«LE SENEGAL TRAINE UN FARDEAU DE 25 MILLIARDS DE PERTE CHAQUE ANNEE»
MAKHTAR CISSE, DG DE SENELEC, SUR LE VOL DE L’ELECTRICITE
Dans le cadre de la 2ème édition de ses «Grande conférences» organisées samedi dernier, «Le Quotidien» a invité le directeur général de Senelec pour discuter du thème : «les défis d’électricité au Sénégal». occasion saisie par le directeur général de Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, pou révéler que le Sénégal subit chaque année une perte de 25 milliards Fcfa à cause du vol de l’électricité. Selon Makhtar Cissé, des poursuites judiciaires seront enclenchées contre les auteurs du vol d’électricité.
Senelec était à l’honneur samedi dernier lors de la deuxième édition des «Grandes conférences du Quotidien». Animant la rencontre, le Directeur général de Senelec a revisité de fond en comble le secteur de l’électricité. En présence des associations consuméristes, des acteurs intervenant dans la régulation, Mouhamadou Makhtar Cissé a été fait état de la situation administrative et financière de l’entreprise depuis sa restructuration, mais aussi des réalisations, des manquements de la société, de la mise en oeuvre du mix énergétique et de la question du coût de l’électricité.
Mais ce qui a le plus retenu l’attention, c’est l’énorme manque à gagner subi à cause de la soustraction frauduleuse de l’électricité. De l’avis de Mouhamadou Makhtar Cissé, le Sénégal traine un fardeau de 25 milliards de perte chaque année du fait du vol d’électricité. Un chiffre alarmant qui, dit-il, a été quantifié à plusieurs reprises. Malgré la sensibilisation des populations sur ce fléau dommageable pour le pays, l’ancien ministre du Budget renseigne que la situation persiste avec la complicité d’électriciens. «Sinon, les populations ne pourraient pas agir de façon aussi appropriée pour soustraire à la collectivité nationale 20 à 25 milliards Fcfa», a-t-il soutenu en annonçant que des actions judicaires seront ajoutées à la sensibilisation effectuée jusque-là pour y mettre fin. «C’est surtout sur la répression que nous comptons. L’arsenal de haute surveillance va être renforcé. La fraude sur l’électricité est devenue un délit. Nous avons tout l’appareil judiciaire à notre disposition pour pouvoir rechercher et attraper les délinquants et les traduire en justice». De ce fait, soutient-il, si on pouvait recouvrer la moitié de cette somme, ce serait un gain énorme pour les ménages sénégalais.
VERS LA GENERALISATION DU PREPAIEMENT POUR FAIRE FACE AU VOL DE L’ELECTRICITE
Au delà de ce constat alarmant, le directeur général de Senelec pense que pour régler définitivement ce fléau, il faut instaurer le prépaiement. «Cela permettra de régler en même temps le problème de la trésorerie », dit Mouhamadou Makhtar Cissé qui est convaincu que si on veut sauver Senelec, il faut aller vers la généralisation du prépaiement. Par ailleurs, Makhtar Cissé explique qu’il y a des Sénégalais qui n’ont pas encore accès à l’électricité, non pas parce que la production n’est pas suffisante, mais parce que le maillage en ligne du transport et de la distribution est insuffisant. «Mais cela est en train d’être corrigé notamment dans le sud-est des régions naturelles de Casamance et du Sénégal oriental avec l’installation de lignes de haute tension. Quand on aura fini ce maillage du territoire, on pourra acheminer l’électricité dans toutes les localités du Sénégal, et même demain, nous positionner sur le marché comme vendeur aux pays de la sous-région et continuer à servir la collectivité nationale parce que nous avons des réserves de gaz et de pétrole qui sont certifiées. A terme, le Sénégal sera producteur de gaz et de pétrole», a-t-il déclaré.