«NOUS REGRETTONS CE QUI S’EST PASSE A KEDOUGOU»
ALY NGOUILLE NDIAYE, MINISTRE DE L’INDUSTRIE ET DES MINES
Un atelier national de partage du projet de Code minier communautaire a été organisé hier, par le ministère des Mines. En marge de la rencontre, le ministre Aly Ngouille Ndiaye est revenu sur les évènements de Khossanto qui se sont soldés par la mort d’un jeune orpailleur, Yamadou Sagna et il juge regrettable cette affaire.
Depuis quelques jours, l’actualité est marquée par les tragiques incidents de Khossanto au cours desquels un jeune orpailleur a été tué. Aly Ngouille Ndiaye a profité de l’atelier organisé par le ministère de l’Industrie et des Mines pour revenir sur les tenants et les aboutissants de cette affaire.
D’emblée, il regrette ce qui s’est passé entre les orpailleurs et les douaniers. A l’en croire, le problème de l’orpaillage a été pris en main depuis 2012 à la suite des incidents qui avaient abouti à la fermeture des sites d’orpaillages. «A la réouverture en 2012, nous avons négocié avec toutes les sociétés minières pour des couloirs d’orpaillage, ce qui n’existait pas auparavant. Nous avons borné ces couloirs et défini des cartes d’orpailleurs et nous savons qui est orpailleur et qui ne l’est pas. Il fallait, dans la dernière étape, mettre en place des comptoirs et nous avons déjà autorisé 5 comptoirs. C’est aux titulaires des comptoirs de s’installer. Et si les comptoirs étaient installés, il n’y aurait pas cet incident», affirme-t-il. Aly Ngouille Ndiaye reconnait que l’Etat a accusé du retard pour l’installation des comptoirs. «Le comptoir, c’est l’endroit où l’orpailleur est sensé aller vendre l’or qu’il a pu collecter, nous avons un peu de retard dans la mise en place et très prochainement nous irons à Kédougou pour voir avec les différents acteurs comment corriger cette dernière étape de la chaine dans le but d’éviter que des incidents du genre ne se reproduisent», souligne-t-il avant de promettre que justice sera faite dans l’affaire Yamadou Sagna. «Depuis que le Président Macky Sall est là, l’expression la plus partagée c’est : nul n’est au-dessous de la loi. Dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions, si les douaniers ont eu à faire des choses qu’ils n’auraient pas dû faire, ils seront sanctionnés. Les douaniers qui ont été impliqués sont aux arrêts. L’enquête va continuer».
Par ailleurs, le code minier communautaire a été mis en place par l’Uemoa en 2003, et depuis lors des évolutions ont été faites. «Déjà la Côte d’Ivoire a refait son code minier en 2014, le Mali en 2015 et le Sénégal en 2016. Aujourd’hui, l’Union est en train de revoir le code minier communautaire. Cette démarche, c’est pour éviter qu’il y ait des divergences dans les différents codes», explique le ministre de l’Industrie et des Mines. Aly Ngouille Ndiaye est d’avis qu’au niveau du Sénégal, ils ont invité tous les acteurs qui avaient partagé la révision du code minier du Sénégal et ils vont donner leurs positions par rapport aux textes qui ont été proposés. «Les propositions du Sénégal feront l’objet d’un rapport que nous allons défendre au niveau de l’Union. Une fois que les Chefs d’Etat de l’Uemoa adoptent ce code, ce sera un règlement et il sera applicable à tous les pays», précise-t-il.
«20% DES RECETTES PROVENANT DES RESSOURCES MINIERES SERONT AFFECTES AUX COLLECTIVITES LOCALES»
Jadis de 3%, le taux de redevance a été augmenté de 5%. C’est ce qu’a indiqué le ministre Aly Ngouille Ndiaye qui présidait hier l’atelier national sur le code minier communautaire. «Pour la contribution des ressources minières au niveau des collectivités locales, nous avons fait des avancées très importantes. Au Sénégal, nous avons accepté de relever le taux de redevance. Ce qui était de 3% est passé à 5% évolutif selon que l’on est de la transformation ou pas», affirme-t-il. Ainsi, des avancés ont été faites dans le nouveau code minier du Sénégal et cela va profiter aux collectivités locales qui ont été impactés. «Dans le nouveau code minier du Sénégal, nous avons défini dans la loi que 20% des recettes provenant des ressources minières seront affectés aux collectivités locales. Pour ce qui est du programme social minier, ce n’est plus un montant que les entreprises minières vont définir sur leur simple volonté, il sera abondé de 0,7% du chiffre d’affaires de ces sociétés minières. Ce fonds sera remis aux communes impactées par l’exploitation minière. Les entreprises minières vont certainement faire plus et nous allons veiller à cela», déclare-t-il.