhafi, en permettant au président français Nicolas Sarkozy de s’attaquer frontalement au guide. Cette machination à travers une campagne de diabolisation (désinformation) a été fatale pour le leader «panafricain».
Lequel était engagé à faire entendre la voix de l’Afrique à travers l’Union africaine (Ua), dont il était le principal bailleur, mais aussi et surtout garant d’une stabilité socioéconomique de son pays (Libye), aujourd’hui déstructuré. Pour s’en convaincre, soutient-il, «l’Ua n’est plus à mesure de s’autogérer, faute de moyens financiers et que c’est l’Union européenne (Ue) qui s’en charge désormais. Mais c’était aussi une manière d’avoir la main sur tout ce qui se trame comme initiative de développement», regrette-t-il. Pour lui, «pris individuellement, aucun pays africain ne saura se développer. Parce que toutes les initiatives à la base seront purement et simplement bafouées aux grès des occidentaux notamment les français», a-t-il expliqué.
Autre élément de taille, la démilitarisation de l’Afrique. Pour lui: «La démilitarisation à engager doit être substituée à une solidarité africaine vécue par l’engagement des leaders africains, des populations africaines, mais aussi et surtout le rôle des intellectuels dans ce cadre. Il fera noter que la seule chose qui vaille c’est l’unification de l’Afrique. Et ce, en valorisant le potentiel extraordinaire de l’Afrique. Ce potentiel qui est sans commune mesure avec le reste des autres continents. En outre, il a mis en exergue l’importance des ressources naturelles, mais également le poids démographique de l’Afrique. C’est sur tous ces éléments, que le professeur fonde sa vision économique du continent, pour légitimer la nécessité de s’unir afin que «dès 2033 l’Afrique puisse devenir la première puissance mondiale et ce, jusqu’en 2063», a-t-il soutenu.
LE FRANC CFA DESSERVIT L’AFRIQUE
Autre registre, le franc CFA qui a ses yeux desservit l’Afrique. Pour lui: «Comment comprendre le fait que la France s’agrippe à être garant du franc CFA sans intérêts ? Mieux, elle se donne toujours les moyens d’être le meilleur sur le marché pour la fabrication de la monnaie. Il y a tout simplement anguille sous roche», a-t-il soutenu.