«C’EST UN ACTE IGNOBLE QUI EST AUX ANTIPODES DE LA TERANGA SENEGALAISE»
MADIAMBAL DIAGNE, PCA DE YAVUZ SELIM, SUR LA NON INVITATION DU PERSONNEL TURC
Le Conseil d’administration du groupe scolaire Yavuz Selim a fait face à la presse hier pour déplorer la situation qui prévaut entre l’établissement et le ministère de l’Education nationale. En effet, Serigne Mbaye Thiam et ses services ont invité l’école à la cérémonie du concours général prévue demain, tout en excluant le personnel turc. Le groupe scolaire Yavuz Selim a obtenu 11 accessits lors du concours général de cette année.
Le bras de fer se poursuit entre l’Etat du Sénégal et le groupe Yavuz Selim. Cette fois-ci, le ministère de l’Education Nationale a décidé de les exclure de la cérémonie du concours général. Il se trouve que l’école est invitée, mais le personnel turc est déclaré persona no grata. C’est pour s’indigner de cette situation que le président du Conseil d’administration de l’établissement a fait face à la presse pour se prononcer sur cette décision. «Nous avons le regret de vous dire que le ministère de l’Education nationale a décidé d’exclure le Groupe scolaire Yavuz Selim de cette cérémonie. Ils nous ont invités formellement tout en voulant exclure certains parmi nous. Ils demandent que le personnel turc qui a participé à l’encadrement et à la formation des élèves ne soit pas présent à la cérémonie. Cela nous a heurtés et choqués», s’indigne le Pca de l’école, Madiambal Diagne qui trouve que cela est aux antipodes de la téranga sénégalaise. «C’est une démarche ignoble, inamicale et qui ne ressemble pas à la culture sénégalaise. Nous sommes contre une telle démarche et nous tenons à le faire savoir à l’opinion publique nationale. Le ministère avait envoyé un lot de cartons d’invitation, comme cela a toujours été le cas pour les cérémonies officielles du Concours général. Ils étaient destinés aux responsables de l’école, à l’encadrement et aux élèves cités. Grande a été notre surprise, quelques heures après, que le ministère nous rattrape pour nous dire de les retourner parce que la présence du personnel turc n’est pas souhaitée à la cérémonie. C’est une méthode assez cavalière et étonnante», dénonce-t-il.
«L’AMBASSADRICE A DIT QUE MARIF SERA LA EN OCTOBRE, MAIS NOUS L’ATTENDONS DE PIED FERME»
Selon Madiambal Diagne, l’école ne fonctionne pas de cette façon. «Nous sommes une école qui a fait des résultats, qui a un modèle éducatif et qui est libre de ses choix. Ce n’est pas au ministère de l’Education nationale de nous dire qui viendra ou qui ne viendra pas, surtout que cette question-là ne s’est jamais posée dans le passé», dit-il avant de marteler : «Pourquoi ils veulent extirper les gens de nationalité turque ? Nous nous sommes renseignés, et c’est parce qu’il y aura la présence de l’ambassadrice de la Turquie à la cérémonie. L’ambassadrice n’a jamais été présente à la cérémonie de concours général. Cela ne l’a jamais intéressé. Qui peut trouver juste qu’une cérémonie organisée par le gouvernement du Sénégal et dont le chef de l’Etat sera présent, qu’un ambassadeur de la Turquie puisse dire qu’à cette cérémonie, tel sera présent ou tel ne sera pas présent ? Je trouve que c’est insultant, c’est manquer de respect au Sénégal et aux Sénégalais, c’est à la limite du mépris et de la condescendance qui ne peut pas se justifier ».
Ainsi, l’école a pris la décision de ne pas être présente à la cérémonie. «Devant cette situation, nous avons dit que nous n’irons pas à cette cérémonie. J’ai reçu hier le directeur de l’Enseignement moyen et secondaire qui a fait une démarche en me disant qu’il était venu pour de bons offices et trouver une solution à cette situation». Cependant, Madiambal Diagne soutient que si le ministère de l’Education Nationale les appelle à la conciliation, ils sont ouverts à tout dialogue. «Nous n’irons pas à cette cérémonie, sauf si le ministère décide de faire autre chose. Ce qui m’étonnerait, car ces gens-là ne sont pas libres de leurs actes», clame-t-il.
Interpellé sur les déclarations de l’ambassadrice de la Turquie à propos de l’installation de Marif en octobre dans l’école Yavuz Selim, Madiambal Diagnerétorque : «à la fête du 4 avril dernier, notre école a défilé avec une pancarte où est écrit : école Sénégalo-Turque comme il interdisait de prononcer le nom Yavuz Selim. Et ce sera le même scénario lors de la cérémonie du concours général. Elle avait dit que Marif allait s’installer en Décembre dernier et nous ne l’avons pas vu. Maintenant, elle parle d’Octobre. Nous attendons pour voir. Nous l’attendons de pied ferme».