LE RENAPTA MENACE DE BLOQUER TOUT LE SYSTÈME À LA VEILLE DE LA TABASKI
Transfert d'argent au Sénégal
Le Réseau national des prestataires de transfert d'argent (Renapta) est de nouveau sur le pied de guerre. En sit-in, hier, devant l'immeuble 4C devenu Central Park, Serigne Gaye et ses camarades ont, cette fois-ci, exigé des réseaux de transferts locaux l'application de l'instruction 13-11 de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao).
En effet, dans cette instruction 13-11 de la Bceao, l'institution financière "veut que les agréments soient donnés par des Banques et non par des opérateurs de transfert ou des structures qu'ils ont créées". Au terme d'un sit-in d'une heure devant les 4C, Serigne Gaye, le porte-parole du Renapta, a déclaré :
"Nous sommes réunis devant l'immeuble 4C, parce que ça représente le transfert d'argent domestique. Wari a été un précurseur de transfert d'argent local et domestique qui a été bien apprécié à ces débuts. Nous avons investi notre argent dans ce secteur d'activité croyant avoir affaire à des gens sérieux. Mais on constate qu'on a affaire à des voleurs".
"On constate qu'on a affaire à des voleurs"
Serigne Gaye s'est empressé d'ajouter : "Nous nous sommes réunis, aujourd'hui, pour dénoncer symboliquement la totalité des transferts d'argent qui se trouvent au Sénégal. Que ce soit 'Joni Joni', 'Wari' et les autres types de transfert d'argent domestique. Personne ne respecte ce que la Banque centrale dit en termes de réglementation ".
Revenant sur le contenu de l'instruction de la Bceao, il a souligné: "La Banque centrale a sorti une instruction du 10 novembre 2015 qui vient affirmer l'orthodoxie du transfert d'argent. On demande aux opérateurs de transferts d'argent de respecter la loi. Les transferts d'argent comme Western Union et Ria donnent des agréments à partir des banques. Donc, les transferts locaux doivent faire de même".
"La Banque centrale, à travers une instruction du 13-11, précise que les transferts d'argent sont du domaine des banques. Celui qui a son logiciel il va vers les banques qui va l'exercer dans ces propres guichets et qui va donner des agréments a des sous agents", a ajouté Serigne Gaye qui précise par ailleurs que l'instruction est entrée en vigueur depuis le 15 mai 2016, mais n'est toujours pas respectée. Cela étant donné que "les agréments sont donnés au niveau de l'immeuble 4C".
Comment Wari prélève ses bénéfices sur chaque transaction
A en croire Serigne Gaye, la société de transfert d'argent "Wari" se permet toutes les libéralités sur leurs comptes. "Il prélève 1 franc Cfa sur chaque transaction pour un fonds social. Il prend 8% pour sa commission, alors qu'il gagne sur son logiciel 25%. En plus, nous payons 4% pour chaque transaction pour participer à sa publicité. Et enfin, 99 francs Cfa sur les transactions. ‘Joni Joni’ est également dans le même sillage. Nous interpellons l'Etat sur cette arnaque et vol qui se passe sur les transfert d'argent", a relevé le Ranapta.
Toutefois, le Réseau ne compte pas se laisser faire. D'ailleurs, Serigne Gaye et ses camarades menacent de bloquer tous les systèmes de transfert d'argent local à la veille de la Tabaski, si l'Etat ne prend pas les devants.