LE MAROC FAIT CAPOTER LA RENCONTRE
CONFERENCE DES MINISTRES AFRICAINS DES FINANCES
Le Maroc qui s’est opposé à la présence d’une délégation de la République Arabe du Sahara occidental à la Conférence de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et l’Union Africaine (UA) a eu gain de cause. Le royaume chérifien a fait reporter la Conférence des Ministres Africains des Finances qui était prévue du lundi 27 au mardi 28 mars.
La semaine économique de l’Afrique qui se tient à Dakar depuis le mercredi passé est vraiment un échec au plan diplomatique puisqu’elle a fait étaler au grand jour les problèmes entre le Maroc et l’Union africaine à cause du dossier du Sahara occidental. Dès le début de la conférence des experts de la Commission économique de l’Afrique (Cea), le Maroc a protesté énergiquement contre la présence des représentants de la République Arabe du Sahara occidental, membre de l’Ua, mais qui n’est pas reconnue par les Nations Unies. La semaine dernière, le royaume chérifien avait même retardé et perturbé les travaux de cette commission considérant que la République Arabe Sahraouie est une partie intégrante du Maroc et n’avait pas à siéger à cette rencontre.
L’attitude des Marocains a payé puisque la conférence des ministres africains des Finances qui devait se tenir aujourd’hui (lundi 27) et demain (mardi 28) mars a été reportée. Ce qui est confirmé par le ministère de l’Economie du Sénégal. «Suite a la Conférence des experts de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et l’Union Africaine (UA), la Conférence des ministres Africains des Finances qui était prévue du lundi 27 au mardi 28 mars 2017 est reportée à une date ultérieure», informent les services de Amadou Bâ dans un communiqué.
Au début de la Conférence des experts de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et l’Union Africaine (UA), le président sortant de cette structure avait regretté ces perturbations. «Aucun d’entre nous ne veut que cette réunion échoue. Lorsqu’un pays décide de ne se préoccuper que de ses problèmes intérieurs en faisant fi des problèmes continentaux, nous échouerons. Tous les Etats membres ont le droit de participer à cette réunion et comme établi à Addis-Abeba, aucun pays ne devrait quitter la salle en protestation», a sensibilisé le président sortant de la Commission économique (Cea). Un représentant du Maroc avait soutenu : «le royaume du Maroc réitère sa position, concernant la présence d’un pays non membre des Nations Unies. Nous avons tous entendu la CEA affirmer que cette réunion ne peux pas avoir lieu avec un pays non membre. Que ce soit clair, nous ne parlons pas de la réunion de l’Union africaine mais celle de la CEA. Ce sont des réunions séparées, chaque organisation a ses propres règles. Le Maroc ne peut jamais accepter le fait accompli».
PIERRE NDIAYE PRESIDENT DU COMITE DES EXPERTS DE LA CEA
La seule éclaircie dans la grisaille de cette rencontre est que le Sénégalais Pierre Ndiaye, directeur général de la Prévision et des Etudes Economiques (Dgppe) a pris la tête du comité des Experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour un an. De manière générale cependant, la 10ème réunion conjointe annuelle CEA-UA a été un échec et l’Union africaine devra très rapidement régler les divergences entre le Maroc qui est redevenu membre de l’organisation et le Sahara Occidental.