LE CALVAIRE DES ETUDIANTS DANS LES AGENCES D’ECOBANK
A DEUX JOURS DE LA FIN DES INSCRIPTIONS
La fin des inscriptions dans les différentes facultés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar est prévue ce 17 mars. Cependant à quelques heures de l’échéance, les étudiants peinent encore à payer les droits d’inscriptions dans l’établissement bancaire, partenaire de leur université. Le nombre pléthorique d’étudiants et l’insuffisance des agences rendent le service inaccessible. Ainsi, c’est parti pour des veillées nocturnes et des réveils dès les premières heures de la matinée.
Difficile d’être un étudiant de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Et pour cause, même les inscriptions dans les différentes facultés, une simple formalité, est un chemin de croix pour les pensionnaires de ce temple du savoir. Pour le paiement des droits d’inscription, décentralisé à Ecobank, banque partenaire de l’université, les étudiants ont pris d’assaut les différentes agences de cette banque, insuffisantes pour les accueillir. Ils sont visibles à toute heure devant les agences.
Assis à même le sol ou sur tout objet pouvant servir de siège, les étudiants attendent inlassablement leur tour au guichet pour s’acquitter de leur devoir. Pour espérer être parmi ceux retenus par les agents de sécurité qui surveillent l’établissement de la liste, il faut se réveiller tôt, très tôt même, ou bien passer la nuit à la belle étoile devant l’agence.
Le tour effectué sur quelques agences dans la matinée d’hier, mercredi 15 mars, nous a permis de faire le constat. Sur l’avenue Bourguiba, l’immeuble Serigne Fallou Mbacké qui accueille une agence de la banque est pris d’assaut par les étudiants. Assez nombreux, ils bloquent même l’entrée au bâtiment. Le paiement des droits d’inscription est difficile. Ousmane Sall, étudiant en licence à la Faculté des sciences juridiques et politique (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, reconnait les problèmes auxquels ils sont confrontés. « Depuis une semaine je n’arrive pas m’inscrire. Les agences sont toujours bondées. Certains de mes camarades passent même la nuit pour s’inscrire sur les listes dont les premiers appels se font très tôt le matin ».
Selon toujours Ousmane Sall, d’autres étudiants se réveillent à l’aube, un réveil matinal qui ne garantit même pas une inscription. « Il y’a par contre certains étudiants qui viennent dans les agences à 4 du matin. Et malheureusement, ils trouvent que les listes sont faites la veille » se désole-t-il. Incapable de se réveiller tôt ou de passer la nuit à l’agence, Ousmane squatte les agences espérant avoir une petite chance pour payer ses frais. « Personnellement, je ne prends pas ce risque à cause de l’insécurité qui règne dans la ville », affirme l’étudiant de la vingtaine d’année.
Samba Diouf, un étudiant de la faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg), trouve que les lenteurs sont liées à la procédure. «Il y’a des étudiants qui cumulent le retrait de la carte Ecobank avec leurs inscriptions. C’est pour cette raison que souvent, les étudiants mettent trop de temps dans les guichets », affirme-t-il. Moussa, étudiant de la Faculté des lettres et sciences humaines s’est levé à 4 h du matin sans pouvoir s’inscrire. Même sort pour Ndeye Fatou Ndoye, étudiante elle aussi en droit. « La nuit je suis partie à l’agence Ecobank, on m’a dit que les inscriptions sur les listes se font le matin. Je me suis réveillé à 4 h du matin. Une fois sur place on s’est retrouvé avec deux listes différentes et aucun groupe ne voulait céder. Finalement on a été tous rejetés », raconte-telle. A cause de toutes les difficultés rencontrées, les étudiants ne souhaitent que la décentralisation du paiement des frais de l’inscription dans les agences de transfert d’argent.