LA PERTE DE PRODUCTIVITE DES PME EST DE 20% EN 2011
COUPURES D’ELECTRICITE AU SENEGAL
Une étude d’impact des coupures d’électricité au Sénégal rendue publique, couvrant la période 2007-2011 montre un effet négatif sur la productivité des Petites et moyennes entreprises (Pme). C’était hier jeudi 21 septembre, à Dakar lors d’un séminaire de restitution de résultats d’une étude sur le thème: «Le coût de productivité des coupures d’électricité pour les petites et moyennes entreprises au Sénégal», sur impulsion du Centre de recherches économiques appliquées (Crea) de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg).
«Avec près de 20% de perte nette de productivité, 2011 se situe comme l’année où les Pme ont connu le plus de pertes», a indiqué Lassana Cissokho, économiste, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion, auteur de l’étude.
C’était hier, jeudi 21 septembre, lors d’un séminaire de dissémination de résultats de recherche sur les coûts de productivité des coupures d’électricité pour les petites et moyennes entreprises du Sénégal. Les éléments de base ayant montré des effets négatifs sur la productivité des coupures d’électricité portent sur la durée, la fréquence et la sévérité.
Ce résultat corrobore ainsi le fait que «57,6% des Pme aient identifié l’électricité comme une préoccupation majeure. Sous ce rapport, 41% des Pme ont indiqué que la production s’arrêtait pendant les périodes de coupure d’électricité, et 96%, également ont répondu qu’elles payent les salaires des travailleurs en période de coupures d’électricité. Ce qui, sans doute, pourrait constituer une source majeure d’inefficience, car plus de production aurait pu être atteinte pour le même coût».
Selon l’étude, «les Pme ont déclaré perdre en moyenne environ 4,8% de leurs ventes totales en 2013 en raison de coupures d’électricité, les manufactures atteignant jusqu’à 6% de perte», révèle l’enquête. A cela, s’ajoute de nombreux autres inconvénients qui sont sources d’incertitudes dans les activités entreprises.
Conséquences : d’une part «47,4% des Pme ont connu des retards de livraison auprès de leurs fournisseurs; et d’autre part, 56% des Pme ont signalé des retards de livraison à leurs clients», montre l’étude. L’incertitude créée par ces problèmes pourrait avoir des ramifications directement liées à la dynamique des entreprises en termes de plus d’investissement en capital et/ou d’embauche de plus de travailleurs.
Ainsi donc, 43,1% et 55,2% des Pme déclarent que leurs décisions d’embauche et d’investissement, respectivement, sont affectées par des coupures d’électricité. S’agissant des entreprises manufacturières et de construction, l’étude montre qu’elles sont les plus touchées. En termes d’impact 68,7% et 63,3%, respectivement déclarant que leurs décisions d’investissement sont affectées par des coupures d’électricité.
De façon générale cependant, les entreprises moyennes sont les plus grands perdants avec 12,3% de la perte de productivité en moyenne. Ces chiffres ne sont triviaux par aucune norme. Par ailleurs, les pertes auraient pu être pires si certaines entreprises n’utilisaient pas d’autres sources d’alimentation en cas de coupures d’électricité. En outre, des facteurs tels que l’acquisition de groupes électrogène, et l’accès des entreprises aux prêts et aux lignes de crédit jouent également un rôle important dans la productivité des Pme.
IMPLICATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES
Toutefois, l’étude suggère l’amélioration de la qualité du service d’électricité et l’amélioration de l’accès des entreprises aux financements, lignes de crédits et prêts.
Pour la première mesure, une offre d’électricité plus fiable aiderait à éviter les pertes de productivité qui découlent des coupures d’électricité, rendant l’électricité moins coûteuse pour les Pme, en dehors des coûts monétaires relativement élevés qu’elle engendre. Et pour le second, les résultats montrent, cependant, que l’accès aux financements favorise la productivité. Les banques très frileuses pour l’octroi de crédits aux Pme doivent obtenir une assurance de la part des pouvoirs publics, traduit par des mesures d’accompagnements.