« LA DETTE PUBLIQUE POURRAIT ATTEINDRE 30% EN 2017 »
Ali Mansoor, chef de la mission du Fmi au Sénégal alerte
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné au Sénégal, dans le cadre de la cinquième revue de l’instrument de soutien à la politique économique approuvé en Juin 2015, et dont les délibérations du conseil d’administration sont provisoirement programmées pour décembre 2017.
Le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI), M. Ali Mansoor, a déclaré que la croissance économique devrait rester solide, au-delà de 6%, et l’inflation se situerait à 2% en 2017. Il faisait face à la presse, hier à Dakar, à l’occasion d’une mission au Sénégal dans le cadre de la cinquième revue de l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE). Cependant, dira-t-il : « La dette publique a continué d’augmenter. Le service de la dette qui était de 24% des recettes en 2014, pourrait atteindre 30% en 2017 ».
A l’en croire, l’assainissement budgétaire doit se poursuivre et cela nécessitera la mobilisation de recettes intérieures, en particulier la suppression progressives des exonérations à faible incidence socioéconomique. A cela s’ajoutent la réduction des projets d’investissements financés sur ressources propres, qui n’ont pas été évalués par la banque intégrée de projets, et une stricte limitation des financements nets du trésor aux opérations budgétaires de l’année en cours.
Dans leur déclaration finale, les services du Fmi ont soutenu que l’assainissement budgétaire devrait connaitre un léger ralentissement en 2018, conduisant à un déficit de 367 milliards de FCFA, environ 3,5% du BIP afin de dégager une marge pour exécuter les projets financés par des ressources concessionnelles.
Pour éviter que cet assouplissement n’entraine une croissance excessive du service de la dette à moyen terme, la mission du Fmi a souligné qu’il sera essentiel de réduire les exonérations fiscales, d’intégrer les recettes quasi budgétaires dans le budget et d’assurer l’évaluation de tous les nouveaux projets d’investissement financés sur ressources intérieures.
« Si ces mesures sont appliquées en 2018, elle devraient contribuer à ramener le services de la dette au niveaux de 2014, au cours des 10 prochaines années », a -t-elle indiqué. Pour le FMI, la mise en œuvre du programme appuyé par ISPE demeure globalement satisfaisante.
Les objectifs quantitatifs à fin juin 2017 ont été réalisés, hormis l’objectif indicatif relatif aux recettes fiscales du fait d’un niveau de recettes pétrolières inférieur aux prévisions. Des progrès importants ont été accomplis dans la mise en œuvre de trois repères structurels liés à l’administration des recettes et à la gestion des finances publiques.
Ainsi, la mission a prévenu que les perspectives macroéconomiques pour 2018 sont favorables, mais la charge croissante du service de la dette publique doit être prise en considération. A cette occasion, la mission a salué la détermination des autorités en vue d’éliminer les besoins de financement en sus du déficit budgétaire, au moyen de la restructuration de la Poste, la mise en œuvre des réformes du Fonds national de retraite et l’application des règles budgétaires dans la gestion des comptes de dépôts.