«5 TRAINS PEUVENT SE SUBSTITUER AUX 400 CAMIONS QUI EMPRUNTENT ET DEGRADENT CHAQUE JOUR LE TRAJET DAKAR-BAMAKO»
ABDOU NDENE SALL SECRETAIRE D’ETAT AU RESEAU FERROVIAIRE NATIONAL
Dans le cadre global de la relance du chemin de fer, il est prévu la remise effective en fonctionnement de l’usine traverses. C’est dans ce cadre que Paul Magnette, ministre-président de la Wallonie a visité l’usine en compagnie d’Abdou Ndéné Sall, secrétaire d’Etat au réseau Ferroviaire national. Selon lui, la relance du chemin de fer est en marche et seuls 5 trains peuvent se substituer aux 400 camions qui empruntent et dégradent quotidiennement le trajet Dakar-bamako.
Le programme de modernisation et de relance du réseau ferroviaire du Sénégal va engendrer de très grands travaux infrastructurels. C’est dans ce cadre qu’est mis en oeuvre le projet de relance des activités de l’usine traverses de Thiès, qui était aux arrêts depuis belle lurette. Trabesen, une entreprise filiale de la société Belge ITB-Tradetech a signé à cet effet un contrat de prestation de service avec Dakar-Bamako Ferroviaire (DBF) et c’est un investissement global de 3 milliards de Fcfa qui va être consenti.
En compagnie d’Abdou Ndéné Sall, secrétaire d’Etat au Réseau Ferroviaire National, Paul Magnette ministre-président de la Wallonie a visité hier l’usine. Selon Abdou Ndéné Sall, cette initiative montre avec pertinence que la relance du chemin de fer, portée par le Président Macky Sall, est bien en marche. Pour exprimer la pertinence de cette ambition, il affirme que seuls 5 trains peuvent se substituer aux 400 camions qui empruntent et dégradent quotidiennement le trajet Dakar-Bamako.
Pour Christian Thomas, président du Conseil et administrateur délégué d’ITB-Tradetech, la réouverture de l’usine travers relève d’une ambition belge de participer à l’effort et à la volonté politique de redresser et de relancer l’exploitation ferroviaire du Sénégal avec notamment la ligne historique Dakar-Bamako et des lignes comme Dakar- Saint-Louis, etc. «Nous avons une expérience de plus d’un siècle dans le domaine de la traverse ferroviaire et à l’époque nous avons été à maintes reprises sollicités par la défunte société nationale de chemin de fer au Sénégal (Sncs) et par les différents opérateurs qui se sont succédés à la tête de Transrail. Aujourd’hui, notre société s’est engagée à donner son expérience, son savoir-faire et avec un investissement de 3 milliards de Fcfa», ajoute-t-il.
A l’en croire, toutes les phases de réflexion et d’études sont arrivées à terme pour pouvoir maintenant entrer dans le concret. Des échéances sont fixées pour mettre en exploitation le Train Express Régional (Ter) dit-il, et la nécessité urgente de remettre l’exploitation de la ligne Dakar-Bamako. «Notre société est qualifiée pour faire toutes les types de traverses. Déjà il y a les installations opérationnelles qui ne demandent qu’à travailler au moins 5 jours par semaine et qui sont aujourd’hui à l’arrêt», affirme-t-il.
Paul Magnette, ministre-président de la Wallonie, abonde dans le même sens et souligne que les sociétés belges sont disposées à participer au grand effort national de relance du chemin de fer. «La Belgique a été l’un des premiers pays ferrés au monde avec des sociétés qui se meuvent dans ce domaine depuis de 100 ans, avec un savoir-faire reconnu dans le monde entier», dit-il.
A l’en croire, il ne s’agit pas d’importer des pièces, mais de créer sur place des activités industrielles avec des retombées intéressantes en terme d’emplois, de consommation des matières premières locales. Et cette démarche globale a pour conséquence aussi un transfert de technologie et un enrichissement du capital humain au Sénégal, dans le respect strict de toutes les procédures en terme de marchés publics
LE PROJET TER A BESOIN DE 85.000 TRAVERSES SUR LA VOIE METRIQUE ET 130.000 SUR LA VOIE STANDARD
De l’avis d’Abdou Ndéné Sall, secrétaire d’Etat au Réseau Ferroviaire National, cet investissement entre également dans le cadre de la valorisation des matériels locaux. Selon lui, il va nécessiter une consommation intermédiaire de matériels locaux, avec une valeur ajoutée importante en terme de création d’emplois. Abdou Ndéné Sall ajoute que cet investissement de 3 milliards de Fcfa va générer plus de 70 emplois directs et autant d’emplois indirects.
La vision du Président de la République de relancer le chemin de fer, dit-il, est articulée sur un maillage du territoire national, adossé à de grands projets miniers porteurs de croissance et de développement durable et qui va entraîner un désenclavement de la Casamance et de la région naturelle du Sénégal Oriental. «C’est pourquoi, nous avons à terme 1500 km de nouvelles lignes à l’horizon 2035. La première ligne concerne le Train Expérience Régional (TER) dont les appels d’offres ont été lancés et les marchés attribués dans la totale transparence.
Après ce sera le tour de Dakar- Tambacounda en standard avec un port sec. De Tamba, la ligne ira à Matam pour le transport des produits des mines de phosphates de Semmé puis de Tamba à Kédougou pour évacuer les produits des mines de fer. Il s’y ajoute la voie ferroviaire de contournement de la Gambie à partir de Tamba. Il s’agit donc de projets très importants qui nécessitent l’installation d’entreprise pour la création de valeur ajoutée locale. La production de traverses sur place constitue un grand défi qu’il faut absolument relever. Le projet de Ter a besoin de 85.000 traverses sur la voie métrique et 130.000 sur la voie standard», souligne-t-il.