OUSMANE SONKO VA SAISIR L’ASSEMBLEE NATIONALE
LUTTE CONTRE L’EXPLOITATION DU ZIRCON DE NIAFRANG EN CASAMANCE
Le collectif de lutte pacifique contre le projet d’exploitation du zircon en Casamance a fait face à la presse hier, mercredi 20 septembre 2017. Convaincu que ce projet est «une arnaque» qui «ne passera pas», le député Ousmane Sonko et ses camarades membres du collectif réaffirment leur désaccord et réclament plus de respect du gouvernement envers la population casamançaise. D’ailleurs, Ousmane Sonko compte porter l’affaire devant l’Assemblée nationale, dès la semaine prochaine.
Dans son combat pacifique contre l’exploitation du zircon de Niafrang en Casamance, le collectif constitué à cet effet n’y va pas de main morte. Après les manifestations de sensibilisation et les marches organisées dans la région sud, le collectif contre l’exploitation du zircon de Niafrang va plaider le dossier devant l’Assemblée nationale. Lors d’une conférence de presse donnée hier, mercredi 20 septembre à Dakar, le collectif qui ne compte pas s’arrêter aux spéculations, a révélé qu’il prévoit, avec l’aide du député Ousmane Sonko, leader des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l'Ethique et la Fraternité (PASTEF) et membre de ce collectif, d’exposer le dossier aux représentants du peuple.
Mieux, «tous les points soulevés lors de cette conférence de presse feront l’objet d’une question écrite que je porterai, en tant député, dès la semaine prochaine, à l’attention des ministres concernés», a déclaré le leader de PASTEF. Et Ousmane Sonko d’insister: «lorsqu’il y a un arrêté, ce dernier est accompagné d’une Convention minière. Et, nous avons vu que l’arrêté vise une Convention minière qui date du 16 août 2004. Alors qu’aujourd’hui, personne n’est en possession de cette Convention minière en dehors, peut-être, de l’entreprise et du ministère», a-t-il souligné, avec assurance.
Suffisant pour que le député Ousmane Sonko s’en remette directement au président de la République Macky Sall, au-delà de son gouvernement, pour la publication du dossier minier au Sénégal. «Sur quelle base, aujourd’hui, ASTRON se prévaut d’un permis d’exploitation dans la zone ? Nous interpellons directement le gouvernement du Sénégal sur ces questions», a demandé le député de PASTEF. Car, selon lui, «ces documents doivent être obligatoirement rendus publics, ce ne sont pas des documents secrets, cela concerne les ressource naturelles de quatorze (14) millions de Sénégalais. Donc, ces derniers ont le droit d’être informés», a-t-il martelé.
LE COLLECTIF EXIGE LA PUBLICATION DE LA CONVENTION MINIERE
Ousmane Sonko a aussi exigé «des consultations citoyennes quand il y a des projets de ce genre-là». L’ex-inspecteur des Impôts et Domaines a, d’ailleurs, rappelé qu’«il y a eu deux (2) consultations citoyennes qui sont intervenues et même une enquête, mais que le gouvernement du Sénégal n’a jamais voulu (les) rendre public. Pour la simple raison que les populations, globalement, pour ne pas dire dans leur entièreté, ont totalement rejeté le projet», a-t-il expliqué, non sans demander que «les résultats des consultations citoyennes et des enquêtes menées concernant ce projet, soient publiés». Car le collectif reste convaincu que ce projet d’exploitation du zircon en Casamance est «une arnaque. Et, ça ne passera pas…», à «cause des conséquences sur l’environnement».
Le collectif invite le gouvernement sénégalais et au premier chef le président Macky Sall, qui n’est pas sans connaitre le dossier, à trancher l’affaire en faveur des populations qui n’ont pas hésité à refuser l’exploitation de leurs sols. «Cette exploitation risquée sur plusieurs points, ne profiterait en rien aux populations de la Casamance», a dénoncé Abdou Sané, ancien député et membre de ce collectif. Selon lui le Sénégal n’est pas à vendre aux entreprises étrangères. «Résistons à toute forme de corruption. Gardons notre dignité dans la pauvreté. Refusons d’être au service de ces grandes compagnies qui veulent de l’Afrique et des africains des domaines à vendre et à acheter. Le Sénégal, comme la Casamance, n’est pas à vendre», a-t-il riposté.
Au cours de ce face à face avec la presse, de nombreux sujets ont été abordés notamment les aspects juridiques et environnementaux du projet, les réticences sociales, les risques sécuritaires sur la situation précaire dans la zone.