30 MILLIARDS DE CHIFFRE D’AFFAIRES PAR AN
ALIOUNE SARR, MINISTRE DU COMMERCE SUR LA FILIERE ANACARDE
La filière anacarde, bien que mal organisée, génère des revenus annuels conséquents de l’ordre de «30 milliards de francs CFA au Sénégal», a révélé hier vendredi 23 juin à Ziguinchor, le ministre du Commerce, Alioune Sarr.
«L’anacarde est une filière qui produit 20 000 tonnes par an. Près de 350.000 personnes réparties dans quatre régions travaillent dans ce secteur qui génère 30 milliards par année», a-t-il dit. Il présidait un comité régional de développement (Crd) spécial consacré à ce secteur, lit-on sur le site de l’Agence de presse sénégalaise (Aps).
Toutefois, il n’a pas manqué de relever la principale difficulté dudit secteur, qui est d’ordre organisationnel.
«Nous sommes là pour vous écouter et prendre des décisions ensemble (…), parce que cette filière se heurte à de très nombreuses difficultés. Il faut faire le diagnostic, agir ensemble et mettre sur pied une stratégie», a expliqué le ministre Alioune Sarr, également en charge du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Petites et moyennes entreprises (Pme).
Il a souligné l’importance de cette filière qui emploie plus de 14% de la population dans les zones de production de l’anacarde, à Fatick (Sokone), une partie de la zone des Niayes et en Casamance (Sédhiou, Kolda et Ziguinchor).
Et le chef du département du Commerce d’insister: «Il faut surtout la mise sur pied d’une interprofession anacarde. Cette filière constitue une chaine de valeur entre producteurs, collecteurs de noix, gérants d’unités de transformation et commerçants. A l’instar des filières comme l’oignon ou la mangue, il faut une interprofession».
A l’entendre: «Des pays comme la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial d’anacarde, ont fait de grandes avancées dans cette filière, en doublant presque leur production nationale en trois ans. Il est possible de le faire au Sénégal, qui peut atteindre les 100 000 tonnes par an», a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, le ministre du Commerce a déploré le faible pourcentage de transformation de la noix et de la pomme d’acajou. Pour lui: «Moins de 3% de la production sont transformées au niveau local. Près de 98% sont exportées surtout en Asie. Nous invitons fortement les industriels à investir dans la transformation», a-t-il plaidé.
Toujours dans cette perspective, Alioune Sarr a signalé l’existence d’un fonds de 26 milliards de francs CFA, dédié à l’accompagnement du secteur. Des autorités administratives et locales, des opérateurs économiques et plusieurs acteurs de la filière anacarde ont pris part à cette rencontre dont le but est de prendre ensemble les décisions qui s’imposent, en vue de mettre sur pied une stratégie pouvant booster la filière.
Ce Crd devrait également amener les acteurs à échanger entre eux, pour arriver à établir un diagnostic sans complaisance de la filière.