LA BCEAO BLOQUE ORANGE MONEY
Transfert international d'argent
Orange qui a lancé une plateforme électronique de transfert d'argent a vu ses ardeurs de développement international tempérées par la banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (Bceao). Selon Jeune Afrique, la Bceao a adressé, aux responsables de orange Sénégal, Mali et côte d'ivoire, des correspondances demandant de mettre fin aux opérations de transfert international d'argent.
Alors que la multinationale française Orange espérait booster à 200 millions d'euros environ (plus de 130 milliards Fcfa) d'ici environ en 2018, les revenus générés par Orange Money (contre plus de 52 milliards en 2015), ils reçoivent un coup d'arrêt de la Bceao.
Selon les informations "Jeune Afrique.com", les directions nationales de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'ouest (Bceao) en Côte d'Ivoire, au Mali et au Sénégal ont adressé fin février des injonctions à Orange Finances Mobiles Mali, Orange Money Côte d'Ivoire et Orange Finances Mobiles Sénégal des injonctions.
Celles-ci visent "à mettre fin, sans délai, aux opérations de transfert international d'argent qui sont hors du champ des activités qu'elles ont été autorisées à effectuer".
D'après la même source citant une note explicative de la Bceao, une mission de surveillance des systèmes et moyens de paiement de la Bceao qui "a constaté qu'Orange Finances Mobiles Mali, comme Orange Money Côte d'Ivoire et Orange Finances Mobiles Sénégal, propose au public des services de transfert de fonds entre les pays de l'Uemoa et l'extérieur".
Ce que n'apprécie pas la Bceao car, poursuivent-ils, "comme le précisent les dispositions pertinentes du Règlement relatif aux relations financières extérieures des États membres de l'Uemoa, ces opérations relèvent exclusivement de la compétence des établissements de crédit installés sur le territoire d'un État membre de l'Uemoa ayant reçu la qualité d'intermédiaires agréés", ce qui n'est pas le cas d'Orange.
En mars 2016, l'opérateur avait obtenu de la Bceao trois agréments pour devenir établissement émetteur de monnaie électronique au Sénégal, au Mali et en Côte d'Ivoire.
Compétence exclusive des établissements de crédit de la zone
L'injonction de la Bceao confirmée, explique-t-on, des messages d'erreurs ont été adressés aux usagers qui essaient des transferts d'argent via Orange Money depuis la France vers le Mali par exemple. "Pour des raisons réglementaires au Mali, les transferts vers ce pays sont temporairement suspendus".
Les équipes d'Orange au Mali ont confirmé la suspension "depuis une semaine après une décision de la Bceao qui considère que nous n'avons plus le droit d'exercer". L'agrément ne couvrant pas les transferts en devises étrangères.
L'extension à la France, en juin 2016, de l'offre de mobile money d'Orange initialement introduite en Afrique de l'Ouest en 2008, par la Côte d'Ivoire, pose donc problème.
"C'est une lecture erronée. La France au titre de la réglementation bancaire ouestafricaine est un pays étranger. Si un usager envoie 20 euros depuis Paris, et que la somme est payée en franc CFA au Sénégal, c'est bien un débit pour la banque et donc un débit de devises pour la zone Uemoa", explique un cadre de la Bceao à Dakar, interrogé sous couvert d'anonymat par "Jeune Afrique".
La Bceao explique qu'elle n'a aucune visibilité sur le volume des transferts internationaux avec la zone Uemoa ayant transité par Orange Money. "Pour le seul Sénégal, les transferts annuels de la diaspora atteignent 200 milliards Fcfa. Que se passerait-il s'ils transitaient tous par Orange Money?", s'interroge le même cadre de la Bceao.
Pour une vérification au plan local, "L'AS" est entré en contact avec les membres du service communication de Sonatel qui ont promis de réagir ultérieurement, car n'ayant pas toutes les informations à leur disposition.