PAPE SECK, MILITANT DES CHAMBRES D'AGRICULTURE
Réflexion sur la mise en œuvre du volet agricole du Plan Sénégal émergent
La mise en œuvre du volet agricole du Plan Sénégal émergent et l'exigence du monde rural nécessitent la création des Chambres d'agriculture. C'est dans ce sens que le ministère de l'Agriculture et de l'équipement rural, à travers le Secrétariat d'Etat à l'accompagnement et à la mutualisation des organisations paysannes, a clôturé avant-hier, dimanche, un atelier de synthèse des contributions régionales et de propositions d'axes d'orientation des projets des textes législatifs et réglementaires.
Lors de l'atelier organisé à Mbour par une partie de son ministère, et qui a vu la participation de l'ensemble des acteurs de toutes les plateformes et interprofessions, le ministre de l'Agriculture et de l'équipement rural, Dr Papa Abdoulaye Seck, en a profité pour rappeler que cette rencontre s'inscrivait dans le cadre de la construction d'une nouvelle agriculture, conformément à la vision de Macky Sall.
C'est pourquoi, a-t-il a déclaré : "On ne peut pas construire une nouvelle agriculture sans l'émergence de nouveaux acteurs qui doivent être mieux formés, mieux informés, mieux organisés et on leur offre un cadre permettant une mutualisation des moyens, des efforts, des intelligences en vue d'optimiser les performances du secteur agricole sénégalais."
Il a aussi précisé que pour avoir une nouvelle agriculture sénégalaise, une agriculture de progrès qui tire résolument profit d'une mondialisation des marchés agricoles qui ne cessent de s'accélérer, il faut avoir des acteurs bien formés. "Un des préalables pour cette nouvelle vision de l'agriculture, c'est l'émergence de nouveaux acteurs, bien formés, mieux informés, mieux organisés, lesquels mutualisent leurs efforts, leur intelligence et leurs moyens au service de cette nouvelle agriculture".
Dans ce sens, le ministre Papa Abdoulaye Seck a rappelé que la mise en place du Secrétariat d'Etat à la mutualisation et à l'accompagnement des organisations paysannes vise à accélérer la mise en œuvre de cette vision qui doit aboutir à la création des Chambres d'agriculture. Parlant de ces chambres, le ministre a énuméré cinq raisons qui militent pour que le Sénégal se dote de Chambres d'agriculture :
"Notre pays a besoin d'un instrument qui va servir de bourse d'informations stratégiques pour que nous puissions prendre de bonnes décisions en temps opportun, dans le cadre de transformation positive et durable de notre agriculture. A travers les chambres, nous pourrons établir des partenariats gagnants-gagnants pour changer la physionomie de notre agriculture et tendre résolument vers cette nouvelle agriculture prônée par le chef de l'Etat. Il nous faut assurer une propagation des innovations technologiques qui sont porteuses de progrès social, économique et technologique, et les chambres peuvent nous permettre de le faire. Nous sommes dans une dynamique de libéralisation et de cogestion de la chose agricole, nous devons toujours veiller à une meilleure prise en charge des préoccupations des différents acteurs et les chambres peuvent nous permettre de le faire. Il faut au nom de la transparence, de l'équité, de l'efficacité et de l'efficience avoir un meilleur management en ce qui concerne la distribution des intrants agricoles."
Selon lui, les Chambres d'agriculture auront pour rôle de consolider et d'élargir la parcelle de responsabilité des différents acteurs, de la conception à la mise en œuvre des politiques en intégrant le suivi-évaluation et l'évaluation de la politique du ministère.
Interpellé sur la mise en place de ces Chambres d'agriculture, Serigne Mboup, le président de l'Union nationale des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture du Sénégal (Unccias), a invité le ministère à associer les vrais acteurs agricoles et également demandé que ces chambres soient dirigés par le secteur privé agricole : "Si on veut que ces chambres soient efficaces et efficientes, il faut mettre devant le secteur privé agricole, comme cela se fait ailleurs à travers le monde, même si l'Etat doit s'y impliquer fortement en mettant les moyens nécessaires à leur fonctionnement."