LE COORDONNATEUR NATIONAL DU PRODAC DENONCE UNE MANIPULATION DES OUVRIERS
SEDHIOU - MANIFESTATIONS DE COLERE DES PRODUCTEURS DU DAC DE SEFA
Environ deux cent cinquante (250) personnes se réclamant producteurs dans les Domaines agricoles communautaires (Dac) de Séfa (Plaines de Koussy) ont manifesté leur colère mêlée de déception hier, dimanche 17 septembre, près de la station de Nimaya, avec port de brassards rouges. Par cette manifestation publique de rue, ils entendent dénoncer les mauvaises conditions de travail notamment les semences de mauvaise qualité, l’absence d’aliments pour la pisciculture et le manque de transparence dans la gestion des assurances. En raison, toutefois, d’un défaut d’autorisation de manifestation publique, ces producteurs ont été dispersés par les gendarmes de Sédhiou. Le coordonnateur national du Prodac dénonce, à son tour, une manipulation d’anciens responsables de l’institution.
Les producteurs des différents villages regroupés autour des plaines de Séfa, dans le cadre de l’exploitation des Domaines agricoles communautaires (Dac), ont organisé, hier dimanche, un Sit-in avec port de brassards rouges pour dénoncer leurs conditions de travail. Près du grand magasin de stockage non loin de la station de Nimaya, les manifestants y ont fait face à la presse pour exprimer leur courroux ayant trait à la mauvaise qualité des semences et le management du service.
«Depuis le départ de l’ancien coordonnateur du Prodac (Programmes des domaine agricoles communautaires), en l’occurrence Jean Pierre Senghor, les domaines agricoles sont en train de mourir de leur belle mort. Cette année, nous avons eu une semence d’arachide et de maïs de très mauvaise qualité. L’année passée, la superficie emblavée était autour de 1000 hectares dans les Dac et hors Dac. Mais, cette année, seuls 600 ha sont emblavés, compte non tenu des superficies non valorisées», a déclaré Richard Ntap, le porte-parole des manifestants.
Et de poursuivre: «ils ont exigé des producteurs un apport de 30.000 F CFA qui leur donne droit aussi à une assurance. Mais, aucun assureur n’est jusqu’ici venu constater les déboires sur le terrain. Et, qui sait s’ils vont nous indemniser. C’est pourquoi nous attirons l’attention des autorités sur notre sort car un pauvre producteur qui donne son apport sans être assuré de ces impairs et ne peut pas tenter de poursuite contre qui que ce soit», prévient-il.
Cheick Omar Baldé, un autre responsable des jeunes en activité dans les Dac de Séfa, ajoute que la rupture de l’approvisionnement en aliments a fini de compromettre l’aquaculture. «Le centre est inauguré depuis décembre 2016, mais il n’y a jamais eu de récolte car la rupture fréquente des aliments a tout compromis. Nous sollicitons l’intervention du Chef de l’Etat car, nous jeunes de ces domaines, ne comptons que sur ces productions», note –t-il.
LA GENDARMERIE DISPERSE POUR DEFAUT D’AUTORISATION
La manifestation a pris fin plus tôt que prévu car, en l’absence d’une autorisation administrative, les gendarmes de la brigade de Sédhiou ont interrompu les déclarations à la presse et exigé que les manifestants se dispersent immédiatement.
Interrogé sur les allégations portées à son encontre, Mamina Daffé, le coordonnateur du Programme des domaines agricoles communautaires soutient que ce sont des gens tapis dans l’ombre qui manipulent ces jeunes. Mamina Daffé dit reconnaitre la mauvaise qualité des semences, mais s’empresse de relever que le Prodac n’avait pas prévu de production cette saison. Et de conclure qu’un accent particulier est mis sur les infrastructures dont la réception se fera en octobre prochain, sous l’autorité du chef de l’Etat Macky Sall.