13% DE LA SUPERFICIE AFFECTÉS
Résultat d'une étude sur la dégradation des terres au Sénégal
Rendue publique, hier, une étude sur le niveau de dégradation des terres a révélé que 13% de la superficie du Sénégal sont affectées.
Les autorités ont procédé, hier, à Dakar, à la restitution une étude compilée dans un livre intitulé : "Économie de la dégradation des terres (Eld) : évaluation globale". Une enquête menée conjointement par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri) et le Centre allemand de recherche sur le développement (Zef), en partenariat avec l’Institut national de pédologie (lnp).
Cette étude menée dans 7 pays, à travers le monde, dont le Sénégal, sur une durée de 30 ans (1982-2012) a estimé le coût global à environ 320 milliards de dollars au niveau mondial. Dans ce coût l'Afrique représente 22%. Concernant le Sénégal, l'étude arrive à un coût global rapporté au Pib de 2007 à 8,4%, soit 13% de la superficie du pays.
Présentant le cas du Sénégal, Samba Sow de l’Inp a renseigné que le cumul des coûts des actions liées à la lutte contre la dégradation des terres est estimé à 944 milliards de dollars. "On s'est rendu compte que l'ensemble des services éco systémiques ont subi des dégradations durant les 30 dernières années. La plupart des acteurs du développement savent que les terres du Sénégal sont soumises à un processus de dégradation dont l'étendue varie, selon les auteurs. Certains estiment que, sur les 13 millions que nous sommes, 22% vivent sur des terres dégradées", a expliqué M. Sow.
D'après le technicien de l'Inp, ce phénomène de dégradation touche, selon une étude de la Banque mondiale, les terres pastorales à hauteur de 20%, les terres forestières pour environ 10% et les terres agricoles pour environ trois quart. Les causes sont liées, selon toujours M. Sow, à l'érosion hydrique touchant 50% des terres. Ensuite, vient l'érosion d'origine entropique, liée à l'action de l'homme pour 7% environ.
La salinisation, les modes de culture inadaptées, accentuées par les effets du changement climatique, font partie également des facteurs qui contribuent largement à accentuer le processus de dégradation des terres. C'est la raison pour laquelle cette politique de lutte contre la dégradation des terres, visant à mettre entre les mains des décideurs des outils leurs permettant de dégager des différentes stratégies pour restaurer les terres, est lancé.
Mais, du constat de Samba Sow, les politiques de lutte contre la dégradation des terres sont confrontées à un problème de financement. "La lutte contre la dégradation des terres est limité par l’investissement. Il n’y a pas lieu d’être frileux en matière d’investissement contre la dégradation des terres", a-t-il recommandé pour contrecarrer le phénomène de la dégradation des terres qui impacte sur les productions agricoles végétales et animales.
Pour sa part, le conseiller en Agriculture du Premier ministre, Fallou Dièye, a indiqué que le Sénégal qui perd, chaque année, 40 hectares, selon les statistiques de la Fao, à cause de la déforestation, ne peut pas ne pas mener un combat contre la dégradation des terres. "Notre pays est particulièrement touché par ce phénomène. La lutte contre la dégradation des terres est une bataille qui mérite d'être menée", a dit M. Dièye, lors de la cérémonie de restitution.