LA VISION DU DERNIER PHARAON TOUJOURS D’ACTUALITE
31e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE CHEIKH ANTA DIOP
Ce 7 février 2017, sera célébré le 31e anniversaire de la disparition du Pr Cheikh Anta Diop dont le souvenir reste intact dans la mémoire des africains. les œuvres de l’égyptologue qui font désormais l’unanimité dans la communauté scientifique sont plus d’actualité à l’heure de l’intégration africaine.
Durant son existence, Cheikh Anta Diop s’était toujours engagé pour la restauration de l’histoire de l’Afrique travestie par des siècles d’esclavage et de colonisation. La dizaine d’ouvrages et les centaines de publications du dernier pharaon avaient pour but de combattre l’aliénation des peuples africains. Si aujourd’hui, les disciples du Pr Cheikh Anta Diop tentent tant bien que mal de perpétuer son héritage intellectuel, il reste quelques tenants de l’idéologie réactionnaire qui s’emploient à remettre en cause l’héritage intellectuel du dernier pharaon. «Nous pouvons dire que plus de 30 ans après sa disparition, la pertinence de la pensée de Cheikh Anta Diop ne souffre d’aucun doute. Aujourd’hui, ses théories sur l’Egypte nègre et sur l’Afrique comme berceau de l’humanité sont admises par toute la communauté scientifique. Il a laissé à la postérité de solides théories et autres pensées qui sont perpétuées à travers l’Ecole d’Egyptologie de Dakar et la revue Ankh depuis 25 ans», a déclaré le Pr Aboubacry Moussa Lam, égyptologue et disciple de Cheikh Anta Diop. Mais, il reste toujours des détracteurs qui, par pure idéologie, contestent son oeuvre. «Ils ont changé leur fusil d’épaule et parlent d’un peuplement métis de l’Egypte ancien. Ses pourfendeurs ont tempéré leur théorie en reconnaissant des liens entre les anciens Egyptiens et les Africains. Le travail de Cheikh Anta Diop qui a débuté avec la parution de «Nations Négres et Cultures» en 1954 a suscité un vrai engouement pour la recherche de l’antiquité en Afrique», indique Pr Aboubacry Moussa Lam. «On a connu un vrai engouement des Africains dans les études de l’antiquité africaine en privilégiant certains aspects de la pensée de Cheikh Anta. Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 4 égyptologues qui travaillons à perpétuer son héritage de l’Egypte ancienne», renseigne Babacar Sall, égyptologue.
Ces enseignements, dit-il, sont d’actualité dans la mesure où son ouvrage «Les Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire», indique l’égyptologue, exposent la base théorique de sa vision d’une unité fédérale africaine. Le Pr Cheikh Anta Diop s’est chargé, selon ses disciples, de montrer dans ses oeuvres la centralité de l’Afrique dans l’histoire antique du monde. Il a défendu l’idée d’une intégration africaine avec comme soubassement l’unité culturelle de l’Afrique noire dans «Les fondements culturels, techniques et industriels d'un futur État fédéral d'Afrique noire » en 1960. La dynamique d’éclatement que connait le continent africain a débouché sur un manque d’influence de l’Afrique sur la scène politique mondiale. Les grands conflits qui embrasent notre continent depuis quelques années sont dus à la balkanisation de l’Afrique. Une dynamique d’unité fédérative qui est aujourd’hui remise au gout du jour nécessite la mise sur pied de l’unité africaine à l’heure de la mondialisation.