LA BANQUE MONDIALE LISTE LES POINTS NOIRS
PROBLEMATIQUE DE L’EMPLOI EN AFRIQUE
La Banque mondiale invite les gouvernements des pays de l’Afrique subsaharienne à investir dans la formation des jeunes qui reste une opportunité majeure pour réduire la pauvreté et accroître la prospérité. Dans son rapport, elle note que la main-d’oeuvre de la région est la moins qualifiée du monde. ce qui demeure un sérieux obstacle à la croissance, en dépit des investissements publics considérables dans l’éducation. le Sénégal n’est pas en reste, parce qu’il a un taux de qualification de la force de travail de 6%.
La jeunesse de l’Afrique Subsaharienne ne devait pas constituer une menace, mais plutôt un facteur de croissance. Dans le rapport Africa’s Pulse, la Banque mondiale souligne que «l’augmentation de la part de la population en âge de travailler représente une opportunité majeure de réduire la pauvreté et d’accroître la prospérité partagée. Toutefois, la main-d’oeuvre de la région est aussi la moins qualifiée du monde, ce qui limite les perspectives économiques. C’est pourquoi, il est impératif de renforcer les compétences des travailleurs d’aujourd’hui et de demain pour que la région réalise son potentiel de développement ». Le niveau de qualification de la main-d’oeuvre reste ainsi un sérieux obstacle à la croissance et ce en dépit d’investissements publics considérables dans l’éducation. Malgré les efforts consentis par les Etats, indiquent les responsables de la Banque Mondiale, «trop d’étudiants d’un grand nombre de pays d’Afrique subsaharienne n’acquièrent pas les compétences fondamentales dont ils ont besoin pour réaliser leur potentiel et prospérer dans une économie mondiale de plus en plus compétitive».
Pourtant l’éducation absorbe, en moyenne, 18% environ du total des dépenses publiques des pays et 5% du Produit intérieur brut (PIB). Ainsi pour la Banque mondiale, la meilleure stratégie pour favoriser simultanément l’accroissement de la productivité, l’insertion de tous et l’adaptabilité, consiste à investir dans les compétences fondamentales des enfants, des jeunes et des adultes. Il est conseillé aux pays de privilégier le renforcement des compétences de base de leur maind’œuvre active et celles des prochaines générations. Pour ce faire, les gouvernements sont invités à améliorer la qualité de leurs dépenses afin de les rendre plus efficaces et efficientes. «Cela passe par deux arbitrages difficiles : trouver le juste équilibre entre, d’une part, les investissements qui favorisent une hausse globale de la productivité mais aussi l’inclusion, et, d’autre part, entre les investissements axés sur les compétences de la population active d’aujourd’hui et ceux orientés vers la main-d’oeuvre de demain», expliquent-ils. Car, d’après David Evans, économiste principal de la Banque mondiale, il ne peut y avoir de croissance durable si la population ne maîtrise pas les fondamentaux que sont le calcul, la lecture et l’écriture.
LE DIRECTEUR DE L’ONFP SANOUSSI DIAKITE CONFIRME
Un avis partagé par le Directeur général de l’Office national de la formation professionnelle (ONFP). D’après Sanoussy Diakhité, le Sénégal traine encore le pas en matière de formation professionnelle. «Le taux qualification de la force de travail est estimé à 6%. On a un gap à combler et un travail à faire. Il faudra s’occuper des gens qui sont dans le secteur agricole et informel pour faire de toute cette masse une force productive. Il faut agir plus sur la question. A l’horizon 2035 où les autorités ont fixé l’émergence du pays, on doit atteindre un niveau qui fera du Sénégal un pays émergent», clame Sanoussi Diakité. Toutefois, soutient-il, le Sénégal a toujours eu le souci de faire le lien entre le développement de compétence et la question de la croissance. D’où les réformes qui sont en train d’être mises en oeuvre en matière de formation professionnelle. Ces réformes, à en croire le Directeur général de l’Onfp, vont allier la question de la productivité et celle de l’inclusion. «Avec une main d’oeuvre non qualifiée, la croissance économique même si elle est soutenue par des infrastructures, elle ne peut pas être captée par cette main d’oeuvre et elle ne rentre pas dans l’économie », dit-il.